Sirakoro-Brigo : Des déplacés internes qui divisent

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Sirakoro-Brigo, dans le cercle de Kita, a reçu plus de 300 déplacés hommes, femmes et enfants. Selon le maire, le colonel Habou Sidibé, les habitants sont divisés sur la question.

 Depuis deux semaines, des camions ne cessent d’entrer dans la ville de Sirakoro-Brigo avec des familles entières ayant fui des zones de conflits à Nara, Kolokani, Djidiéni et autres. Ils sont plus de 800 selon un ressortissant mais le maire, Sidibé, colonel de la gendarmerie à la retraite, soutient 300, avec 150 mineurs, filles et garçons. Parmi les 150, un seul élève qui a été aussitôt confié à l’administration scolaire par le maire.

Le samedi, aux dires du maire de Sirakoro, une réunion d’urgence a été tenue à propos de l’accueil de ces réfugiés. La population est divisée sur le sort réservée aux déplaces. D’aucuns ne cachent pas leur inquiétude et demandent leur déguerpissement pur et simple. D’autres demandent de patienter et d’observer.

« Ce sont des familles sérieusement en détresse », a fait savoir, Papa Sidibé, enseignant à la retraite. « Ils ont dû fuir l’insécurité. Des hommes armés leur imposaient des paiements qu’ils ne supportaient pas. Ils ont fui de chez eux et sont venus ici à Sirakoro. Et pour le moment, aucune menace », a confié Papa Sidibé.

Les réseaux sociaux et les groupes WhatsApp sont enflammés par des ressortissants de Sirako-Brigo. Certains estiment qu’il faut faire sortir ces gens-là de Brigo. « Ils appartiennent tous à une ethnie, donc des djihadistes. Il faut les faire sortir », insinuent certains. Pour d’autres, le maire les a reçus pour avoir plus de votants lors des élections.

« A Sirakoro, d’aucuns craignent seulement pour les nombreux animaux qui sont avec les déplacés. Brigo est une zone d’agriculture », a clarifié Papa Sidibé et les mêmes propos sont confirmés par le maire de Brigo. Le maire a aussi fait savoir, que les déplacés en question sont tous munis de leurs pièces d’identité et sont tous logés chez un notable de Sirakoro.

« J’ai déjà fait le rapport et j’ai envoyé aux autorités administratives. Ce sont des Maliens qui se sont déplacés. Ils sont sur le territoire malien. Je ne sais comment je vais les chasser. Je pense que nous devrons être unis et se donner la main. Si nous voyons quelque chose de suspect, dénonçons à temps », a conclu le maire colonel joint par téléphone.

 

Koureichy Cissé

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