Tabaski : Les hantises

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Cette année, la fête de Tabaski semble se tenir dans une situation particulièrement difficile. La situation financière catastrophique tétanise plusieurs chefs de famille.

L’inquiétude, c’est le mot qui qualifie le ressenti de la majeure partie des chefs de famille maliens. Cette année, la fête ne promet pas d’être très bonne compte tenu de la conjoncture économique du pays.

Au Mali, à chaque Tabaski, ses propres réalités. Si ces dernières années ont été fortement impactées par les difficultés économiques et financières, cette année, la situation semble plutôt s’empirer laissant installer chez les chefs de famille un véritable désarroi. Il suffit de suivre les débats quotidiens des populations, pour se rendre compte des conditions dans lesquelles la fête se prépare.

Alpha Traoré est de ces nombreux Maliens qui vivent dans une grande précarité. Il se dit déjà convaincu que la fête de cette année sera différente de celles des années précédentes. « Je suis plus qu’inquiet par rapport aux dépenses de cette année. Les temps sont durs et tout est à la hausse», dit-t-il avec une amertume.

Les temps sont durs

Beaucoup de chef de familles se coupent les cheveux en quatre pour trouver l’argent pour les habits de fête des enfants ou pour le mouton du sacrifice d’Abraham. Aldiouma Cissé, se montre perdu face à la situation. Pour s’en sortir, il envisage de contracter un prêt. « Tout chef de famille digne de ce nom, doit faire de son mieux pour offrir une meilleure fête à sa famille. Pour cette raison, je suis prêt à m’endetter», soutient-il. Propriétaire d’un atelier de menuiserie, notre interlocuteur attribue la cause de ses problèmes financiers au manque d’électricité. «Nous n’arrivons plus à travailler c’est donc normal de se retrouver avec des difficultés financières ».

Les entrepreneurs ne sont pas les seuls à s’inquiéter. Même les fonctionnaires qui ont un salaire garanti se plaignent. Et pour cause. Les salaires ne sont pas suffisants pour couvrir les dépenses du fait que les prix de tous les produits ont pris de l’ascenseur sur le marché. Ces produits inclus les moutons, les habits, les chaussures et même les denrées alimentaires. Karamoko Diarra fonctionnaire témoigne de cette réalité : « Les salaires ne peuvent plus couvrir les dépenses. Tout est cher actuellement et les temps sont durs!».

Si l’on s’en tient aux différents témoignages, la fête de Tabaski 2024 promet d’être difficile pour les chefs de famille.

Ils sont nombreux les chefs de famille qui ont perdu le sommeil.

 

Siguéta Salimata Dembélé

(stagiaire)

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