Le Syndicat national des travailleurs des administrations d’Etat (Syntade) a organisé jeudi dernier un atelier de renforcement de capacités destiné à ses membres du bureau exécutif national et des diverses commissions. L’atelier de trois jours avait pour thème central l’exercice du droit syndical, en particulier dans le cadre des normes juridiques nationales et internationales. L’objectif est de fournir aux responsables syndicaux une compréhension approfondie des bases juridiques encadrant leurs actions et renforcer leurs capacités à défendre efficacement les droits des travailleurs dans le respect de la législation en vigueur.
Dans un contexte mondial où les droits des travailleurs font face à des défis de plus en plus complexes, il est essentiel, pour les syndicats, d’être bien informés et bien préparés à défendre les intérêts des travailleurs tout en respectant les législations nationales et internationales.
Le droit syndical, qui inclut la liberté d’association, le droit à la négociation collective et la protection contre les représailles pour activités syndicales, représente un pilier fondamental de la justice sociale et du développement économique.
L’atelier permettra aux participants de connaitre la définition, le but et les objectifs du syndicat, maîtriser les stratégies et la conduite des négociations avec le gouvernement, mieux maîtriser les conventions internationales en matière syndicale, notamment les 87 et 88 tout en s’appropriant le contenu du Pacte de stabilité et de croissance.
Les membres du bureau exécutif national ainsi que des commissions spécialisées ont eu l’opportunité de se familiariser avec les différentes normes qui régissent le droit syndical, en particulier les conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT) ainsi que les législations nationales en vigueur dans leur pays.
Le droit syndical est une composante essentielle de la démocratie sociale, rentre dans le cadre national, le droit de créer et de rejoindre un syndicat. Il s’inscrit dans la Constitution et est garanti par plusieurs lois nationales, notamment celles qui régissent les relations de travail et les libertés publiques.
Les participants à l’atelier ont pu explorer ces textes législatifs afin de mieux comprendre les droits dont bénéficient les travailleurs dans les administrations publiques et les limites éventuelles imposées par la loi.
“Cette initiative fait partie du Pacte de stabilité sociale et de croissance signé en août 2024. Cela permet de les outiller et les doter de valeurs sur les différents thèmes qui seront débattus. La formation reste un levier indispensable pour les travailleurs. J’exhorte et encourage les participants à partager leurs nouvelles compétences pour renforcer les pratiques syndicales à travers le pays. L’atelier permettra d’examiner en détail ces conventions et leur impact sur les pratiques syndicales au niveau global. Les participants parleront d’autres instruments internationaux tels que la Déclaration universelle des droits de l’Homme qui consacre la liberté d’association ainsi que les divers mécanismes de protection des travailleurs en cas de violation de leurs droits syndicaux par les autorités publiques ou les employeurs”, explique le ministre chargé de la Fonction publique, Fassoum Coulibaly.
Au-delà des législations nationales, le cadre international joue un rôle primordial dans la protection des droits syndicaux. Le droit à la liberté syndicale est garanti par plusieurs instruments internationaux, dont les Conventions de l’OIT, notamment la Convention n°87 sur la liberté syndicale et la Convention n°98 sur le droit d’organisation et de négociation collective.
“La population malienne, jeune avec près de 70 % de sa composition, est certes un avantage du dynamisme, de la créativité dans le développement, mais aussi une charge. Pour rendre à cette frange juvénile des aptitudes intellectuelles, des compétences dans les manipulations techniques, il faut la formation. A cet effet une série de formation sur toute l’étendue du territoire est lancé afin d’aiguiser davantage le cœur et les cerveaux à même d’élever la production et la productivité en amenant les travailleurs, jeunes et anciens à être plus ingénieux et plus réceptifs”, observe Yacouba Katilé, secrétaire général de l’UNTM.
Le Syntade a ainsi consolidé sa position de défenseur des droits des travailleurs, tout en s’assurant que ses dirigeants disposent des connaissances et des compétences nécessaires pour naviguer dans un environnement juridique de plus en plus complexe. Grâce à de telles initiatives, le syndicat continue de jouer un rôle essentiel dans la promotion du dialogue social et la protection des droits des travailleurs des administrations d’Etat.
Aïchatou Konaré