– “Grâce à ATT, toutes les institutions de la République sont bien logées”
A quelques jours de la commémoration du 4e anniversaire de la disparition de l’ancien président de la République, le général Amadou Toumani Touré, Madou Diarra, ancien responsable du desk sport du quotidien national “L’Essor“ et proche ami du défunt, nous a accordé un entretien dans lequel il nous parle des souvenirs qu’il garde de son ami, de ses réalisations qui retient le plus son attention et le message qu’il livre aux hommes politiques afin que le Mali connaisse le même rayonnement que sous ATT.
Aujourd’hui-Mali : Quatre ans après la disparition de feu le général Amadou Toumani Touré, quel souvenir gardez-vous de l’illustre disparu ?
Madou Diarra : Parler de lui est très difficile, mais ce que je peux dire c’est que le président ATT était un homme noble et humble au vrai sens du mot. Toute sa vie, il n’a jamais porté préjudice à quelqu’un. Au point qu’un jour un de nos camarades lui a dit au camp para de Djicoroni qu’il n’est pas un vrai commando parachutiste, parce que le commando n’a pas pitié. Pour lui, la pitié qui animait le général ATT n’est pas le caractère d’un commando parachutiste.
Quelle réalisation du président ATT retient le plus votre attention ?
Il y en a plusieurs, mais comme je suis à la retraite, je dirais la mensualisation des pensions de retraite. Un jour, lorsque je bavardais avec lui, il m’a dit que l’Assurance maladie obligatoire (Amo) est la meilleure réalisation de son mandat.
Par rapport aux infrastructures, cela était dans son Programme de développement économique et social (PDES). Il a voulu que toutes les villes du Mali soient reliées les unes aux autres. Pour cela, il a pris un bon Premier ministre en la personne d’Ousmane Issoufi Maïga qui a réalisé la majeure partie de toutes les grandes infrastructures qui existent au Mali. Aujourd’hui, je ne pense pas qu’il y a une institution qui n’est pas bien logée.
De la Cour suprême au Bureau du Vérificateur général, en passant par la Cour d’appel et surtout les grands hôpitaux. Il y a quelques années, plus précisément en 2008, un médecin expatrié blanc avait écrit un document, dans lequel il avait mentionné que depuis l’indépendance jusqu’à l’avènement de la démocratie, le Mali n’avait pas construit un seul hôpital. Alors, pour résoudre ce problème, le président ATT a entamé la construction de l’hôpital de Sikasso.
Les ressortissants de la sous-région notamment du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire venaient se soigner dans cet hôpital. Après cela, il a continué à construire des hôpitaux partout au Mali et le dernier hôpital a été l’Hôpital du Mali que la Chine nous a offert gracieusement. Il faut reconnaitre que le président ATT a obtenu de nos partenaires.
En 2004, lorsque le général ATT est parti en Chine en visite officielle, le président chinois d’alors Hu Jintao lui a demandé ce qu’il voulait. ATT lui a répondu que Bamako, la capitale du Mali s’accroit et il avait besoin d’un pont pour désengorger la ville. Un mois après, l’ambassadeur de la Chine au Mali de l’époque a demandé une audience à ATT pour annoncer que le président Hu Jintao a accepté de construire le 3è Pont du Mali et qu’il sera à Bamako pour la pose de la première pierre.
Quelques semaines après, le président chinois est venu au Mali pour la pose de la première pierre du 3è Pont de Bamako qui valait à l’époque 37 milliards de F CFA. Le président ATT a obtenu beaucoup de choses de ses partenaires parce qu’ils ont vu en lui un homme engagé pour son pays. Le mérite personnel d’ATT c’est parce qu’il a su maintenir les relations à un niveau où il attirait vraiment de sympathie.
Quel conseil donneriez-vous à la classe politique pour le Mali connaisse le même rayonnement que sous ATT ?
Je n’ai jamais fait de la politique et ATT aussi n’aimait pas la politique, mais il a vu qu’au pouvoir, il fallait compter avec les hommes politiques. Et il a compté avec chacun en son temps. Lorsque nous partons saluer les familles fondatrices et autres lors des fêtes, sur la route, lui et moi seuls dans la voiture échangions sur la vie de la nation. Au-delà de cela, il y a des hommes politiques qui ont été ingrats vis-à-vis de lui et dont je tairais les noms parce que l’ingratitude rattrape toujours celui qu’il la commet. Parmi tous ses ministres, il y a de Seydou Traoré, Dr. Badra Alou Makalou et Natié Pléah que j’ai jugés digne de sa confiance.
Votre mot de la fin ?
Pendant son exil au Sénégal, je me suis rendu à Dakar neuf fois durant les sept années qu’il a passées là-bas. Un jour, je lui ai dit que le Mali vient de perdre la moitié de son territoire et comment nous allons faire pour le récupérer. ATT m’a répondu que si nous voulons récupérer notre territoire, il fallait qu’on se batte pour cela. Voilà le seul mot qu’il m’a dit ce jour-là. Aujourd’hui, lorsque je vois que ces jeunes militaires, qui nous dirigent, ont pu réaliser cela, je ne peux vraiment pas mal parler d’eux.
