Ramadan : Les règles

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Tout comme le carême chrétien, le ramadan obéit à des traditions et règles spécifiques pour permettre aux musulmans de s’acquitter pleinement de leur devoir.

En arabe, le mot ramadan provient de la racine r-m-d, qui fait référence à la chaleur ou à l’assèchement, symbolisant la purification de l’âme à travers le jeûne.

Ce terme incarne des notions profondes de spiritualité et de solidarité. Le ramadan est également le neuvième mois du calendrier islamique, considéré comme sacré par les musulmans. Pendant cette période, les fidèles jeûnent de l’aube au coucher du soleil, s’abstenant de nourriture, de boisson et d’autres besoins physiques.

Oumar Traoré, maître coranique, nous éclaire sur le concept du ramadan et les règles fondamentales que tout musulman doit respecter pour observer correctement le jeûne.

“Historiquement, le jeûne remonte au temps du Prophète Mohamed (Paix et salut sur lui), bien avant l’apparition officielle de la religion musulmane. Le prophète priait et jeûnait, même si d’autres religions pratiquaient également le jeûne, sans pour autant que cela fût une obligation pour lui”, explique M. Traoré.

Selon lui, dans l’islam, cinq règles majeures doivent impérativement être respectées pour observer le jeûne du ramadan ; à savoir : être musulman pratiquant, cela implique de reconnaître qu’il n’y a d’autre divinité qu’Allah et que le Prophète Mohamed est son messager, être adulte avec toutes ses capacités de discernement.

Il précise le jeûne n’est pas obligatoire pour un enfant. Cependant, si un enfant choisit de jeûner, ses parents en recevront les bénédictions. De plus, une personne malade ou mentalement incapable est exemptée du jeûne.

Autre règle, c’est être exempt des contraintes du voyage. Dans ses explications, M. Traoré souligne qu’une personne parcourant une distance de plus de 84 km peut être dispensée de jeûner durant son déplacement. Toutefois, si elle décide de jeûner malgré tout, elle devra rompre son jeûne en cas de blessure grave et se soigner.

La dernière règle est l’exemption pour raisons médicales ou biologiques. Ici il s’agit des femmes enceintes et allaitantes qui sont dispensées du jeûne, mais elles doivent rattraper les jours manqués avant le prochain ramadan. De même, les femmes en période de menstruation doivent attendre la fin de leur cycle, pratiquer la grande ablution, puis reprendre le jeûne.

  1. Traoré conclut en soulignant l’importance de respecter ces règles pour que le jeûne soit valide et bénéfique pour l’âme.

Mariam Coulibaly

(stagiaire)

 

CARÊME ET RAMADAN

Chrétiens et musulmans renforcent la cohésion sociale

 

Dans les sociétés africaines, particulièrement au Mali, les chrétiens et les musulmans partagent des liens historiques, familiaux et culturels solides. Depuis trois ans, le ramadan et le carême coïncident, offrant ainsi une belle opportunité de renforcer la cohabitation interreligieuse et de célébrer un vivre-ensemble fondé sur le respect, la solidarité et la tolérance.

 

Ces périodes de carême et de ramadan sont des moments empreints de spiritualité, de renoncement et de partage. Bien qu’appartenant à des traditions religieuses distinctes, elles présentent de nombreuses similitudes comme l’abstinence alimentaire, la prière intense et l’aumône aux démunis sont autant de pratiques communes qui favorisent la compréhension et le rapprochement entre les fidèles des deux religions.

Salimata Diallo, étudiante, en est un témoigne. Elle partage son expérience. “Il est fréquent de voir des musulmans préparer des repas de rupture du jeûne pour leurs voisins chrétiens, et inversement. Chaque soir, lors de l’iftar, nous partageons nos repas avec des amis chrétiens, même ici à l’université. Cette entraide s’étend aussi aux associations interreligieuses qui distribuent des repas aux plus démunis, peu importe la confession”, témoigne-t-elle.

Le partage alimentaire devient ainsi un puissant moteur de cohésion sociale. Dans les familles mixtes et les grin (groupes d’amis), il est courant de rompre le jeûne ensemble, illustrant l’harmonie qui peut exister au sein d’une communauté.

Pour Lamine Dembélé, sociologue, ce phénomène prend racine dans la mixité religieuse. “La diversité au sein des familles maliennes constitue un pilier important de cohésion. Musulmans et chrétiens se retrouvent pour partager les repas, qu’il s’agisse de l’iftar ou des festivités de fin de carême. Ce respect mutuel et cette générosité renforcent les liens interreligieux et cimentent des valeurs communes. Les familles mixtes sont exemplaires, incarnant la richesse du partage et de la solidarité”, explique le sociologue.

  1. C., un chrétien pratiquant, évoque l’ambiance conviviale de son quartier. “Mes voisins musulmans jeûnent et prient, et cela crée un climat de respect mutuel. Dans notre grin, mes amis musulmans m’invitent à partager l’iftar, et je fais de même avec eux. Ces moments de dialogue sur la foi et la générosité renforcent nos liens et notre respect mutuel”, ce chrétien préférant garder l’anonymat.

Les autorités religieuses, elles aussi, jouent un rôle central dans cette cohésion nous l’explique imam Moussa Diallo. “L’islam appelle à la fraternité et à la solidarité. Durant le ramadan, nous devons partager et renforcer les liens entre nous, sans aucune distinction”, note-t-il.

“Le carême nous enseigne l’amour du prochain. Dans nos paroisses, nous encourageons nos fidèles à s’ouvrir aux autres, y compris à nos frères musulmans. Ce respect mutuel est essentiel pour construire une société harmonieuse. Voir nos frères musulmans respecter notre jeûne et partager nos repas est une preuve de cette solidarité”, ajoute mon père Jean-Marie, prêtre catholique.

Ces moments de carême et de ramadan révèlent à quel point la foi, loin de diviser, peut devenir un vecteur puissant d’unité et de paix.

Regina Déna

(stagiaire)

 

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