Polémique autour de la publication du livre du Colonel Alpha Yaya Sangaré : des détails troublants

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La parution du livre dont l’auteur est le Colonel Alpha Yaya Sangaré, chargé de mission au ministère de la Défense et des Anciens combattants, continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. L’ouvrage intitulé « Mali : le défi du terrorisme en Afrique » est pourtant disponible depuis décembre dernier. Peut-on dire que depuis lors personne ne l’avait encore lu au Mali ?

Plutôt que de trouver des réponses au phénomène du terrorisme qui ne fait que prendre de l’ampleur de nos jours, le moins que l’on puisse dire c’est que cet ouvrage pose beaucoup plus de question. Le commentaire qui a été fait de l’ouvrage, y compris par les médias publics, c’est qu’il met en lumière les différentes initiatives mises en place aux niveaux national, régional et international pour lutter contre le terrorisme. Tout en louant les efforts réalisés par le Mali depuis la prise du pouvoir par les autorités de la transition en août 2020.  Entre le commentaire et la réalité, il n’y a un fossé.

En effet, personne ne s’est rendue compte qu’au-delà de ces aspects, le livre comportait aussi des incriminations sur les pratiques des hommes sur le théâtre d’opération. Souvent, on tend même à accorder du crédit aux différents rapports des organisations des défense des droits humains. Sur ces aspects, la question à se poser est comment un tel livre a pu franchir toutes ces étapes pour se retrouver sur le marché ? De plus, un ministre a-t-il le droit de présider n’importe quelle activité sans en connaître le contenu ? Si tel est le cas, qu’en est-il du travail des membres des cabinets ministériels ? Sont-ils payés pour ne rien faire ?

Assurément, la responsabilité doit être située afin d’éviter de telles scènes à l’avenir. Il y va de la crédibilité de nos autorités. Rappelons que la cérémonie de dédicace avait eu lieu, le samedi 24 février 2020. Ce n’est qu’une semaine plus tard, soit le vendredi 1er mars que les premières réactions sont tombées dénonçant la présence dans ce livre des paragraphes faisant état d’implication « de nos hommes en kaki dans de graves violations des droits humains ». Peut-on dire que ce n’est qu’après la cérémonie que la lecture du bouquin a commencée ? Là, c’est encore plus grave parce que cela montre notre légèreté dans la pratique administrative. En tout cas, des responsabilités doivent être situées.

L’importance de la transparence et de la vigilance

Cette situation illustre parfaitement l’adage selon lequel “lorsqu’on veut cacher quelque chose à un Africain, on la met dans un livre”. En effet, les personnalités dont les ministres et d’autres responsables présents à la cérémonie semblaient tellement peu intéressés par le contenu du livre qu’ils n’ont réalisé la portée des révélations que bien après. Une preuve que la lecture et la connaissance peuvent être des outils puissants pour dévoiler la vérité, même aux plus hautes sphères du pouvoir.

Ces faits mettent en lumière l’importance de la transparence et de la vigilance face à des pratiques qui pourraient mettre en péril les droits fondamentaux des citoyens. Le livre du Colonel Sangaré, par sa révélation choc, a rappelé à tous que certaines choses peuvent être cachée dans les pages d’un livre. Elles ne seront prêtes à être découverte par ceux qui prendront le temps de lire et de s’informer.

Cheick B CISSE

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