Ramadan : Un moment liturgique

0

Hier lundi constituait le point de départ du ramadan pour la communauté musulmane. Cette période de jeûne, de prière de zikr et d’aumône est un moment privilégié et un engagement renouvelé envers Dieu.

Salif Camara, professeur de calligraphie en arabe et hadith

Le mot ramadan provient de la racine arabe “ar-ramad”, qui signifie chaleur accablante. C’est à l’an 610 que l’ange Gabriel apparut au prophète Mohamed et lui révéla le coran (livre sacré islamique). Egalement lui a été révélé Laylat Al qadr “la nuit de destin” célébrée pendant le ramadan. C’est au cours de cette période que les musulmans jeûnent et commémorent la révélation du Coran.

Cependant, observer le jeûne est-il obligatoire pour un musulman ? Quelle est son importance dans la foi musulmane ?  Selon le récit et des témoignages recueillis auprès des musulmans, l’abstinence est obligatoire à partir de l’âge de la puberté. Mais sont totalement excusés de jeûner les vieillards, les fous.

Selon Salif Camara, professeur de calligraphie en arabe et hadith, toute personne ayant atteint l’âge de la puberté, sans une maladie mentale ou chronique, est tenue de jeûner. “Tout bon musulman est tenu obligatoirement d’observer le jeûne. Mais en cas de maladie passagère pendant ce mois, la personne se rattrape une fois guérie. Il y a aussi des cas d’empêchement qui sont réglés par aumône “, précise-t-il

Dans la fois musulmane, le ramadan occupe une place importante. C’est un moment liturgique d’apercevoir avec la plus grande intensité la grâce salvatrice de Dieu. Parce que durant ces 29 ou 30 jours, les musulmans se privent de boire, de manger. C’est la période où les musulmans font beaucoup de prières, des zikr et offrent l’aumône pour goûter et même savourer la miséricorde de Dieu.

A en croire les explications de Salif Camara, le ramadan est l’un des mois le plus importants dans la foi musulmane. “C’est le seul mois dont le nom figure dans le Coran. Le ramadan est pour les musulmans, le mois saint par excellence car, il constitue le mois du jeûne, et qui contient laylat al qadr (la nuit du destin). Au cours de ce mois les musulmans, plus précisément les adultes et les enfants ayant atteint puberté, ne doivent ni manger, ni boire ni avoir de rapport sexuel de l’aube au coucher du soleil”, a développé le professeur de calligraphie et hadith au complexe scolaire franco-arabe Sabilou Salam de Dialakorobougou.

Il soutient que le ramadan est un exercice spirituel et une mise en condition dont le but est d’aboutir à la réflexion intérieure et la dévotion envers Allah. “Selon Al-bayhqi, un musulman du XIème siècle, le ramadan est un mois dont le début est miséricorde, le milieu est le pardon et la fin est l’affranchissement du feu de l’enfer”,  a-t-il rappelé.

Korotoumou Konaté

(Stagiaire)

===============

Ramadan : Les produits chers et moins chers

 

Le ramadan est déjà là. Mais les prix des denrées de première nécessité connaissent une hausse vertigineuse. Cette situation crée la panique au sein de la population qui ne sait plus quoi faire en temps de jeûne où les dépenses familiales sont doublées.

Sur le marché malien le constat est amer surtout en cette période sacrée du ramadan. La flambée est telle qu’on s’interroge si les commerçants n’attendaient que cette période pour doubler ou tripler les prix des denrées de première nécessité fortement consommées en cette période de jeûne.  Au cours de notre passage au marché de Torokorobougou  et celui de Sabalibougou,  l’on a constaté que les prix de l’huile, du sucre, du lait en poudre et du  riz ont grimpé considérablement.  Le bidon de 20 litres d’huile qui était vendu à 16 000 FCFA est cédé aujourd’hui à 17 000 F CFA soit 1000F d’augmentation.  Pour le sac de sucre, malgré les efforts du gouvernement, les prix restent toujours inchangés.

Le sac de 50kg sucre est vendu entre 30 500F et 31 000F par endroit. D’ailleurs en raison de la cherté du sucre, certains boutiquiers refusent catégoriquement de vendre le kilo préférant le vendre en détail pour pouvoir s’en sortir. S’agissant du lait,  consommé fortement en ce temps de ramadan, le prix s’est envolé. Le sac de lait de 25 kg qui était vendu à  11 000 F s’est retrouvé à 15 000F soit 4000 F d’augmentation. Le sac de riz aussi n’échappe pas à cette montée en flèche des prix.

Pour l’instant seul les légumes et tubercules (pomme de terre, oignon, patate…) connaissent une diminution parce que c’est la période de forte récolte.

Cependant, les Maliens ne comprennent pas pourquoi à l’approche de chaque ramadan les prix des denrées alimentaires de forte consommation connaissent une telle augmentation alors que ce mois est censé être un mois de solidarité, communion et de partage.  “Le ramadan doit être un mois de charité mais c’est tout à fait le contraire. On constate que les commerçants font une rétention des produits pour attendre le ramadan pour ensuite augmenter les prix afin d’avoir plus de bénéfice”, regrettent certains clients.

Au-delà du constat de certains clients, les commerçants (grossistes et petits détaillants) rejettent toute responsabilité arguant qu’ils ne sont pas à la base de cette flambée.  “On est étonné de constater cette situation. Il faut aussi qu’on gagne un peu pour pouvoir survivre. Par exemple, on me vend le riz Ganbyaka à 23000 donc moi aussi j’ajoute un peu pour m’en sortir “, a affirmé un commerçant de Baco-djicoroni.

Korotoumou Konaté

(Stagiaire)

Commentaires via Facebook :

REPONDRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Leave the field below empty!