Malgré les assurances sur les performances réalisées en matière de recettes : Les retraités régis par l’Inps dénoncent la stagnation du niveau de leurs pensions

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Le président du Coordination nationale des associations de retraités régis par l’INPS (Conari), Sanou Lamine Sow était face à la presse, le mercredi 14 août dernier, pour partager avec les journalistes un certain nombre de questions et d’informations relatives à la vie de sa coordination, son parcours, ses objectifs, ses ambitions ainsi que les difficultés auxquelles elle fait face et les obstacles qui se dressent sur son chemin.

A l’entame de ses propos, le conférencier a rendu un vibrant hommage à nos forces de défense pour la lutte de libération qu’elles mènent depuis plusieurs années. Avant d’inviter l’assistance à observer une minute de silence à la mémoire de toutes les victimes civiles et militaires. Et de poursuivre que placée sur les fonts baptismaux depuis seulement mars 2023, la Conari est vite devenue une gigantesque plate-forme où se retrouvent aujourd’hui plus de 25 associations de retraités qui, main dans la main, assurent la défense des intérêts des anciens travailleurs régis par l’INPS. Selon lui, ils sont de presque tous les secteurs d’activités de notre pays notamment les banques et assurances, l’agriculture et les industries, la météorologie et les transports, la presse et la sécurité sociale, l’énergie et les mines, le tourisme, les microfinances, les anciens parlementaires et des travailleurs retraités des collectivités territoriales…. “C’est dans cet excellent cadre de collaboration que nous, anciens serviteurs de la nation, nous comptons à la fois continuer à mettre nos talents et nos expertises au service de notre pays et à défendre les intérêts matériels et moraux du retraité. Car, le retraité malien, singulièrement celui régi par l’INPS semble être aujourd’hui la cinquième roue de la charrette”, a-t-il déploré.

En effet, dit-il, le renchérissement du coût de la vie depuis la survenue de la Covid-19 et l’instauration de l’embargo décrété à la fois par la Cédéao et l’Uemoa, la stagnation du niveau des pensions, ont abouti à une dégradation drastique de notre pouvoir d’achat et à la précarisation de nos conditions de vie.

Situation inquiétante et déshonorante pour les retraités

A ses dires, face à cette situation inquiétante et déshonorante pour les retraités en tant que soutien financier de leurs familles dont les enfants sont pour la plupart sans emploi, les pouvoirs publics sont restés impassibles, indifférents à leurs sollicitations.

Il a aussi martelé que ce n’est pas à cause d’insuffisance de ressources financières, car les responsables de l’Inps et sa tutelle, depuis plus de quatre ans, n’ont cessé de rassurer l’opinion publique sur les performances réalisées par l’Inps en matière de recettes. Mieux, ils ont confirmé que leur structure demeure un grand gabarit financier parmi les organismes de prévoyance sociale de la Conférence interafricaine de prévoyance sociale (Cipres) qui compte au moins 17 pays africains.

“Pourquoi devons-nous, nous les pensionnés de l’INPS, nous résigner à cette situation inéquitable qui a vu opérer des augmentations souvent substantielles de revenus et de traitements au profit de presque toutes les catégories socioprofessionnelles en ces temps de crise sauf nous”, s’est-il interrogé, avant de se demander ce que les retraités de l’Inps ont de plus que les autres pour ne pas mériter ce réajustement. “Ne faudrait-il pas revoir enfin et en profondeur, non seulement les textes régissant ce domaine, mais aussi la qualité et la représentativité des hommes et des femmes qui sont placés dans les organes et les instances de décisions”, a-t-il poursuivi.

Pour M. Sow, la Conari est résolument engagée dans ce changement de paradigme, car aujourd’hui la plupart des hommes qui prétendent parler dans ces organes et instances en leur nom ne viennent ni leur consulter ni même leur rendre compte.

Il a saisi l’occasion pour féliciter le comportement responsable et de la posture de sagesse adoptés par les membres du bureau exécutif et les responsables des associations de la Conari qui malgré cet état de fait, ont toujours emprunté la voie du dialogue de la négociation et de la collaboration.

Réaction des pouvoirs publics toujours attendue

C’est dans cette dynamique, poursuit-il, que la Conari a initié et entretenu des relations de coopération avec certaines faîtières d’associations comme le Conseil national des personnes âgées (Cnpam), la Fédération nationale des associations des retraités du Mali (Fnar) avec qu’elle venais d’organiser un forum sur le thème : “La problématique de la retraite au Mali : Acquis et perspectives”, qui a connu un franc-succès.

Dans la même foulée, il dira qu’ils ont tenu des séances de travail avec les responsables de certaines structures et institutions telles le Conseil national du patronat (Cnpm), le ministère en charge de la Culture, du Tourisme et des Arts, la Mairie de la commune IV du district de Bamako, les centrales syndicales notamment la Cdtm, la Cstm et le Cmt ainsi que le Conseil économique, social, culturel et environnemental.

Cependant, déplore-t-il, près de dix mois après le forum, les retraités régis de l’Inps sont toujours dans l’attente de la réaction des pouvoirs publics.

En ce qui concerne les actions à mener, il a laissé entendre que sa structure compte réclamer la relecture du système de revalorisation des pensions des retraités régis par l’Inps pour qu’elle soit adossée à l’augmentation des salaires et du coût de la vie comme leurs homologues de la Caisse malienne de sécurité sociale. Et de poursuivre que depuis 2018, les pensionnaires de l’INPS n’ont connu aucune augmentation. Alors que ceux de la Caisse malienne de sécurité sociale en ont connu plusieurs. Il a également dégagé les perspectives de sa structure qui compte réclamer la création de l’Observatoire de la prévoyance sociale pour combler les vides constatés dans l’architecture, l’augmentation de la pension. Pour cela, il revendique que la Conari fasse partie du Conseil d’administration de l’INPS pour mieux prendre en compte les préoccupations des retraités de l’INPS qui représentent presque le double de ceux de la caisse et ont contribué à la création des richesses de l’Institut.

                         Boubacar PAÏTAO

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