La nomination de Rigobert Song au poste de sélectionneur de l’équipe nationale de football de la République centrafricaine a déclenché une vive controverse. Le ministre des Sports, Héritier Doneng Wazoumon, a officialisé cette décision par un arrêté le 13 janvier 2025, désignant l’ancien capitaine et entraîneur des Lions Indomptables du Cameroun comme « sélectionneur manager » des Fauves.
Cependant, la Fédération centrafricaine de football (FCF) a exprimé sa « consternation et surprise » face à cette décision, affirmant ne pas avoir été consultée. Dans un communiqué, la FCF souligne que les nominations des membres de l’encadrement technique relèvent exclusivement de sa compétence et rappelle sa volonté de nationaliser le poste de sélectionneur en confiant l’intérim à un staff entièrement centrafricain dirigé par Éloge Enza Yamissi, ancien capitaine des Fauves.
Ingérence politique ou gestion légitime ?
Cette situation met en exergue des tensions entre le ministère des Sports et la FCF. Elle soulève des questions sur l’ingérence politique dans la gestion du football national. La FCF appelle à éviter toute action susceptible de créer une crise inutile entre les deux institutions, alors que le pays s’efforce de consolider la paix et l’unité nationale.
Cameroun : tensions autour du remplacement de Rigobert Song
Rigobert Song, 48 ans, a une carrière prestigieuse, ayant participé à quatre Coupes du monde en tant que joueur et dirigé le Cameroun lors du Mondial 2022 au Qatar. Son contrat en tant que sélectionneur du Cameroun n’avait pas été renouvelé après une performance décevante lors de la Coupe d’Afrique des Nations, en janvier 2024, où l’équipe avait été éliminée dès les huitièmes de finale par le Nigeria.
Une problématique récurrente en Afrique
La République centrafricaine, actuellement en lice pour les qualifications à la Coupe du monde, occupe la cinquième place du groupe I avec quatre points en quatre matchs, à cinq points des co-leaders, les Comores et le Ghana. Les prochains matchs contre Madagascar et le Mali seront capitaux pour espérer une qualification.
Cette controverse intervient dans un contexte plus large où l’ingérence politique dans les affaires sportives est de plus en plus scrutée, mettant en évidence la nécessité d’une gouvernance transparente et d’une collaboration harmonieuse entre les instances sportives et les autorités gouvernementales pour le développement du football en Afrique.
Moussa Kane
Afrikom