Ichaka Diakité, président de l’union sportive de Bougouni : “Bavieux Touré est une chance pour le football malien. Très humble, rassembleur et sage, il a encaissé beaucoup de coups”

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“Il faut que les candidats fassent la campagne avec des projets et des programmes. Nous ne devons pas nous insulter”

Aujourd’hui, considéré comme l’un des dirigeants sportifs le plus actif, Ichaka Diakité, l’actuel président de l’Union sportive de Bougouni et membre du comité exécutif de la Fédération malienne de football (Fémafoot), nous a accordé une interview dans laquelle, il parle de bilan de son club pour la saison écoulée, les ambitions pour la saison prochaine, l’apport de la Fémafoot au football malien et enfin la candidature de Mamoutou Touré dit Bavieux à sa propre succession.

Aujourd’hui-Mali : Pouvez-vous nous faire le bilan de la saison écoulée ?

Ichaka Diakité : Cette année, nous pouvons dire que l’objectif de l’Union sportive de Bougouni a été atteint parce que vous savez tous que nous venons juste de remonter en première division, et notre premier objectif était d’aller loin en Coupe du Mali et de se maintenir à une bonne position au niveau de l’élite (Ligue I Orange). Malheureusement, nous avons été prématurément éliminés en seizième de finale de la Coupe du Mali. Quant au championnat, nous avons terminé septième avec 43 points. Il est important de rappeler que cela fait des années que l’US Bougouni n’avait pas terminé le championnat avec une telle sérénité.

Lors de la phase finale du championnat, nous avons marqué plus de 39 buts et nous avons terminé la première phase du championnat comme meilleure attaque. C’est vrai que nous avons encaissé des buts avec un goal différentiel de plus 6. C’est pour dire que nous avons fait ce que nous pouvions, mais nous avons également pu nous maintenir dans les très bonnes conditions.

Quelles sont les perspectives pour la nouvelle saison ?

C’est le renforcement de l’effectif du club avec les meilleurs joueurs possibles. Malheureusement, notre entraîneur, Alain Sylvain Yonsian qui nous a permis de remonter en première division sans défaite, il y a deux ans de cela, vient d’avoir un contrat dans son pays la Côte d’Ivoire avec le Racing Club de Gagnoa. Nous le remercions pour tout ce qu’il a fait pour le club, avant de lui souhaiter bon vent dans cette nouvelle aventure. Maintenant, l’une de nos priorités c’est d’avoir un nouvel entraîneur qui a de l’expérience et qui connait très bien le championnat, ainsi que le milieu sportif malien. Ensuite, c’est de renforcer le secteur de jeu dans lequel nous avons un peu failli parce qu’à un certain moment du championnat, la programmation des rencontres nous a un peu défavorisés, nous avons joué cinq (5) rencontres à l’extérieur lors de la phase retour. Cette année, nous allons essayer de jouer le premier rôle, c’est-à-dire être parmi les trois (3) premiers du championnat et pourquoi pas remporter la Coupe du Mali.

Parlez-nous des ambitions de votre bureau pour la prochaine saison ?

Au niveau de l’US Bougouni, nous avons une difficulté, c’est-à-dire nous sommes à plus de 160 kilomètres de Bamako et nous sommes obligés d’amener les joueurs et de les mettre à l’internat. Cela nous a occasionné beaucoup de dépense.

Nous sommes également obligés de nous déplacer avec beaucoup de logistiques. Nous avons des joueurs venant de la Côte d’Ivoire et de Bamako et sommes obligés de les prendre en charge, l’hébergement, les soins et la nourriture.

Maintenant, nous allons réfléchir comment réduire toutes ces dépenses afin de les injecter sur le plan footballistique. Et puis, jouer de tout notre poids pour que les sept clubs affiliés au niveau de Bougouni nous apportent le vivier. En plus de cela, nous avons l’ambition de mettre en place une équipe espoir et une équipe junior, qui pourraient renforcer l’équipe première.

Il est aussi important de rappeler que l’US Bougouni n’est pas bien structurée comme beaucoup de clubs qui évoluent en première division. Nous sommes obligés de faire des ruptures brutales saison par saison et souvent de faire un éternel recommencement avec des joueurs et aussi l’encadrement technique. C’est pour dire que nous avons beaucoup à faire, c’est un long et gros chantier. Nous allons faire ce que nous pouvons et ceux qui vont nous succéder vont prendre le chantier en marche tout en apportant leur pierre à l’édifice.

L’un des bailleurs du club, votre frère Yacouba N’Tominy Diakité, a décidé de suspendre sa participation au niveau de toutes les activités sportives. Quelle appréciation faites-vous ?

