Quatre jours après le duel remporté au stade du 26 Mars (1-0), les Aigles retrouvent les Djurtus sur leurs installations pour la manche retour et une victoire suffira aux hommes de Tom Saintfiet pour valider leur ticket pour la phase finale
Le Mali et la Guinée-Bissau s’affrontent aujourd’hui au stade du 24 septembre à Bissau, au compte de la 4ème journée des éliminatoires de la CAN, Maroc 2025. C’est le début de la phase retour et au match aller, le Mali s’est imposé 1-0 au stade du 26 Mars, grâce à une réalisation de l’attaquant El Bilal Touré (62è min). Les Aigles doivent confirmer ce résultat pour se qualifier déjà à la phase finale de la CAN, prévue en décembre 2025 au Maroc.
Les calculs sont simples pour le sélectionneur Tom Saintfiet et ses hommes : gagner et se qualifier. Le Mali va aborder ce match sans deux de ses joueurs offensifs : Nene Dorgelès et Lassine Sinayoko qui n’ont pas effectué le voyage de Bissau. Si le premier est arrivé au regroupement blessé et n’a pu être récupéré, le second, titularisé vendredi dernier, a un problème à la cheville. Ces absences ne doivent pas avoir de grosses conséquences sur le groupe. Le technicien belge a 22 joueurs sous la main parmi lesquels, il y a plusieurs éléments polyvalents.
Les Aigles restent sereins et concentrés sur le sujet. Ils jouent aujourd’hui sans pression, car ils comptent 7 points et occupent la première place du groupe I devant le Mozambique (5 points, avant son match d’hier contre l’Eswatini) et la Guinée-Bissau (3 points) alors que l’Eswatini est bon dernier avec 1 point (avant son match d’hier). Alors qu’ils restent trois matches dans ces éliminatoires, les Aigles veulent assurer la qualification dès aujourd’hui.
« Ce sera un match difficile. On joue notre qualification, toute l’équipe est concentrée et on va donner le meilleur de nous-mêmes pour obtenir un résultat positif. C’est un match important», déclare le milieu de terrain Lassana Coulibaly. L’ailier Moussa Djénépo s’attend également à un match difficile. «Il n’y a pas de match facile dans le football, fait-il remarquer. On est venu ici avec un esprit de gagnerur. On est concentré et on va aborder ce match avec du sérieux».
Si le Mali joue sa qualification, la Guinée-Bissau joue sa survie dans la course à la qualification à la phase finale. Présenté lors des quatre dernières éditions de la CAN (2017, 2019, 2021, 2023), les Djurtus (surnom de la sélection bissau-guinéenne, ndlr) ambitionnent de continuer sur cette dynamique. Et pour eux, la qualification passe par le match d’aujourd’hui contre les Aigles.
Il faut donc s’attendre à voir les locaux donner tout ce qu’ils ont dans le ventre pour gagner à domicile. L’équipe a des arguments à faire valoir et peut compter sur le talent son capitaine Samba Mama Baldé, coéquipier de Kamory Doumbia à Brest et l’expérience du haut niveau de son nouvel attaquant Norberto Bercique Gomes Betuncal dit Beto.
« C’est un match important, mais il y a trois matches pour nous qualificatifs. Naturellement, ça peut être facile, si on gagne ce match et nous qualifier sans la moindre stress, mais la route de la CAN ne passe pas forcément par cette rencontre», déclare le sélectionneur des Aigles Tom Saintfet. Le technicien belge s’empresse d’ajouter qu’il faut respecter l’adversaire, car la Guinée-Bissau n’est pas une mauvaise équipe.
«C’est la première fois qu’on est ici, c’est très chaud et humide, c’est un climat différent de celui de Bamako et on va jouer à 16h. La Guinée-Bissau joue avec le stress, elle doit gagner ce match. Quand on gagne, on est qualifié, mais quand on fait match nul sur a toujours deux matches dont le dernier à domicile pour se qualifier», poursuit Tom Sainfiet.
