Mamoutou « Bavieux » Touré, président de la Fédération malienne de football (Femafoot) depuis 2019, a officiellement annoncé son retrait des élections pour les postes de membre du Conseil de la FIFA et du comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) à travers un communiqué de presse.
Une décision motivée, selon ses propres déclarations, par son état de santé et l’absence de soutien du ministère des Sports.
Un président derrière les barreaux
Depuis son incarcération en août 2023 pour des accusations de détournement de fonds publics, faux et usage de faux, Mamoutou Touré gère la Femafoot depuis sa cellule à Bamako. Malgré son emprisonnement, il a été réélu à la tête de la fédération en septembre 2023 pour un mandat de quatre ans. Une élection par ailleurs marquée par l’absence de candidats opposants, leurs dossiers ayant été invalidés. Cette situation inédite rappelle celle de l’ancien président de la Fédération Camerounaise (Fecafoot), Mohammed Iya (mandat de 2000 à 2013) condamné pour 15 ans de prison ferme en 2015. À la différence, toutefois, que sa réélection en 2013 avait été annulée à cause de ses ennuis judiciaires.
De son côté, l’homme de 67 ans a toujours clamé son innocence, dénonçant une campagne orchestrée par ses opposants. Il a affirmé que son retrait des instances internationales était un geste pour « laisser place à un avenir serein », tout en réaffirmant son attachement au football malien. Malgré son retrait des candidatures internationales, Mamoutou Touré reste solidement ancré à la tête d’une Fédération en pleine crise interne, où il continue de peser sur les décisions stratégiques.
Des ambitions freinées
En parallèle, le dirigeant malien nourrissait de grandes ambitions sur les scènes continentales et mondiales. Cependant, son emprisonnement et le manque de soutien institutionnel qui en a découlé, notamment de la part du ministère des Sports malien, ont considérablement réduit ses chances d’être réélu à ces postes, d’où son retrait.
Dans son communiqué, le dirigeant présente cette décision comme relevant uniquement de son propre fait :
“Cette décision, mûrement réfléchie, n’a pas été facile à prendre. Mais elle témoigne de ma volonté de laisser place à un avenir serein et à une gouvernance pleinement opérationnelle” explique-t-il.
Cependant, il n’est pas impossible que la CAF et la FIFA y aient également joué un rôle. Car si Mamoutou Touré est très loin d’être l’unique dirigeant dans le monde du football à la réputation sulfureuse, avoir un membre de son conseil officiellement incarcéré représente une véritable gêne pour les deux instances…
Quel avenir pour la Femafoot ?
Alors que les élections pour la présidence de la CAF et son comité exécutif se profilent en mars 2025, le football malien demeure dans une situation délicate. L’avenir de la Femafoot sous la direction de Touré reste flou, tout comme la tenue d’un éventuel procès concernant les accusations portées contre lui.
En attendant, Mamoutou Touré semble déterminé à poursuivre son combat pour diriger le football malien et laver son honneur. Affaire à suivre !
Source: https://www.afrik-foot.com/