Dans toutes les familles, il y a des petites incompréhensions à un certain moment. Cette décision de mon frère n’a pas duré une ou deux semaines. D’ailleurs, ce sont des personnes extérieures, dont certains journalistes qui avaient beaucoup amplifié la chose. Autrement, nous sommes toujours en contact avec Yacouba Diakité et il sera bientôt au Mali où nous allons travailler sur les perspectives pour le club. De toute façon, quel que soit le problème, il reste membre de la famille. Aujourd’hui, les gens ne savent pas le lien qui réunit moi et Yacouba et nous à la ville de Bougouni.

Je vais vous faire une anecdote, le jour où il a pris la décision de suspendre sa participation aux activités sportives au Mali, ce jour-là l’US Bougouni jouait contre les Onze créateurs de Niaréla et Yacouba N’Tominy suivait cette rencontre dans sa famille à Abidjan d’après ce qu’il m’a dit. C’est un passionné du football et je suis sûr qu’il ne va pas abandonner la maison de cette manière.

Cette histoire est dernière nous, je pense qu’il va continuer avec nous. Il est important de rappeler que l’US Bougouni est un patrimoine régional, nos devanciers ont fait leur partition, nous aussi jouerons la nôtre partition et ceux qui viendront dernière, feront la même chose.

Nous sommes à la fin du mandat du comité exécutif de la Fédération malienne de football dont vous êtes membre, pouvez-vous nous parler de l’apport de cette Fédération au football malien, en général et celui des clubs, en particulier ?

Le comité exécutif dirigé par Mamoutou Touré dit Bavieux est venu dans un contexte de crise en 2019. Cela faisait plus de 5 ans qu’il y avait une crise entre certains acteurs du football qui bloquait le fonctionnement normal de la discipline au Mali. D’hostilité en hostilité, nous étions arrivés à un blocage des activités du football à cause de certains acteurs. C’est après l’élection de notre comité exécutif, le 29 août 2019 que nous avons décidé de réunir toute la famille du football malien. C’est vrai que nous n’avons pas pu réunir tout le monde, mais nous avons pu réunir l’essentiel des acteurs. Aujourd’hui, je prends l’exemple sur Modibo Coulibaly que je remercie de passage. Il était un farouche opposant à Bavieux, mais il a finalement accepté la main tendue des membres du comité exécutif pour le développement du football. Depuis qu’il a accepté d’intégrer le comité exécutif, il est en train de faire un travail remarquable pour le développement de notre football. Pour revenir aux faits, après notre élection, nous avons immédiatement organisé des compétitions parce qu’il n’y avait pas de championnat. Lorsque nous arrivions à la Fémafoot, cela a coïncidé avec la survenue de la Covid-19.

Les championnats ont dû être arrêtés partout dans le monde et nous étions obligés de nous rabattre sur certains projets que la Fifa a acceptés de financer pour nous comme le Centre technique, les sièges des ligues régionales et autres pour le développement de la discipline. Aujourd’hui, nous devons mettre un accent sur l’essentiel qui est de développer le football.

Que pensez-vous de la candidature de Mamoutou Touré dit Bavieux à sa propre succession ?

Cette candidature est de bonne guerre parce qu’elle a été sollicitée par les membres du comité exécutif et après les autres responsables notamment ceux des ligues régionales, les structures et les clubs. Bavieux est un homme très humble, un rassembleur, un sage qui a encaissé beaucoup de coups pour le football malien.

Il est important que les gens sachent aujourd’hui, qu’il n’y a que six Africains à la Fifa, dont Bavieux. En plus de cela, il est membre de la Confédération africaine de football (Caf). Aujourd’hui, le Mali a une grande chance d’avoir Mamoutou Touré parce que nous savons ce qu’il a rapporté au football mondial. En plus de cela, il a l’estime de ses pairs dont le président de la Fifa, Gianni Infantino. C’était de bonne guerre qu’il se présente comme candidat à sa propre succession afin qu’il puisse continuer les projets qu’il avait entamés.

 A l’approche des élections à la Fémafoot, on note toujours des tiraillements entre les acteurs du football. Quel appel avez-vous à l’endroit de ces acteurs pour une élection apaisée ?

Cette année, il faut que les candidats fassent la campagne avec des projets et des programmes. Nous ne devons pas nous insulter parce que nous sommes de la même famille. De plus, nous ne devons pas nous regarder en chiens de faïence. Personnellement, je n’ai rien contre Sahala Baby et mon jeune frère Yéli Sissoko que je connais il y a plus de 20 ans.Nous pouvons avoir des idées divergentes, mais l’essentiel est le football. Je ne vois pas de raison pour que nous ne puissions pas nous retrouver. Mon idéal était de faire une liste commune quel qu’en soit le résultat, c’est le football malien qui va gagner dans le fair-play. Nous ne pouvons pas avoir de résultats sportifs sans que les acteurs du football ne se donnent la main.

Propos recueils par Mahamadou Traoré

 

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