Le Premier ministre, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le Général de division Abdoulaye Maïga, a rencontré hier les membres des bureaux exécutifs de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali. Mali (CSTM). Les rencontres se déroulent respectivement aux sièges des deux centrales.
Le chef du gouvernement était accompagné du ministre du Travail, du Dialogue social et de la Fonction publique, Fassoun Coulibaly. Le secrétaire chargé à la communication de l’UNTM, également secrétaire général du comité syndical de l’Agence malienne de presse et de publicité (Amap), Bassaro Haïdara, était également de la visite.
Au menu des échanges entre le Général de division Abdoulaye Maïga et les syndicalistes, la situation sécuritaire du pays et les sacrifices consentis à travers la signature du pacte de stabilité sociale et de croissance par les deux plus grandes centrales syndicales du Mali. Faut-il le rappeler, au lendemain des sanctions illégitimes et injustes imposées par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à notre pays, l’UNTM avait décidé de suspendre toutes ses activités d’appui aux revendications . «Mais cet acte patriotique, considéré comme la préface du pacte de stabilité sociale et de croissance, est depuis deux ans mal compris par certains compatriotes», a regretté le secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé.
Il précisera que le Sénégal et la Côte d’Ivoire ont consenti des augmentations de salaires pour amener leurs forces syndicales à un pacte de stabilité. «A l’instar de ces pays voisins, nous avons demandé à notre gouvernement d’accepter souverainement non pas une augmentation à grande échelle, mais de porter la valeur indiquée à 500 Fcfa au lieu de 400 Fcfa, pour éviter un dérapage général», a expliqué le premier responsable de l’UNTM qui révèle que des violations graves du droit syndical, des interférences administratives et judiciaires sur des questions syndicales touchent les membres de l’UNTM.
Ce premier pas du Premier ministre vers les travailleurs les réconforte, s’est réjoui le secrétaire général de la CSTM, Hammadoun Amion Guindo. « Nous sommes conscients que notre pays, qui est confronté au terrorisme, s’est également engagé dans des réformes politiques et institutionnelles pour le bien-être de ses citoyens. Aucune partie à elle seule ne peut trouver une issue favorable à nos difficultés.
Nous devons unir nos efforts et faire des sacrifices de part et d’autre », a exhorté le syndicaliste, indiquant que la solution à nos difficultés réside dans le dialogue. Et à cet égard, at-il apprécié, le pacte de stabilité sociale est l’une des meilleures options à dialoguer pour résoudre nos problèmes. Rappelant que le Mali est un pays d’échanges et de dialogue, Hammadoun Amion Guindo a invité les autorités de la Transition à éviter le silence et à se prononcer sur les actions réalisables et celles non réalisables.
Le chef du gouvernement a soutenu que l’histoire du Mali ne peut fonctionner sans ces deux centrales syndicales. Il a salué l’esprit d’anticipation, de patriotisme et de sagesse des deux secrétaires généraux. « Dès la formation de mon gouvernement, nous avons reçu une lettre de cadrage du Président Assimi Goïta. L’apaisement du climat social figure en bonne place dans ce document », at-il rappelé. Et de rassurer les syndicalistes que toutes les doléances sont légitimes et seront, par conséquent, satisfaites.
« Le pacte de stabilité sociale n’est pas dans les oubliettes. Les autorités de la Transition ont la bonne foi de sa mise en œuvre, mais c’est la situation sécuritaire du pays qui ne sied pas », a-t-il déclaré. Pour lui, le rapport d’évaluation de ce pacte et l’organisation d’un atelier dans ce sens prouve à suffisance que les revendications respectent au cœur du gouvernement.
Sidi WAGUE