Protection, éducation et formation/insertion professionnelle : Case-Sahel fédère les énergies

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A la faveur d’une table-ronde, Case-Sahel a rassemblé les acteurs et les structures partenaires de la protection, éducation et formation/insertion professionnelle pour faire le diagnostic des besoins d’appuis institutionnels.

La mobilité des enfants et des jeunes est un phénomène préoccupant au Mali. Elle implique toujours une quête de survie, de sécurité, d’éducation, d’argent, de biens, de valeurs, d’identité, de mieux-être, d’ascension sociale… et un espoir de solution par rapport à une situation que l’on pense insatisfaisante ou insupportable.

« A ces implications s’ajoutent aussi les inégalités sociales dont sont victimes certaines couches sociales (femmes, enfants, personnes en situation de handicap, les hommes de caste, esclaves etc..) entretenues par les considérations socioculturelles », explique Michel Dembélé, le coordinateur de l’ONG Case-Sahel, qui a décidé de réunir les acteurs autour de la problématique.

Parmi les causes probables de la mobilité, la recherche d’opportunités économiques semble prendre le pas sur les autres car elle est perçue comme une opportunité d’augmenter les revenus des familles. Malgré les efforts louables consentis par dans la protection des personnes et des biens dans divers domaines ; les enfants et jeunes en mobilité sont souvent confrontés à d’énormes problèmes qui ne sont pas pris en compte par l’Etat du Mali. Un autre facteur engendrant la mobilité des jeunes et des femmes aujourd’hui dans le District de Bamako est la situation sécuritaire dans les Régions du Centre et du Nord entrainant un déplacement massif. Selon la matrice de Suivi des Déplacements en avril 2023, on note 375 539 personnes qui sont des déplacées internes et 64 864 réfugiés au Mali.

Par ailleurs, on enregistre plus de 3.100 personnes déplacées internes à Bamako. Il est estimé à 18 813 personnes en situation de vulnérables dont 26% sont des jeunes femmes allaitantes et des enfants et mineurs séparés de leur parent sont estimés à plus de 5%.

375 539 déplacés internes et 64 864 réfugiés au Mali

« Dès lors, la présence massive d’enfants non accompagnés comme c’est le cas actuellement pose un problème car cela suppose des abandons scolaires d’où une forte proportion d’analphabétisme parmi ces jeunes et par conséquent un manque de qualification attractive pour le marché. Ce qui compromet l’employabilité de ces jeunes en mobilité en dehors de toute prise en charge adaptée. Aussi, ces enfants font face au déracinement, à la marginalisation, au manque de ressources économiques et matérielles, au manque d’accès aux services sociaux de base, à des risques d’abus et d’exploitation sexuelle et d’autres types de violences », explique M. Dembélé.

Case-Sahel, à travers un appui de Helvetas et ses partenaires, a donc décidé d’améliorer l’accompagnement des jeunes de 0 à 24 ans en mobilité en Afrique du Nord et de l’Ouest. Il se propose, grâce à l’approche systémique : d’agir sur les systèmes nationaux et régionaux de protection, d’éducation, d’insertion et de création d’opportunité. La mise en œuvre se fait en tenant compte des principes d’approche systémique de la sauvegarde de l’enfant, du genre et d’équité social, de la mobilité, la participation des enfants et des jeunes et la gestion de projet sensible au genre.

Case-Sahel, selon son coordinateur, visait à travers la table-ronde, à assurer l’organisation d’un cadre d’échanges entre les acteurs (Etat, Collectivités, ONG, OSC) sur la mobilité des enfants et jeunes ; identifier les besoins des structures intervenants dans le domaine de la migration.

Les interventions ont porté sur l’évolution de la migration, les causes, conséquences sur les enfants et jeunes, la législation du Mali sur la protection des enfants et jeunes en migration, la stratégie de la prise en charge des EJM.

 

Aminata Agaly Yattara

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