Les deux clubs maliens, le Djoliba et le Stade malien de Bamako, qualifiés pour les phases de poules des compétitions africaines ont été éliminés à l’issue de l’avant-dernière journée. Une situation écœurante qui met en évidence le faible niveau de notre football et le manque de vision, d’inspiration des dirigeants de club. Que faut-il retenir ? Notre analyse !!!
Le Djoliba en Ligue des champions et le Stade malien en Coupe Caf se sont retrouvés par le plus pur des hasards dans une zone de turbulences au même moment après quatre journées de compétitions. Les Rouges totalisaient seulement deux points, et les Blancs enregistraient quatre points. Un état des lieux qui explique logiquement leur élimination.
Pourtant leur qualification avait suscité un espoir, un rêve qui s’est finalement transformé en cauchemar. Au moins bon nombre de Maliens ont conclu que le Mali aura plus de clubs, si le Djoliba et le Stade malien parvenaient à réaliser un parcours honorable. Hélas ! Mais au-delà, faudrait-il attendre le jour de la battue pour élever son chien de chasse ? La réponse est non ! C’est dire qu’il ne sied pas d’attendre ce jour pour situer les responsabilités de l’échec. Les dirigeants auraient dû faire des recrutements judicieux aux niveaux local et international. Aujourd’hui il faut retenir le faible niveau de nos clubs par rapport aux habitués des deux compétitions. Avec la politique des dirigeants, c’est une ambition démesurée que d’espérer de bons résultats avec les présents moyens du bord.
Il est incontestable que l’élimination prématurée du Djoliba AC et du Stade malien constitue un nouvel échec retentissant pour le football national. Cette contre-performance, loin d’être un incident isolé, reflète des dysfonctionnements profonds et appelle à une remise en question. Alors que le football malien dispose d’un vivier de talents exceptionnels, sa gestion laisse à désirer. Les problèmes structurels, combinés à une absence criante de vision stratégique de la part des dirigeants, freinent le développement de nos clubs. Bien que la Fémafoot a récemment lancé des réformes pour professionnaliser le championnat, les résultats peinent à suivre. Le championnat national, censé être la pierre angulaire de notre football, n’est pas l’élite souhaitée.
La désorganisation chronique, les conflits internes au sein des instances dirigeantes et la faible compétitivité des équipes nationales affaiblissent considérablement le niveau de jeu local. Dans ces conditions, espérer rivaliser avec les clubs d’élite d’Afrique du Nord ou d’Afrique australe relève de l’utopie. Ces nations, comme l’Egypte, le Maroc ont su investir dans des infrastructures modernes, des académies performantes et un encadrement technique de haut niveau. En comparaison, le football malien reste enlisé dans une gestion amateur qui freine toute ambition continentale.
L’échec des clubs maliens n’est pas imputable au manque de talent. Car les joueurs maliens brillent sur les terrains européens et dans d’autres ligues compétitives, prouvant que le potentiel humain existe bel et bien. Le problème réside dans la préparation et la structuration. Les clubs maliens disposent très souvent en compétitions continentales d’effectifs mal préparés, de staffs techniques insuffisants et d’une organisation défaillante. Cette situation les expose à des échecs prévisibles face à des adversaires mieux structurés et mieux armés.
Si l’on peut se réjouir des rares victoires ponctuelles du Djoliba et du Stade malien en Coupe de la Confédération, force est de constater que le Mali n’a jamais su bâtir sur ces réussites. Contrairement aux grandes nations du football africain, le pays n’a pas capitalisé sur son potentiel pour construire des dynasties sportives solides.
Le football malien mérite mieux. A travers des mesures ambitieuses, il est possible de transformer les échecs récurrents en succès durables, pour que le Mali s’impose enfin comme une force incontournable sur la scène continentale.
O. Roger Sissoko