Propos recueillis par Mahamadou Traoré
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Mangal Traore, ex-proche collaborateur :
“Ce que je sais d’ATT”
Plus proche collaborateur du président Amadou Toumani Touré lors de ses deux mandats à la tête du Mali, Mangal Traoré, haut magistrat, a accepté de nous parler de l’homme du 26-Mars. Un témoignage authentique, de haut vol.
“Ce fut pour moi un honneur insigne de servir aux côtés du président ATT pendant toute la durée de son mandat à la tête de notre pays, de 2002 à 2012. L’un des souvenirs qui me marquent le plus, ce sont les visites qu’il effectuait à Mopti. Le président ATT avait coutume de déserter sa résidence officielle au niveau du gouvernorat pour se retrouver sous le toit de la concession familiale à Wayinkoré, 1er quartier qu’on appelle communément Komoguel.
En ce qui concerne le bilan global qu’on peut tirer de son passage à la tête du Mali, l’Histoire retiendra les deux images qu’on a toujours données du président ATT ; à savoir que c’est lui le Soldat de la démocratie grâce à qui notre pays a connu la démocratie. C’est extrêmement important dans un premier temps.
Mais également, ce qu’on retiendra de lui, c’est le bâtisseur, qui a ouvert des chantiers immenses dans notre pays dans divers domaines. Je parlerai du désenclavement intérieur et extérieur du pays ; des logements sociaux, de l’Assurance maladie obligatoire, des universités. Il a su donner un visage très attrayant à notre pays au point que le Mali était un point d’attraction incontestable dans la sous-région.
A l’époque, tous les présidents des pays voisins et même en Afrique centrale ne manquaient pas de dire que le président ATT avait su façonner positivement le visage de notre pays et surtout la capitale Bamako. Ce que je peux également retenir c’est qu’en tant que chef d’Etat, il a été la deuxième victime de la déflagration qui est intervenue en Libye après le président Kadhafi. Cela est aussi important à souligner. Il a été un précurseur parce qu’il a été le tout premier chef d’Etat à dire à l’époque que nous faisons face à une guerre qui nous est imposée.
Ce ne sont pas des interprétations. Je crois que c’est une évidence. Il a été aussi le tout premier chef d’Etat à dire qu’aucun pays de la sous-région ne peut répondre seul à la menace du terrorisme et qu’il faut une mutualisation des moyens et des intelligences pour combattre ce phénomène. Je pense que le G5-Sahel lui a donné raison. Même présentement, je crois qu’il y a d’autres configurations qui existent dans la sous-région, l’AES pour en citer, qui lui donnent raison. Là aussi ce ne sont pas des interprétations, ce sont des évidences.
Le conseil que je voudrais donner à la classe politique c’est que ATT a su tracer un chemin pour inspirer la classe politique de notre pays, à savoir qu’il faut beaucoup d’écoute, de compréhension et d’humilité si on veut que notre pays puisse effectivement occuper toute sa place dans le concert des nations parce que c’est un chef d’Etat qui avait réussi le tour de force de réunir des héritiers qui étaient à priori inconciliables.
Quand je pense aux héritiers de Fily Dabo, de Modibo Kéita, du général Moussa Traoré ou aux héritiers du Mouvement démocratique, il avait su faire en sorte que chaque Malien, dans son domaine, homme ou femme, puisse apporter sa pierre à l’édification de notre pays. Je pense que ça c’est un message que l’on peut porter que le président ATT n’est qu’à la prospérité. Ce n’est pas un modèle parfait, j’en suis pleinement conscient et je pense qu’il faut certainement tirer les leçons aussi des limites de ce modèle.
Je peux dire que nos pays ont besoin qu’on se donne la main, aller au-delà des clivages des politiques politiciennes, avoir un idéal pour que notre pays puisse jouer toute sa partition dans le concert des nations. Voilà ce que j’avais à dire sur le président ATT”.
study MBBS abroad at Osh University, where students experience top medical education and a blend of theory and practical training.
On my first visit to Mali in 2004, I was surprised to have my request for an audience with the then-President, ATT, accepted. As per Mr Diarra’s exposure of the man, he was courteous and humble and spoke to me, a rather insignificant entrepreneur from Perth, Western Australia, in a very open and most friendly manner. He was enthusiastic, followed and was very curious at to my exposure of the mining and petroleum potential of Mali. Yes, this man had an unwavering interest – within the limitation at his disposal – in the good for his country as a whole and for all his people, and must be honoured as such.
Max de Vietri, Retired ex-Chairman Baraka Petroleum Limited
ATT could have plus should have done much more to upgrade security plus living conditions in Mali. That failure with him being leader is inexcusable! We will cease to give great tribute to what was mediocre leadership under total circumstance of what was feasible. To give mediocrity great tribute is to lower bar below what must be achieved in order for young Africans to achieve parity with advanced developed world nations in security plus living conditions. In nutshell that failure would be to embrace mentality that quickly lead to genocide.
People of Books.
Henry Author Price Jr aka Kankan