Pour lui, c’est un match important mais pas un match capital parce que ce n’est pas le dernier match», insiste le sélectionneur malien. «On veut gagner chaque match qu’on joue, on est dans une bonne situation pour se qualifier. J’es père qu’on va marquer plus vite», termine l’homme de 51 ans.
Du côté bissau-guinéen, le vice-capitaine Manconi Soriano Mané, a réagi avec inquiétude à la défaite du match aller. Sori, comme on l’appelle communément, a exprimé son mécontentement face à la deuxième défaite consécutive des Djurtus lors de la phase de groupe. «Ce n’était pas un résultat souhaité, mais nous avons encore 3 finales pour nous qualifier et apporter du bonheur à notre patrie», a déclaré le joueur dans la presse locale, affirmant que le groupe travaillera pour réaliser le désir de se qualifier pour la cinquième fois consécutive en phase finale de la CAN.
Après le match aller à Bamako, les Aigles ont retenu d’un quartier libre vendredi soir et samedi avant de se retrouver dans l’après-midi pour la séance d’entraînement à Kabala. À Bissau, la sélection nationale a été effectuée hier la traditionnelle séance de reconnaissance de terrain.
Mardi 15 octobre au stade du 24 septembre à Bissau
16h : Guinée-Bissau-Mali
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ACCUEIL POPULAIRE POUR LES AIGLES
La sélection nationale est arrivée en Guinée-Bissau, dimanche après-midi, dans un avion affrété par l’Etat. L’avion transportant la délégation a atterri à l’Aéroport international Osvaldo Vieira à 17h20, un peu plus d’une heure après son départ de Bamako. Le vol direct a permis à la sélection nationale de gagner du temps et de faire un voyage calme et moins fatiguant.
Détail important, le sélectionneur national, Tom Saintfiet et ses joueurs sont arrivés à Bissau avant les Djurtus (surnom de la sélection bissau-guinéenne) dont l’avion a atterri à l’Aéroport international Osvaldo Vieira à 18h. À l’arrivée de la délégation malienne à l’aéroport, il y avait un groupe de supporters bissau-guinéens venus accueillir les Djurtus, mais qui ont fait le show pour les Aigles en chantant et en dansant au son de divers instruments de musique traditionnelle .
Après l’aéroport, le capitaine Yves Bissouma et ses coéquipiers ont embarqué à bord d’un bus, direction Dunia hôtel, situé à 13 km de l’aéroport et 5 km du stade du 24 septembre. À leur arrivée, les joueurs seront accueillis par plusieurs centaines de Maliens établis en Guinée-Bissau qui étaient pour la plupart vêtus de maillots des Aigles et aux couleurs du Drapeau national. Pendant de longues minutes, ils applaudiront Tom Saintfiet et ses protégés en entonnant Mali, Mali, Mali….
«Nous aimons notre pays, c’est pourquoi nous sommes venus accueillir les Aigles», déclare le jeune Moussa Bouaré arrivé en Guinée-Bissau il y a deux ans après avoir quitté son Djenné natal. « Nous sommes venus pour le pays. Chacun doit jouer sa partition. Nous sommes heureux d’être ici», lance un autre supporter, Mama Bessinta qui vit en Guinée-Bissau depuis 2009. Selon lui, il y a plus de 4.000 Maliens en Guinée-Bissau qui travaillent dans divers domaines, notamment le commerce. «Nous sommes heureux d’accueillir nos jjoueurs et souhaitons bonne chance au Mali», a dit Mamadou Coulibaly, avant de faire un salut fraternel à Tom Saintfiet.
«C’est un accueil fantastique», commente le sélectionneur des Aigles. «Le voyage s’est bien passé, les joueurs ne sont pas fatigués. On est content des efforts du gouvernement à travers le ministère en charge de la Jeunesse et des Sports et la Fédération malienne de football», s’exprime Tom Saintfiet. Quelques minutes plus tard, le technicien et ses joueurs donnent au revoir aux supporters et regagnent leurs chambres d’hôtel.
Envoyé spécial
Ladji Madiheri DIABY