Au cours d’une émission radiophonique sur la station Maliba FM, le sélectionneur des Aigles est revenu sur plusieurs sujets brûlants dans le Nid des Aigles afin d’apporter des éléments d’éclaircissement face à un public ébahi par ses récents propos et attitude. A la fin de l’émission, Eric Chelle a reconnu avoir fait une mauvaise communication lors de ses dernières sorties médiatiques. Il s’en est excusé.
Près de deux mois après la Can/Côte d’Ivoire-2023, la compétition continue de défrayer la chronique dans le Nid des Aigles. Pour ce match de quart de finale perdu dans les dernières secondes face à la Côte d’Ivoire (2-1), beaucoup de supporters en veulent toujours au sélectionneur qui a attisé le feu en marge de la Journée Fifa où l’équipe a livré deux rencontres amicales contre la Mauritanie et le Nigeria. En effet, alors que les Maliens digèrent mal encore l’après-Can, Eric Chelle a tenu des propos qui ont écorché des joueurs, le championnat national local. C’était lors d’une conférence de presse.
Le penalty raté face à la Côte d’Ivoire
Selon Eric Chelle, l’ordre des tireurs de penalty était établi bien avant le fameux match contre la Côte d’Ivoire où Adama Traoré a raté un penalty. Dans ses explications, le sélectionneur a fait savoir que le trio de tireurs était composé de Lassine Sinayoko, Kamory Doumbia et Adama Noss Traoré. Cela, en fonction de leur taux de réussite lors des séances d’entraînement.
“A la fin de chaque séance d’entraînement, on effectuait des tirs au but et on relevait les statistiques. Les trois joueurs cités avaient les meilleures statistiques par ordre de réussite. En la matière et de par mes expériences quand un joueur subit la faute ayant provoqué le penalty, lui, il ne tire pas. Face à la Côte d’Ivoire, Lassine Synayoko ayant provoqué le penalty a donc laissé le soin aux deux autres de tirer. Par ordre de mérite, c’était Kamory Doumbia qui devait tirer. Et tout comme vous, j’ai été spectateur de voir Adama Noss tirer le penalty”, a expliqué le patron du staff technique des Aigles.
Le système losange
Précurseur du système 4-4-2 losange au Mali, Eric Chelle a révélé qu’il utilise ce schéma tactique depuis une décennie bien avant son arrivée à la tête des Aigles. A ses dires, c’est un schéma qui convient le mieux au jeu malien à l’heure actuelle avec son énorme potentiel en milieu de terrain : “Ce n’est pas un système qui est utilisé par beaucoup de nations ou beaucoup d’équipes. Mais à mon niveau ça fait dix ans que je joue avec ce système depuis que j’ai commencé à entraîner en 2014. Donc c’est un système que je connais pratiquement par cœur. Après analyse du groupe de joueurs que j’ai avec énormément de milieux de terrain, l’idée était de faire de la place à ces milieux de terrain. Dans le système, il y a 4 milieux de terrain avec une sentinelle devant la défense, deux relayeurs (on va dire deux n°8) et un n°10. Pour moi c’était le système de jeu qui convenait le mieux au jeu du Mali. La vérité est que je ne change toujours pas d’avis. C’est aussi un système qu’on peut varier. À la place des n°8 on peut mettre deux attaquants c’est-à-dire deux ailiers. L’idée était de faire assimiler ce système à mon groupe. Je pense qu’aujourd’hui mes joueurs ont assimilé ce système”.
Mea culpa et le cas Bissouma
Après la Can, plusieurs joueurs ont été mis à l’écart par le sélectionneur à l’occasion des deux premiers regroupements d’après-Can dans le cadre de la fenêtre Fifa du mois de mars. Parmi ces absences, c’est celle d’Yves Bissouma qui a fait couler beaucoup d’encre et la sortie médiatique du sélectionneur pour dire qu’il a des milieux de terrain “un peu au-dessus” n’a pas contribué à désamorcer la tension.
“Yves Bissouma fait partie des joueurs que j’ai rencontrés individuellement dès ma prise de fonction. J’ai dit à Yves : ‘Je vais te donner les clés…Oui, les clés du camion’. Mon tort c’est de l’avoir mis n°10. Avec toutes les qualités techniques qu’il a, pour moi cette place c’était pour lui surtout qu’il a une conduite de balle exceptionnelle… Après je l’ai senti un peu frustré. Donc j’ai voulu l’essayer en sentinelle. A la Can, il n’a pas eu trop de réussite parce qu’il était malade, sinon il avait fait une préparation exceptionnelle”, a révélé Eric qui s’est aussi attiré la foudre des amateurs du championnat malien en disant que “le championnat local est un championnat de second ballon”.
Rectifiant le tir, Eric Chelle a reconnu “s’être mal exprimé” à la fois sur le cas Bissouma et la Ligue 1 Orange du Mali. Il a fait savoir que quand il parle de second ballon, il fait plutôt référence à l’état des pelouses et des infrastructures et leur impact sur le jeu à produire par les joueurs.
Alassane