‘’L’exercice du droit syndical, du droit d’organisation et de négociation collective : cadre juridique national et international’’, tel était le thème central d’une session de formation initiée par le Syndicat National des Travailleurs des Administrations d’Etat (SYNTADE) à l’intention des membres de son Bureau exécutif et des deux commissions (de contrôle et de discipline). Une formation, tenue les 09, 10 et 11 janvier dernier à Maeva Palace, rentre dans le cadre de l’exécution des recommandations du dernier congrès de l’UNTM.
L’une des recommandations fortes du 14ème congrès ordinaire de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) a été la formation des militants. Car, lors du dernier renouvellement des bureaux au niveau local, régional et national, le constat a été l’émergence des jeunes dans la mise en place des bureaux. Ainsi, le Secrétaire général de l’UNTM, M. Yacouba Katilé a décidé de placer son troisième mandat sous le signe de la formation. C’est dans ce cadre que la salle de conférence de Maeva Palace sise à l’ACI 2000 a abrité la semaine dernière, un atelier de formation des membres du BE et des commissions. L’objectif visé à travers cette formation est de renforcer les capacités des membres du Bureau Exécutif National et des commissions du SYNTADE afin de leur permettre de pleinement jouer la mission confiée par leurs bases respectives.
La cérémonie d’ouverture, placée sous la présidence du Dr Fasoum Coulibaly, ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, a enregistré la présence des différents directeurs généraux et nationaux des services des administrations d’Etat, des représentants des syndicats nationaux, de la présidente du CNFT/UNTM, Mme Coulibaly Korotoumou Koné, et du président du CNJT/UNTM, M. Mamadou Baba Diakité.
Pour le secrétaire général du SYNTADE, aussi de l’UNTM, M. Yacouba Katilé, la pointe des résolutions et recommandations du 14ème congrès ordinaire de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) était la résolution de mettre le nouveau mandat sous le signe de la formation.
En effet, à l’instar de la population malienne, jeune avec près de 70% de sa composition est certes un avantage du dynamisme, de la créativité dans le développement, mais aussi une charge. Pour rendre à cette frange juvénile des aptitudes intellectuelles, des compétences dans les manipulations techniques, il faut de la formation.
Au-delà du domaine économique, dira le camarade Katilé dans ses mots de bienvenue, toutes les activités politiques, sociales et culturelles exigent de plus en plus des capacités de réflexions, d’analyse, de pro-activités de plus en plus complexes. L’UNTM, a-t-l déclaré, est consciente que mener un syndicalisme de développement dont notre pays, le Mali, a de plus en plus besoin, c’est d’ouvrir les champs, les ateliers, les bureaux à la qualification intellectuelle, aux connaissances, à l’utilisation des savoirs à bon escient.
Ainsi a commencé une série de formation sur toute l’étendue du territoire pour aiguiser davantage le cœur et les cerveaux à même d’élever la production et la productivité. ‘’Notre époque étant celle des cerveaux les plus productifs, notre vision est d’amener les travailleuses et travailleurs, jeunes et anciens, à être plus ingénieux, plus réceptifs des méthodes de travailleurs les plus perfectionnés, mais aussi à être des interlocuteurs préparés à soutenir les débats, les discussions, le dialogue nécessaire au développement, nécessaires à la satisfaction des besoins des masses laborieuses, soubassement des actions physiques, intellectuelles, syndicales et politiques pour plus de réalisations susceptibles de perfectionner nos pratiques, d’améliorer les rapports humains sur les chantiers dans les usines, dans les bureaux’’, a-t-il précisé.
Au nom du Bureau exécutif de l’UNTM, le 1er secrétaire général adjoint, M. Hamadoun Bah a salué, tout d’abord, le courage, la détermination et l’engagement du Secrétaire général du SYNTADE dans la lutte pour la défense des intérêts moraux et matériels des travailleurs du Mali. Aux dires de Hamadoun Bah, Yacouba Katilé a initié des sessions de formation afin de permettre aux syndicalistes de mieux défendre les intérêts de leurs bases. D’où l’importance de cette session de formation qui est devenue une exigence pour tous les responsables syndicaux. Aussi, il a salué le SYNTADE pour le choix du thème qui est d’une importance capitale et qui permettra aux participants de mieux maitriser les conventions internationales en matière syndicale notamment les Conventions n°87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical et n°98 sur le droit d’organisation et de négociation collective, de s’approprier le contenu du pacte de stabilité et de croissance et de maitriser les stratégies et la conduite des négociations avec le gouvernement. ‘’Le bureau exécutif actuel de l’UNTM, dirigé par le Camarade Yacouba Katilé, a obtenu de 2014 à nos jours, ce qu’aucun bureau exécutif n’a pu obtenir. Cela pour soulager la souffrance des Travailleuses et des Travailleurs du Mali et aussi leurs familles. Yacouba Katilé est un don de Dieu au monde syndicalisme malien. Donc, les acquis de Katilé méritent d’être reconnus et sauvegardés pour l’intérêt du peuple malien’’.
