Pollution atmosphérique et santé respiratoire au Mali : L’Amafinu monte au créneau

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La salle de conférence de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) à Ntomikorobougou a réuni ce jeudi 21 novembre 2024 des experts nationaux et internationaux, en présence des médias. C’était à l’occasion d’une conférence de haut niveau organisée par l’Association malienne des anciens fonctionnaires internationaux des Nations unies (Amafinu). L’événement, placé sous le thème «Impact de la pollution atmosphérique sur la santé respiratoire», a mis en lumière une crise sanitaire majeure au Mali.

Le Pr Yacouba Toloba, pneumologue de renom, a présenté des données frappantes. Ainsi, selon l’Oms, la pollution de l’air cause près de 7 millions de décès chaque année. Au Mali, les populations les plus vulnérables – enfants, personnes âgées et travailleurs exposés – sont les premières victimes de maladies respiratoires liées à cette pollution.

Le Pr Bah Kéita, président de l’Amafinu, a dénoncé l’urbanisation et l’industrialisation non contrôlées à Bamako comme des facteurs aggravants. Il a souligné la nécessité d’une mobilisation collective pour contrer ce danger invisible : «Il est urgent de sensibiliser les populations, notamment en période d’Harmattan, où les maladies respiratoires explosent», a-t-il déclaré.

L’approche «One Health», une solution globale

L’approche «One Health», qui relie santé humaine, animale et environnementale, a été mise en avant comme une réponse stratégique. La pollution de l’air ne menace pas uniquement la santé humaine, mais aussi les écosystèmes, perturbant la biodiversité et l’équilibre environnemental.

Les actions prioritaires pour un Mali résilient ? Il s’agit, selon les organisateurs, du Contrôle des véhicules polluants ; du renforcement des contrôles techniques ; de la promotion des énergies propres ; d’encourager l’utilisation de carburants écologiques et de véhicules électriques ; de miser sur la sensibilisation et l’information des populations sur les risques et les mesures de protection ; d’axer la gestion moderne des déchets par un développement des infrastructures de collecte et de traitement ; de renforcer la surveillance de la qualité de l’air en installant des dispositifs de suivi dans les zones critiques.

Un défi collectif

La lutte contre la pollution atmosphérique nécessite l’implication de tous : autorités, professionnels de santé, industriels et citoyens. Des gestes simples comme éviter de brûler les déchets ou porter un masque dans les zones fortement polluées peuvent faire une réelle différence.

La pollution atmosphérique n’est pas qu’un problème environnemental ; c’est une crise sanitaire urgente. En adoptant une stratégie coordonnée, le Mali peut protéger sa population et construire un Bamako plus sain et résilient.

Créée le 28 novembre 1999, l’Amafinu est une association apolitique et à but non lucratif. Elle œuvre pour l’entraide entre ses membres, conseille les institutions maliennes et promeut les idéaux de paix des Nations Unies. Partenaire actif des associations de retraités et des médias, elle s’engage sur des problématiques nationales telles que la santé et l’environnement.

En recommandations, des solutions concrètes pour des résultats immédiats

Les experts réunis ont formulé plusieurs propositions pour endiguer ce fléau. Des politiques restrictives visant à interdire l’importation de véhicules d’occasion, responsables de 80% de la pollution routière. La coordination institutionnelle, par la mise en place d’une commission interministérielle intégrant les ministères des Transports, de la Santé, de l’Environnement et de l’Industrie pour harmoniser les efforts. La recherche et l’innovation, en créant un institut spécialisé dans l’étude des maladies respiratoires et des impacts environnementaux.

En tout état de cause capitale, Bamako, la capitale, est la zone qui subit le plus les effets d’une pollution atmosphérique croissante, alimentée par les émissions de véhicules vétustes, le brûlage des déchets à ciel ouvert et les poussières de l’Harmattan. Des quartiers tels que Darsalam où les environs du pont Fadh sont devenus des zones à haut risque pour les habitants.

 

M Sylla

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