Initié par le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, pour que les Maliens se parlent et se réconcilient dans la paix, le dialogue inter-Maliens vient de prendre un coup de pied avec les phases régionales, tenues les 20 et 21 avril. Les délégués recommandent contre toute attente la prolongation de la transition, l’élévation des cinq (05) colonels au grade de général, la candidature d’Assimi Goïta à la présidentielle. Des propositions qui divisent encore les Maliens et donnent raison aux anti-dialogue.
La surprise était grande. Des interrogations fusaient de partout. À la lecture des recommandations des phrases régionales du dialogue inter-Maliens, initié par le président de la transition pour trouver des solutions maliennes aux maux qui minent notre société depuis plus de trois décennies, beaucoup de nos compatriotes sont restés bouche bée. Les questions se bousculaient dans leur tête. Les Termes de référence (TDR) ont-ils été remplacés? Le dialogue s’est-il transformé en un soutien à la transition ? Ces questions demeurent encore sans réponse. On imaginait tout, sauf des hors- sujets qui ont étouffé les cinq thématiques sur lesquelles les délégués devaient plancher pour trouver des remèdes à nos problèmes.
La prolongation de la transition, l’élévation des cinq colonels au grade de général, la candidature d’Assimi Goïta à la présidentielle. Voici des propositions faites lors des phases régionales, tenues les 20 et 21 avril dans les capitales régionales. Tombées du ciel comme de la foudre, elles ternissent l’éclat du dialogue inter- Maliens qui était parti sous de bons auspices, malgré le boycott d’une partie de la classe politique.
Au lieu d’être classées dans la catégorie des hors-sujets, elles ont, malheureusement, ravi la vedette au cinq (05) thématiques. À savoir, la paix et la réconciliation nationale, la défense et la sécurité, l’économie et le développement, la géopolitique et l’environnement international, les questions politiques et institutionnelles. En s’écartant de ces thématiques, on ne rend pas service au Mali qui a plus que besoin de cohésion sociale, de paix pour amorcer un nouveau départ, afin de se hisser un jour au rang des nations émergentes.
Ces propositions divisent encore les Maliens, dont certains doutent que le dialogue n’est qu’un habillage pour le maintien au pouvoir des militaires qui ont pris goût aux délices. Elles renforcent la position de ceux qui ont boycotté le dialogue et donnent raison aux anti- dialogue qui ont pensé que les dés étaient déjà pipés.
Ce tournant de l’histoire sera-t-il encore un rendez-vous manqué pour notre pays ? Personne n’a intérêt à ce que ce dialogue inter-Maliens échoue.
Yoro SOW