Annoncée le 22 juin lors d’une visite de terrain à Sikasso, le président de la Transition a officiellement lancé vendredi dernier (19 juillet 2024) la digitalisation des moyens de paiement et des services publics de l’État. La cérémonie a eu lieu au palais de Koulouba en présence de plusieurs personnalités de la République.
Désormais, au Mali, il est possible de payer des services tels que la carte d’identité, les contraventions de police, les actes d’État civil… directement via son téléphone mobile. La première phase de mise en œuvre a été officiellement lancée vendredi dernier (19 juillet 2024) au palais de Koulouba par le président de la Transition, Colonel Assimi Goïta. Axé sur la capitale pour le départ, ce processus de digitalisation va progressivement s’étendre à toutes les régions du Mali et aux représentations diplomatiques. Tout comme il va aussi inclure progressivement tous les services publics, y compris les impôts et les marchés publics.
«La digitalisation contribue à une plus grande transparence des processus administratifs et renforce la confiance du public», a précisé le ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’administration, M. Alhamdou Ag Ilyène. Selon lui, ce nouveau processus va permettre de «lutter efficacement contre la fraude, la corruption, le népotisme et les falsifications de documents administratifs», tout en améliorant «l’accessibilité des citoyens aux services publics et privés» grâce à des services numériques plus conviviaux, simples et accessibles indépendamment de la géographie, avec des réponses plus rapides, transparentes et pertinentes.
La digitalisation va également permettre de réaliser des économies d’échelle en réduisant significativement certaines dépenses de l’État grâce à la mise en place d’une administration électronique. Ce qui a sans doute amené le président Assimi Goïta a sollicité «l’engagement et la collaboration» de tous les agents concernés pour assurer le bon fonctionnement du système. L’objectif visé, selon le chef de l’Etat, est de «renforcer la gouvernance et la sécurité» en garantissant «une meilleure traçabilité des actions administratives et en renforçant la transparence et la responsabilité».
Le chef de l’Etat a encouragé les citoyens à utiliser davantage ces plateformes pour permettre au gouvernement de «relever les défis de la modernisation». Il a également insisté sur l’importance d’intégrer les dimensions régionales et internationales dans le processus de digitalisation afin de permettre au pays de «mieux saisir les opportunités de développement et de croissance offertes par le numérique». A noter que le 10 juillet dernier, le conseil des ministres a adopté un projet de décret fixant les principes de la digitalisation des moyens de paiement dans les services publics annoncée le 22 juin dernier par le président de la Transition lors de son déplacement à Sikasso (380 km au sud de Bamako).
Pour le président Assimi Goïta, cette initiative doit permettre de mieux lutter contre la corruption et l’enrichissement illicite, deux fléaux qui ont miné le développement et la gouvernance de notre pays. Pour de nombreux observateurs et partenaires du pays, la corruption est «un phénomène dangereux» qui affecte dangereusement les efforts de développement du pays.
Naby