L’entrepreneuriat des jeunes au Mali : Un immense potentiel à exploiter pour accélérer la croissance économique

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Dans un pays en développement comme le Mali, où plus de 60 % de la population a moins de 25 ans, l’entrepreneuriat apparaît comme une voie prometteuse pour stimuler la croissance économique et créer des opportunités d’emploi. Face à un taux de chômage élevé et à des opportunités limitées dans le secteur public, de nombreux jeunes Maliens se tournent vers l’entrepreneuriat pour réaliser leurs rêves et bâtir un meilleur avenir. Mais, entre espoirs et défis, quel est le véritable visage de l’entrepreneuriat des jeunes au Mali ?

Avec une économie principalement basée sur l’agriculture, le Mali fait face à des défis socio-économiques significatifs, notamment en matière d’emploi pour sa jeunesse. Longtemps considéré comme un employeur stable, le secteur public ne peut plus absorber le flux croissant de jeunes diplômés arrivant sur le marché de l’emploi dont le nombre n’arrête pas de croître au fil des années.

Cette triste réalité pousse la jeunesse malienne à explorer d’autres voies, parmi lesquelles l’entrepreneuriat aujourd’hui considéré comme un facteur de changement ou une source d’espoir. Propriétaire de l’entreprise «Aty Decor», une entreprise de décoration, Sinè K. Coulibaly souligne que la volonté de réussir a été le moteur qui l’a poussé à se lancer dans l’entrepreneuriat après avoir longtemps végété comme jeune diplômé sans emploi. En tout cas, Sinè a su transformer sa vision en réalité.

Et cela à l’instar de quelques rares entrepreneurs qui, grâce à leur détermination, leur préparation minutieuse et leur capacité à surmonter les défis parviennent à créer leur entreprise dès leur première tentative. Il reconnaît que ses plus grandes difficultés résident souvent dans le manque d’événements. N’empêche qu’il a su tirer parti des réseaux sociaux pour se faire connaître et se faire une clientèle.

«Je n’attends rien de personne ni de l’État. Je veux juste avoir beaucoup de clients», précise-t-il. Pour ce jeune entrepreneur de plus en plus expérimenté, «il ne faut pas avoir peur car, dans toute chose, il y a des hauts et des bas. La clé réside dans l’amour pour le domaine dans lequel on veut entreprendre et la motivation qui nous pousse à avancer». Son message met en lumière l’importance de la passion et de la persévérance, deux éléments essentiels, deux atouts majeurs pour surmonter les obstacles et réussir dans le monde de l’entrepreneuriat. Il rappelle à ceux qui veulent se lancer dans l’aventure que chaque défi peut être surmonté avec la bonne attitude et un engagement inébranlable envers leur vision.

Le rêve de partager son expérience avec d’autres jeunes dans un court terme

Dans la même dynamique, Maïga Bahabene, «Communicant-Brand Strategist» et fondateur de «Smart Vision», aime partager également son expérience et ses réflexions sur les défis et opportunités de l’entrepreneuriat au Mali avec une honnêteté désarmante. «L’entrepreneuriat est un domaine fascinant où la passion se nourrit de défis constants», explique-t-il. Il met en relief la capacité d’adaptation continue que ce secteur exige. Très pragmatique, le jeune entrepreneur a affronté des difficultés rencontrées, notamment des erreurs commises en matière d’investissement et de gestion des ressources humaines. Toutefois, Maïga ne les perçoit pas comme des échecs, mais plutôt comme des expériences enrichissantes qui peuvent façonner le succès.

Il admet que le «Branding» (un ensemble d’actions marketing visant à constituer une image de marque, immédiatement identifiable par la cible et véhiculant une perception positive) est un univers encore nouveau pour les entreprises et entrepreneurs maliens. Ce qui constitue un défi majeur. Mais, Maïga Bahabene reste optimiste quant à la capacité de ses entreprises à gagner la confiance de ce marché naissant. «Les difficultés dans ce domaine ne sont pas linéaires. Il faut s’adapter et faire preuve de résilience», conseille-t-il. Pour lui, la clé de la réussite réside dans une mentalité résiliente. En ce qui concerne le soutien souhaité de l’État et des Partenaires techniques et financiers (PTF), Maïga espère surtout «une meilleure structuration du secteur, une réduction des taxes et une prolongation des périodes d’exonération pour les PME et PMI». Très humble, il conclut en avouant qu’il se considère encore trop jeune pour donner des conseils aux autres, mais promet qu’il sera prêt à coacher les jeunes entrepreneurs dans cinq ans.

L’entrepreneuriat offre aux jeunes la possibilité de transformer des idées innovantes en projets viables. Nombre d’entre eux voient dans l’entrepreneuriat une opportunité de créer un impact positif dans leur communauté, tout en s’assurant une autonomie financière. Des secteurs tels que la technologie, l’agriculture durable et le commerce (surtout électronique)… connaissent un essor particulier grâce à l’esprit d’entreprise des jeunes dynamiques dans leurs secteurs.

Une très grande partie de nos jeunes entrepreneurs est motivée par le désir de réaliser leurs ambitions socio-économiques tout en contribuant à la prise en charge de leurs familles et au développement de leur pays. Ces rêves de transformation sont partagés par de nombreux jeunes (diplômés comme non diplômés) qui voient dans l’entrepreneuriat «une chance de contribuer au développement du pays».

Les rêves de ces jeunes entrepreneurs, bien que confrontés à de dures réalités, portent ainsi en eux les germes d’une transformation profonde et durable du tissu économique et social malien. Avec un soutien accru des secteurs public et privé et une amélioration des infrastructures, les jeunes entrepreneurs maliens ne manquent d’idées pour devenir les moteurs du développement durable du pays. En continuant à rêver grand et à surmonter les obstacles, ils peuvent transformer leurs rêves en réalités tangibles, contribuant ainsi à bâtir un Mali plus prospère et inclusif.

Sory Diakité

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