Joueur à l’AS Saint-Etienne de 1967 à 1972, ambassadeur à vie , l’inoubliable stratège malien est décédé samedi 2 septembre 2023, à l’âge de 76 ans.
C’est avec une tristesse infinie que l’AS Saint-Etienne a appris cet après-midi la disparition de la légende Salif Kéïta.
Salif Kéita naît le 6 décembre 1946 à Bamako. Amoureux fou du ballon rond, il passe ses jeunes années sur les terrains vagues et débute sa carrière au Real Bamako où il remporte trois fois la Coupe du Mali. A 17 ans, il est le plus jeune international malien.
Un départ du Mali et une arrivée en France rocambolesques
Salif Kéita est repéré par Charles Dagher, un supporter des Verts travaillant à l’ambassade du Liban au Mali, qui alerte l’ASSE par plusieurs courriers et parvient à entrer en contact avec Roger Rocher. Ce Libanais conseille d’ailleurs au dirigeant stéphanois de ne pas ébruiter l’affaire car le joueur est considéré comme un “trésor national” au pays. Le joueur quitte donc le Mali dans le coffre d’une voiture et prend l’avion au Liberia. Selon ses propos, il fuit précipitamment le pays et n’a pas d’argent pour payer l’avion. C’est un de ses amis qui lui paie le billet d’avion. Salif Kéïta s’envole le 14 septembre 1967 de Monrovia. A l’aéroport d’Orly, personne ne l’attend. Il parvient à convaincre, sans un sou en poche, un chauffeur de taxi à prendre la route en direction de Saint-Etienne. A destination, Henri Fieloux, dirigeant de l’ASSE, paie la note de frais salée de 1060 francs (un peu plus de 1300 euros).
Un talent incomparable
Footballeur le plus populaire d’Afrique noire, ce génial dribbleur à la frappe violente et soudaine marque dès son premier match officiel avec les Verts puis écrit l’histoire de l’AS Saint-Etienne pendant cinq ans. Capable de changer le cours d’un match à tout moment, il sait tout faire avec précision, vitesse et lucidité. Il éclipse le roi Pelé lors d’une rencontre qui oppose Santos à une entente ASSE-OM en mars 1971 à Colombes.
Durant ces 5 saisons, il remporte trois fois le championnat de France (1968, 1969, 1970) et une Coupe de France (1970). Pendant ses 185 matchs officiels avec l’ASSE, ce magicien du ballon rond signe 140 buts dont un sextuplé contre Sedan en juin 1971, ce qui en fait le troisième meilleur buteur de l’histoire du club étoilé. Il reçoit le tout premier Ballon d’or africain en 1970. La saison suivante, il inscrit 42 buts en championnat. Il est distingué par le Soulier d’argent européen. En 1972, éclate “l’affaire Kéïta”. Roger Rocher veut faire barrage au départ du joueur, professionnel depuis 1969, malgré une clause interdite par les règlements : amende de 30 000 francs pour l’ASSE et six mois de suspension pour Kéita, à l’issue de laquelle il sera libre. Il s’engage ensuite à l’OM où il ne dispute qu’une saison puis évolue successivement à Valence, où Di Stefano, son entraîneur, le classe parmi “les plus grands footballeurs que le monde ait connu” puis au Sporting Portugal et à Boston. Avec la sélection du Mali, il dispute 30 rencontres et inscrit 13 buts. En 1972, il est finaliste de la Coupe d’Afrique des nations.
Son histoire et son nom déjà honorés
En 1968, le club souhaite changer son emblème. Un proche du club passionné de philatélie, découvre à la télévision des timbres africains représentant des félins. Salif Kéita, meilleur buteur du club, est malien et le symbole de son pays est la panthère noire. Apparait alors le nouvel écusson du club : une panthère noire sur fond or qui bondit sur un ballon de ballon de football.
En 2013, pour les 80 ans de son histoire, l’AS Saint-Etienne nomme 13 ambassadeurs à vie. Salif Kéïta en fait évidemment partie. En 2018, le club et la ville de Saint-Etienne lui rendent un nouvel hommage en nommant le terrain R1 du parc des sports de l’Etivallière où l’équipe féminine évolue, terrain Salif-Kéita.
Profondément touchée par la disparition de l’un des plus grands joueurs de son histoire, l’ASSE tient à adresser ses plus sincères condoléances à la famille ainsi qu’aux proches de Salif Kéita. Un hommage à la hauteur du joueur qu’il a été lui sera rendu prochainement au stade Geoffroy-Guichard.