Aux dires du 1er secrétaire général adjoint, l’UNTM de l’ère démocratique n’œuvre que pour le renforcement de la démocratie interne, et de la démocratie nationale. Donc, elle considère que tant qu’il y a des démocrates, il y a toujours place au raisonnement, le socle du discernement et de la lucidité. Sous le Secrétaire général Yacouba Katilé, l’UNTM a formé, éduqué des jeunes qui aujourd’hui en sont les hauts-responsables. Ils sont pétris des valeurs de justice, de vérité, de paix sociale pour le progrès social, économique, et pour la stabilité politique. Le Ministre Fassoum Coulibaly reconnait que les jeunes syndicalistes, se conformant à la philosophie du syndicalisme en période de démocratie, utilisent le dialogue social comme forme et moyen d’action, pourvu qu’il y ait du répondant au niveau des pouvoirs publics, du patronat. Il a aussi salué le courage et l’engagement de l’UNTM qui a suspendu son mot d’ordre de grève après le départ de Bah N’Daw.
Pour terminer, le 1er secrétaire général adjoint de l’UNTM a émis les vœux de voir ces genres de formations se multiplier pour le bonheur du syndicalisme au Mali.
Dans son discours d’ouverture, le Ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social a vivement salué le SYNTADE pour la tenue de cette formation qui rentre dans le cadre de la politique de son département. Selon le Dr Fassoum Coulibaly, un syndicaliste formé est capable de défendre les intérêts des membres du bureau. Aussi, il a mis l’accent sur le Pacte de Stabilité sociale et de la Croissance dont la Centrale syndicale, UNTM, a été la pièce maitresse dans son élaboration et la signature. Ce pacte, a-t-il souligné, a une importance particulière car il permettra de faire régner la stabilité sur le front social.
Pendant trois jours, les participants ont pu bénéficier des communications d’éminents experts du monde du travail. Entre autres, on peut citer le doyen Hamed Sidibé, M. Salif Bagayoko, et Adama Traoré. A la fin des travaux, les participants ont pu s’approprier le Pacte de Stabilité sociale et de Croissance, mieux maitriser les conventions internationales en matière syndicale notamment les Conventions n°87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical et n°98 sur le droit d’organisation et de négociation collective et ont promis d’être les relais auprès de leurs camarades et se disent mieux outillés pour défendre les intérêts des militants.
Dans son discours de clôture, le Secrétaire général du SYNTADE a remercié les participants pour leur assiduité et leur ponctualité et les formateurs pour leur expertise et leur disponibilité et pour la qualité des communications à ce séminaire. Leur dévouement à transmettre leurs connaissances a été un atout précieux pour nous tous. Je vous encourage à continuer à cultiver cet esprit d’apprentissage et à partager vos nouvelles connaissances avec vos collègues et amis.
Un séminaire qui trouve son fondement dans les résolutions du 14ème congrès ordinaire de l’UNTM, et a mis en lumière l’importance cruciale de la formation dans notre démarche syndicale. Une formation qui demeure une opportunité et un défi. Il est donc impératif de doter les responsables syndicaux des outils nécessaires pour naviguer dans un monde en constante évolution.
‘’Nous avons tous pris conscience que le syndicalisme moderne ne peut se contenter des méthodes traditionnelles. Il doit être dynamique, réactif et surtout, bien informé. À travers les différents ateliers et sessions de formation, vous avez eu l’occasion de développer des compétences essentielles qui vous permettront non seulement de mieux représenter vos collègues, mais également de contribuer activement à l’édification d’un Mali plus juste et équitable’’, a-t-il souligné.
Avant de terminer, il a invité les participants à transmettre les enseignements reçus à traduire en actions concrètes dans les structures respectives car ils sont désormais porteurs d’une responsabilité : celle de mettre en pratique ce qu’ils ont appris et de contribuer à l’épanouissement de notre syndicat. La cérémonie a pris fin par l’adoption d’une série de recommandations et la remise des attestations de participations.
Entre autres recommandations, la nécessité de maitriser la législation nationale et internationale sur l’exercice du droit syndical ; la proposition de vulgariser les connaissances acquises pour une meilleure gouvernance syndicale ; la dénonciation des ingérences dans les affaires syndicales ; l’application correcte et rigoureuse des textes ; la nécessité d’adapter les textes aux nouvelles contingences ; l’importance au niveau du SYNTADE de prendre les dispositions idoines afin de se préparer pour les élections professionnelles ; la nécessité de veiller au contrôle rigoureux de la tenue des instances statutaires par les centrales syndicales ; l’amélioration de tenir des archives au niveau des syndicats ; la nécessité de relire la 87-47 et son décret d’application n° 90-562 ; l’élaboration et l’adoption des conventions collectives dans les secteurs des ONG et l’enseignement privé et l’opérationnalisation des accidents de travail et les maladies professionnelles en mettant les acteurs en corrélation.
Y Sangaré