Les soliloques d’Angèle : Où va l’argent de la popote ?

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Bien manger. Bien vivre. Pour cela, il faut un budget conséquent. Et pourtant pas simple de joindre les bouts pour beaucoup de familles.

Pour cause le prix des denrées en hausse, le coût de certains soins difficilement accessible, le coût élevé du crédit, les charges scolaires incontournables… Mais il y a un phénomène qui prend toujours plus d’ampleur et qui fait souffrir les marmites. C’est l’addiction aux jeux d’argent de toutes sortes : les tickets à gratter, les loteries, les paris sportifs, les machines à sous et autres jeux de casinos… avec l’espoir de toucher “le gros lot” pour gérer définitivement les soucis quotidiens. Mais très peu de personnes tirent le jackpot.

Ces jeux de hasard s’apparentent à une tontine parce que le gagnant reçoit juste le cumul des sommes investies par les autres sans aucune garantie de succès réelle, même si les combinaisons de statistiques vont bon train.

Combien de familles touchées, combien d’avenir sacrifiés, combien de travailleurs licenciés, combien de temps perdus par les joueurs assis toute la journée à spéculer, combien de sommes retranchées du budget de consommation familial car cela ne touche pas que l’alimentation.

Tenter le tout pour le tout, c’est comme ça que commence la dépendance, les dettes contractées pour continuer à jouer des sommes de plus en plus importantes, les problèmes et tensions familiaux si les membres de la famille découvrent la pratique addictive, certains cas conduisant même à la justice… Au lieu de régler les soucis financiers on en crée d’autres.

De nos jours, ces jeux sont de plus en plus accessibles en ligne, porte ouverte sur le monde entier avec la possibilité de mobiliser des sommes démesurées et aussi d’augmenter considérablement les pertes. Voilà pourquoi il est important de garder l’œil sur les jeunes quasi connectés en permanence et qui peuvent sans restriction accéder à ces pratiques. Des jeunes volent leurs parents ou trouvent par tous les moyens de l’argent pour se rendre dans les salles de jeux dont certains peuvent être clandestines. Concernant ces salles clandestines, la violation de l’article 7 de la loi n°03-025/PRM du 21 juillet 2003 autorisant les paris sur les courses de chevaux et certains jeux de hasard appelle à des sanctions financières et des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 2 ans.

Qui se soucis de l’impact de cette addiction? Des familles brisées?

Bien qu’il y ait des processus de régulation, notamment avec la loi ci-haut citée, il n’y a souvent aucune maitrise des montants mis en jeux, ni des conséquences qui en découlent. Le jeu n’a plus la vocation de donner du plaisir récréatif, mais devient un métier pour certains et un problème pour d’autres. Ces salles doivent simplement être fermées ou se mettre en conformité pour exercer.

Pour sortir de cette sphère, il est important que la personne prenne conscience de sa “maladie” car c’est en une, classée parmi les addictions comportementales. L’entourage doit l’aider à se faire soigner par des spécialistes.

Si nous connaissons dans notre entourage des personnes addictes soyons solidaires et surtout ne les jugeons pas mais aidons-les à en sortir.

Parce que c’est Notre Mali !

 

Muriel Jules

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