Son palmarès en Vert
– Premier Ballon d’or africain en 1970
– Champion de France avec l’ASSE en 1968, 1969, 1970
– Vainqueur de la Coupe de France 1970
– Sélectionné dans le onze des étrangers de France de 1970
Hommage du président du Cnosm à Domingo
Une légende s’en est allée ! Fasse Allah que le Paradis soit sa demeure éternelle. Amen !
Habib Sissoko Président du Cnosm
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Cheick Oumar Karagnara rend hommage à Domingo
Je tiens à rendre un vibrant hommage à Salif Kéita dit Domingo le grand monument du sport malien. Il a marqué l’histoire en devenant le tout premier lauréat du Ballon d’or africain en 1970, un exploit qui a propulsé le Mali au sommet du sport africain. Il a été une source de fierté pour nos aînés, et il demeure une fierté pour la génération actuelle. Salif Kéita avait un profond respect pour notre nation, car il valorisait chaque effort en faveur du développement du sport. Aujourd’hui, nous lui rendons cet hommage qui restera à jamais gravé dans nos mémoires. Nous transmettrons à nos enfants et petits-enfants l’histoire de Salif Kéita, un fils exemplaire du Mali, qui a été le premier lauréat du Ballon d’or africain. Son héritage continuera à inspirer les générations futures à exceller dans le sport et à être des modèles de détermination et de réussite. Salif Kéita restera une légende immortelle dans le cœur de tous les Maliens”.
Patrick Revelli :
“Si Salif Kéïta jouait aujourd’hui, il serait au même niveau que Messi et Mbappé”
Patrick Revelli : “Le jour où le club rend un dernier hommage à Beret” (Georges Beretta, avant le coup d’envoi de Saint-Étienne – Valenciennes, ce samedi soir, 0-0), Salif a décidé de partir à son tour. C’est dire si cette journée est difficile pour nous tous. Une image suffit à résumer le joueur qu’était Salif : centre de Beretta à Bordeaux, contrôle orienté de Salif dans les six mètres, talonnade et but. Salif, c’était un mélange de classe et de talent. Il avait tout et besoin de personne pour partir du milieu de terrain et aller marquer. S’il jouait aujourd’hui, Salif serait au même niveau, voire supérieur, à Messi, Neymar et Mbappé. Parce que c’était vraiment un joueur exceptionnel, avec lequel j’ai eu l’honneur de jouer. Il m’a également mis le pied à l’étrier, lorsque l’AS Saint-Etienne lui cherchait un complément en attaque, pour la saison 1971-1972, sa dernière chez les Verts. Salif a demandé à Monsieur Batteux (alors entraîneur) : “Pourquoi vous ne pensez jamais à Patrick Revelli ?” Et c’est parti comme ça, grâce à lui. Sources :
L’Equipe
Martin Camus Mimb :
Griffe de Panthère !
Un an plus tôt, en 1970, il est le premier Ballon d’or africain. Avec le Real de Bamako, depuis 1964, il avait multiplié les exploits en alignant les titres de championnat et de coupes. Il a 19 ans en 1965, lorsqu’il amène l’équipe du Stade malien de Bamako en finale de la Coupe d’Afrique des clubs champions devant l’Oryx de Douala.
C’est en fait, le premier footballeur africain qui décomplexe une Europe bourrée de préjugés sur le talent des footballeurs africains, les Eusebio et autres ayant choisi d’évoluer avec les sélections européennes. Il est considéré par les spécialistes du football comme le meilleur footballeur de l’AS Saint-Etienne de tous les temps ! Dans une équipe qui a connu les Platini et autres Rocheteau. C’est tout dire. Quand il a décidé de quitter les Etats-Unis où il a terminé sa carrière, il s’est mis au service du Mali en dirigeant la fédération de football, mais surtout en mettant sur pied un centre de formation de très haute qualité, qui a produit des talents comme Seydou Kéita.
Si le football avait des Etats, les drapeaux du monde seraient en berne ce jour. C’est l’âme du football africain qui s’en va. L’homme qui a éclaboussé la Can-72 de son talent en menant l’équipe du Mali à la finale, s’en va, en restant dans l’Eternité du football.
La Plume de Jésus
Alain Giresse : “J’apprends avec tristesse le décès de Salif Kéïta”
J’ai eu le privilège de débuter ma carrière en jouant contre lui avec son club de Saint-Etienne. Les circonstances m’ont fait le retrouver avec le plus grand plaisir à Bamako. Il
m’a accueilli en toute sympathie et simplicité, ce qui reste un grand pour moi. Je veux témoigner, en ce jour, de l’extraordinaire joueur qu’il était et transmettre à sa famille mes sincères condoléances. Et au football malien, qui perd l’un de ses plus illustres représentants”.
Bonjour
ABU$IFATLANTI$T€?
ABU$IVAM€RICAIN€!
ABU$IFRAN¢AI$…
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