Politique : De la gouvernance mondiale

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Le libéralisme élitiste occidental et la démocratie hégémonique, qui ont toujours guidé les politiques des pays occidentaux en Afrique, se sont transformés en une idéologie agressive et intolérante.

Tous ceux qui rejettent ce concept de gouvernance mondiale ou leurs impositions sont stigmatisés comme des anti-occidentaux, des leaders de la mauvaise gouvernance, ou encore qualifiés de dictateurs ou de partisans de dictature.

Nous ne pensons même pas qu’ils comprennent ce que cela signifie. Les leaders occidentaux adorent vilipender les autres dirigeants parce qu’ils ont des croyances différentes. Ils les attaquent et les diabolisent parce qu’ils aiment leur pays et respectent leurs propres valeurs sociales et politiques.

Dans le même temps, ils angélisent les politiciens fantoches ou les soi-disant dirigeants de la société civile qui sont prêts à épouser leurs dangereuses politiques libérales qui tuent les valeurs et le tissu social des autres.

Quoi qu’il en soit, la gouvernance libérale et les valeurs occidentales ne sont pas aussi universelles qu’on a bien voulu le faire croire. Elles sont de plus en plus fortement remises en cause aussi bien en Occident que dans le reste du monde. En effet, partout en Occident, la montée des partis d’extrême droite et d’extrême gauche qui ne font que récolter des dividendes électoraux en est un bon exemple du rejet de la domination idéologique libérale.

Les régimes politiques occidentaux ne veulent toujours pas accepter que la plupart des pays s’éloignent de leur domination politique, économique et plus encore militaire. Alors qu’ils défendent toujours le statu quo, les peuples africains sont en colère et veulent du changement.

Il va sans dire qu’ils ignorent la douleur et l’aliénation politique et sociale que connaissent des millions d’Africains. Eh bien, il est temps qu’ils se regardent dans le miroir et commencent à comprendre que leur complexe de supériorité morale et leur arrogance ne fonctionnent plus.

Pendant ce temps, nous, Africains, pouvons et devons faire mieux. Nous devons continuer à mettre l’accent sur la promotion de sociétés inclusives pour le développement durable et la pratique de la politique de paix par la justice. Nous devons travailler ensemble pour mieux gouverner et améliorer la gestion de nos ressources. Et, ensemble, nous devons relever les défis changeants du monde d’aujourd’hui et tenir fermes contre ceux qui voudraient nuire à nos valeurs et à notre mode de vie.

Nous devons savoir garder proches ceux qui nous respectent ou nous apprécient, et ne pas avoir peur d’affronter nos adversaires.

Cheick Boucadry Traoré

 

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4 COMMENTAIRES

  1. Très bon article, Traoré !

    Mais je crois que tu oublies ou minimes dans tes analyses l’importance de la question linguistique dans le processus de décolonisation et de désoccidentalisation de l’Afrique.

    On ne s’en sortira jamais, on ne sera jamais indépendants et souverains, si en au Mali, dans l’AES et en Afrique on ne se basera pas pleinement sur nos langues nationales pour épouser la modernité et le progrès technologique et économique.

    Logiquement, dans 30 à 50 ans, il ne devrait y avoir au Mali qu’un nombre très restreint de personnes capables de parler le français. Tout le monde doit être en mesure de s’exprimer à l’écrit et à l’oral dans les langues nationales africaines. Nos langues africains doivent inonder les réseaux sociaux à l’oral et à l’écrit.

    Car Traoré, il y a pour notre génération d’Africains quelque chose de pas très cohérent intellectuellement à critiquer et vouloir faire tomber le colonialisme et l’impérialisme français en particulier dans la langue du colon, langue exclusive au Mali dans l’enseignement, l’administration publique, le gouvernement et la justice.

    Les langues nationales africaines du Mali sont devenues des langues officielles par la nouvelle Constitution. Mais le régime actuel se disant souverainiste continue comme les régimes précédents à n’accorder officiellement aucune considération à nos langues nationales et aucun effet à cette constitutionnalisation. Nos langues africaines continuent d’être ghettoïsées, marginalisées cantonnées au domaine de l’informel par le pouvoir.

    Il y a un très grand problème pour un gouvernement d’officialiser constitutionnellement par referendum populaire les langues nationales africaines existantes du Mali et d’être incapable d’adopter au CNT une simple loi pour officialiser législativement l’alphabet existant depuis 1967 servant à transcrire les langues nationales du Mali (voir les décrets de 1967 et 1982).

  2. “…Tous ceux qui rejettent ce concept de gouvernance mondiale ou leurs impositions sont stigmatisés comme des anti-occidentaux, des leaders de la mauvaise gouvernance, ou encore qualifiés de dictateurs ou de partisans de dictature….”
    L’ARABIE SAOUDITE EST -ELLE UNE DEMOCRATIE? ET POURTANT, BIDEN EST PARTI LECHER LES BABINES (POUR ETRE POLI) DU PRINCE POUR S FAIRE PARDONNER SES DURS MOTS PAR RAPPORT AU MEURTRE DE KASHOGUI
    T’AS RAISON Mr TRAORE, C’EST A NE RIEN Y COMPRENDRE

  3. Merci pour le reveil Bouga, le monde Occidental unipolaire a toujours ete raciste, esclavagiste, colonialiste, genocidaire et imperialiste. Les droits de l’Homme sont des mensonges et la democratie une caisse de resinnance vide quand un prisonier ambulant est devenu president aux Etats Unis et en France la minorite sortie des urnes dirige le pays par l’ article 49.3, etc, etc,etc. Le conseil de securite des Nations Unies est devenu la loi de la jungle ou la raison du plus fort est toujours la meilleure. Il est temps pour nous d’ agir de façon intelligente quand a notre avenir comme continent et peuples.

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