Mme Tandia Fanta Traoré, Directrice Générale de Mali-Météo ’Nous devons nous comporter en «Mali Den ba Koura» pour transformer notre pays’’

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De chargée d’assistance météorologique opérationnelle à l’agriculture à Directrice générale de l’Agence Nationale de la Météorologie Mali-Météo, Mme Tandia Fanta Traoré est passée par tous les échelons. Son leadership reposant sur un parcours qui force le respect plaide en faveur de la promotion des femmes dans les hautes sphères décisionnelles. Mieux, celle qui est  fière de revendiquer le titre «Mali Den ba Koura», incite ses sœurs à participer activement à la transformation du pays, qui passe par la réussite de la transition.

Ingénieur agronome formée à l’Institut Polytechnique Rural de Katibougou, Mme TANDIA Fanta Traoré a effectué des stages à la Direction nationale de la Météorologie et dans plusieurs localités du pays. «Ces expériences initiales m’ont permis d’avoir une appréciation technique et une vision pragmatique des champs d’application de la branche de la géophysique, c’est-à-dire la météorologie, discipline scientifique qui a pour but l’étude des phénomènes atmosphériques et les lois qui les régissent», explique-t-elle.

Sur le chemin du destin de l’ingénieur-agronome tombe une bourse de l’Organisation Météorologique mondiale pour l’obtention, en Belgique, d’une Maîtrise en Sciences de l’Environnement, option Agrométéorologie. Cette formation a eu un impact déterminant sur sa carrière. «Elle a représenté pour moi une innovation dans l’ouverture à l’internationale et l’intégration de nouvelles méthodologies scientifiques dans mon travail d’agent de développement». Motivée par sa vision futuriste et armée par cette formation, elle apporte sa touche en innovant avec une gestion proactive du temps, afin de mieux faire face aux extrêmes climatiques. «L’idée forte que je cherche à soutenir ici, est que l’avenir de chaque pays reposera désormais sur sa capacité à gérer des conditions climatiques extrêmes, qu’il s’agisse de déficits ou d’excès, à l’instar de notre vécu récent. Ici, je fais allusion aux canicules et aux inondations dont le pays a fait face en 2024», déclare-t-elle. Cette approche méthodique implique, argue Mme Tandia, de «repenser et de moderniser les outils et méthodes de prévision et d’intervention, propulsant les météorologistes que nous sommes, dans notre rôle primaire qui est d’aider notre pays à tirer le parti maximal des forces météorologiques bénéfiques et créatrices de richesses et, aussi, protéger au mieux nos populations et leurs biens contre les forces météorologiques, destructrices».

Gardiens du temps et du climat

Le temps peut être certes imprévisible, mais il faut incessamment savoir accorder les violons.  À cet égard, la gardienne du temps et du climat et son équipe ont pu assumer leur rôle, apporter leur pierre à l’édifice, sinon à la sauvegarde de la mère patrie, avec notamment une contribution mesurable, avec «des gains réalisés et des pertes évitées grâce à une meilleure exploitation des forces météorologiques bénéfiques et à une meilleure défense contre celles conduisant au désordre».

Dans un océan de défis à relever, le rôle hautement stratégique des météorologues est une nécessité afin de sauver des vies, prévenir l’avenir sans être prophète et, par-delà tout, accroître les rendements agricoles notamment.

En nous définissant comme les «gardiens du temps et du climat», cela nous permet de «mieux faire appréhender notre rôle dans la préparation et l’orientation de l’administration d’un monde de plus en plus marqué par l’incertitude climatique», professe la Directrice générale, qui est fière de s’inscrire sur la voie du renouveau, du Malikoura.

Plan stratégique et plans d’actions : un pont vers l’avenir

Ces plans, construits en étroite collaboration avec des experts reconnus, constituent la poursuite d’une innovation majeure déclenchée en 2017, qui va couvrir la période 2025-2029. «Ils nous permettront de mieux structurer notre intervention face aux enjeux climatiques rappelés plus haut, et, de façon plus claire, il s’agit d’un processus systémique intégrant à la fois la méthode, la culture intellectuelle et l’expérience terrain», développe – t- elle.

Dans son management, la gardienne du temps et du climat accorde une attention toute particulière au renforcement des capacités. «Le Renforcement continu des capacités pour rester à la pointe des connaissances et des pratiques dans un domaine en constante évolution comme le nôtre, oblige également. Raison pour laquelle d’ailleurs, à Mali Météo, nous préconisons un investissement constant dans la formation et la certification de notre personnel, et aussi le déploiement de technologies nous permettant de faire efficacement face aux extrêmes qui limitent nos productions et notre productivité».

«Mali Den ba Koura

En revendiquant le titre «Mali Den ba Koura», Mme Tandia Fanta Traoré est  fière de s’inscrire dans la dynamique du renouveau et de la refondation. «En l’absence de toute hypocrisie, je me considère comme une MALI DEN BA KOURA. J’incite mes sœurs qui ont la même vision que moi à participer activement à la transformation de notre pays, transformation qui passe inéluctablement aujourd’hui, par la réussite de notre transition».  Pour elle, «plus nous l’appuierons, plus sa durée sera brève et plus nous la saborderons, plus elle s’arborera dans le temps, temps qui inopportunément, est en train de consumer au front, même si c’est beaucoup moindre actuellement, soit un fils, soit un frère, soit un mari».

Épouse et mère, Mme Tandia Fanta Traoré rend un vibrant hommage aux FAMa en général et aux vaillantes femmes engagées sur le théâtre des opérations aux côtés des hommes. En patriote convaincue et très optimiste, la Directrice générale de Mali Météo garde une conviction que les nuages se dissiperont et l’avenir sera radieux pour les Maliens.

Ousmane Tangara

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