Polémique sur la participation du Mali aux Jeux Olympiques 2024″ : Le Cnosm monte fièrement sur l’arbre de la transparence

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Les bons comptes des uns, les mauvais comptes des autres…

Le Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) a animé une conférence de presse, mardi dernier à l’hôtel Millénium, pour faire le point de la préparation des athlètes et de la participation du Mali aux Jeux olympiques “Paris-2024”, qui se sont tenus du 26 juillet au 11 août 2024. Contrairement aux propos du ministre Abdoul Kassim Ibrahim Fomba, le projet de budget du Cnosm est de 420 250 403 F CFA et non 782 millions de F CFA. Et sur les 362 millions finalement autorisés, le Comité olympique n’a perçu que 93 921 633 F CFA. Fallait-il ternir l’image du Cnosm et ses dirigeants pour un budget à gérer à 78 % par ses propres services ?

Les dernières années, le président Habib Sissoko a fait de la redevabilité une valeur managériale incontournable du Cnosm. C’est ainsi que des membres du comité exécutif étaient face à la presse ce 27 août 2024 pour parler de la gestion de la préparation et de la participation du Mali aux Jeux olympiques “Paris-2024”.

L’occasion était toute trouvée pour édifier l’opinion nationale sur plusieurs questions, dont la gestion des bourses olympiques, le processus de sélection des athlètes, la préparation et la participation du Mali aux JO “Paris-2024”, la gestion financière de cette participation, les défis techniques à relever pour les futurs JO…

Abdoulaye Coulibaly, trésorier général

Pour Abdoul Wahab Zoromé, 3e vice-président du Cnosm, président de la Fédération malienne d’escrime et président de séance, il ne s’agissait pas d’une réponse du berger à la bergère (après la sortie va-t-en guerre du ministre de la Jeunesse et des Sports le 20 août 2024), mais d’une explication, d’un compte rendu de la participation malienne aux derniers JO.

Secrétaire exécutif du Cnosm et chef de mission du Mali à “Paris-2024”, Dr. Alassane Mariko a ensuite abordé plusieurs questions, notamment les bourses olympiques (critère d’attribution, gestion…), le processus de sélection des athlètes pour les compétitions olympiques, la préparation et la participation du Mali.

Très attendue par les journalistes massivement présents, la gestion financière a été développée par Abdoulaye Coulibaly, trésorier général du comité exécutif du Cnosm. De lui, on a appris que le Comité olympique a élaboré un projet de budget (co-signé par le trésorier général et le secrétaire général) de 420 250 403 F CFA pour la préparation et la participation du Mali. Le document a été déposé au ministère de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne le 15 mai 2024. A leur grande surprise, c’est un budget de 782 millions de F CFA qui aurait été transmis au ministère de l’Economie et des Finances qui a finalement donné son accord pour environ 362 millions F Cfa.

Un budget géré à 78 % par le MJSCICC

“Sur cette somme, ce sont 93 921 633 F CFA qui ont été mis à notre disposition”, a rappelé M. Coulibaly en s’appuyant sur trois ordres de virement. Sur ce montant, a-t-il souligné, le Comité olympique va reverser au Trésor public près de 12 millions F CFA (11 742 000 F CFA) prévus au cas où les Aigles Espoirs franchissaient le 1er tour  du tournoi de football. Tout comme il va aussi reverser les frais de transport (billets d’avion) de 8 athlètes remboursés par le Comité international olympique (CIO).

En un mot : le Cnosm n’a eu à gérer que 22 % des 362 millions mis à la disposition du ministère de la Jeunesse et des Sports pour  la participation du Mali aux Jeux Olympiques “Paris-2024”. Preuve supplémentaire de sa bonne foi, le Comité olympique a pris en charge les frais de confection de la tenue de défilé pour la cérémonie d’ouverture. Tout comme il a complété à 25 les 20 millions débloqués à la dernière minute par le département au titre de la préparation des athlètes.

Intervenant à son tour, Alioune Badara Traoré, président de la Fédération malienne de taekwondo et directeur technique du Cnosm, s’est appesanti sur l’avenir. Pour préparer un athlète aux JO, a-t-il indiqué, “il faut s’y prendre tôt… Il est déjà un peu tard pour mieux se préparer et prétendre à une médaille aux Jeux de 2028 à Los Angeles  (Etats-Unis)”.

Appel à investir dans le sport

Et cette préparation doit prendre en compte tous les aspects, notamment l’hygiène de vie, les conditions physiques, physiologiques, psychologiques… “Les fédérations savent le faire car elles ont la méthodologie… Mais, elles manquent surtout de moyens financiers”, a souligné Alioune Badara Traoré. Et c’est cela le principal handicap de notre pays dans sa quête de médaille olympique car, comme l’a dit Dr. Alassane Mariko, “aux JO, on ne va pas chercher une médaille, on y va avec sa médaille”. Autrement dit, ce sont la constance, la rigueur et le niveau de préparation en amont qui garantissent une médaille olympique à un sportif.

Dans sa conclusion, Abdoul Wahab Zoromé a mis l’accent sur la nécessité d’une synergie d’action pour assurer la performance de nos athlètes et espérer une médaille olympique dans les années à venir.

“Aucun pays au monde, aucune administration ne peut prendre à elle seule les charges de la préparation et de la participation à un événement aussi prestigieux que les Jeux olympiques”, a assuré M. Zoromé, soulignant l’immense dévouement dont le président Habib Sissoko fait  généralement preuve pour aider les fédérations et pour que nos athlètes soient aux grands rendez-vous afin de se frotter aux meilleurs.

Et de rappeler : “C’est un long processus et la marche est trop élevée… Il n’y a plus de hasard dans le sport où la performance est au prorata de ce que vous investissez. Nous savons dans quelle situation se trouve aujourd’hui notre pays. C’est pourquoi nous acceptons de nous débrouiller avec ce que l’on nous donne”. Aux uns et aux autres qui font (sciemment ou sans le savoir) la confusion des rôles, le 3e vice-président du CE a rappelé que le Cnosm ne gère pas la politique sportive du pays. “Il vient en appoint, en complément. Il accompagne les Fédérations sportives nationales (FSN) dans bien de domaines”, a-t-il précisé.  Un accompagnement dont les fédérations se disent très satisfaites puisqu’elle leur permet de combler l’immense vide que laisse le plus souvent le département de tutelle, notamment dans le financement des compétitions nationales et la participation aux événements sportifs dans la zone, la sous-région, sur le continent et dans le monde.

La Rédaction

Le budget proposé par le CNOSM sur la participation du Mali aux JO et les trois ordres de virement dans le compte du CNOSM

 

 

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