Chers lecteurs,
Parler de l’un des plus vieux métiers du monde, vendeur ambulant, pourrait sembler redondant pour certains.
Cependant, force est de constater que l’activité de ces braves gens, bien que salutaire pour eux, échappe totalement à toute réglementation.
Ils sont de plus en plus nombreux et jeunes, vendant toutes sortes d’articles, dont certains très réglementés comme les médicaments, se substituant presque aux médecins en donnant des prescriptions. Quel danger!
Que dire de tous les commerces éphémères et illégaux de denrées alimentaires, de boissons, de vêtements…
Mais qui les fournis? N’est-ce pas là où le bât blesse ?
Il est vrai que beaucoup de personnes y trouvent leur compte ; prix bas, pas assez de temps pour se rendre au marché ou dans une boutique, néanmoins cette activité informelle est un manque à gagner de recettes pour l’Etat. On ne saurait évaluer à ce jour le volume des transactions quotidiennes, ni le nombre de vendeurs dans les rues de Bamako.
Cette activité est aussi un vrai risque de faillite pour bon nombre de commerces en règle avec l’administration fiscale et autres autorités.
Ce que nous vivons au quotidien ce sont des embouteillages, des vols à la sauvette, des situations désagréables de forcing à l’achat…
Sous d’autres cieux, cette activité ne peut être menée que dans le respect des règles instaurées, sous peine de sanctions. En Tunisie par exemple, pour exercer cette activité, il faut demander une carte de commerçant ambulant en fournissant une documentation bien précise pour justifier de la régularité de l’activité. Au mois de mai dernier à Tunis, pour assainir la ville, pendant 6 mois la police a ratissé quotidiennement les rues. Bien que disposant de locaux aménagés par les autorités, les vendeurs ambulants refusaient de s’y installer et préféraient déambuler dans les rues.
Lutter contre certains fléaux demande une détermination sans faille de grande envergure, des moyens, des règles d’encadrement contraignantes et des actes sur la durée. Les actions sporadiques ne peuvent pas porter des fruits.
Si les vendeurs ambulants se multiplient c’est parce qu’il y a une clientèle qui en a besoin.
C’est la loi de l’offre et de la demande qui la nourrit. Mais il est toujours possible de le faire dans les règles sanitaires, sécuritaires, commerciales saines, efficaces et efficientes et il faut le concours de chacun. Tout est encore possible.
Parce que c’est Notre Mali!
Muriel Jules