La lutte contre les Violences basées sur le genre (VBG) au Mali préoccupe les leaders religieux. Sur initiative du Réseau Islam population et Développement (RIPOD), et des Églises catholiques et protestantes, en partenariat avec la Direction Nationale de la population dans le cadre des activités la CIPAD+25, un atelier de plaidoyer sur les conséquences des violences basées sur le genre (VBG) a été organisé, le mercredi 24 juillet 2024 au mémorial Modibo Keita. C’était sous la présidence du représentant du ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, en présence du représentant du Fonds des Nations Unies pour la Population qui a financé l’atelier.
« Renforcer la résilience contre la montée des VB », c’est autour de ce thème que les participants vont échanger au cours de cet atelier. À cette rencontre, participent les dignitaires religieux représentants du Haut conseil islamique, de l’Église protestante et catholique du Mali. « L’atelier est organisé pour prévenir les conséquences du phénomène à l’endroit des leaders religieux, lequel phénomène qui, de jour en jour, prend de l’ampleur », indique Fousseni Doumbia, le représentant du Réseau Islam population et Développement (RIPOD). La violence basée sur le genre est la plus répandue et la plus grande violation des droits humains, souligne-t-il. Ces conséquences, ajoute-t-il, sont diverses et « peuvent quelque fois même mettre fin à la vie de la victime ».
L’intervention de Ousmane Mahamane, le représentant du ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, a tourné autour des statistiques effroyables au Mali. De façon globale, à ses dires, environ 35% des femmes sont victimes de différentes formes de VBG ; aussi, des meurtres de femmes sont liés au phénomène. « Tout cela mis ensemble nous permet de constater que plusieurs femmes ont subi et sont régulièrement victimes de la violence basée sur le genre, spécifiquement, la mutilation génitale de la femme », confie-t-il.
« L’une des conséquences des VBG aujourd’hui est la migration irrégulière. Les femmes victimes fuient en se lançant dans la migration irrégulière. Malheureusement sur leur chemin, elles tombent dans les mains des trafiquants d’êtres humains », regrette-t-il.
Pour Dramane Traoré, le représentant du Fonds des Nations Unies pour la Population qui a financé l’atelier, ces dernières années, des efforts ont été consentis par les différents acteurs impliqués dans la lutte contre les VBG. La lutte contre les VBG selon lui, doit être équitable et équilibrée et qu’en la matière, l’apport des religieux est important, car ils sont les ministres de la parole. « À travers leur message, ils pourront éduquer la communauté dont ils ont la charge », assure-t-il.
Cet atelier va permettre donc, à ses dires, de voir et d’évaluer ce qui est déjà fait, ce qui est en train d’être fait, les analyser et de proposer de nouvelles pistes. Ce qui va permettre au Mali de disposer, conclut-il, d’une base de données afin de faire des plaidoyers.
MSD