Le directeur général du Pmu-Mali, Fassery Doumbia À Mali Kunafoni TV “La meilleure manière pour un manager de faire du bénéfice, c’est de maitriser ses achats de biens et services” “A travers la Fondation PMU-Mali, nous pourrons servir dans le cadre de la RSE”

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Dans le contexte actuel du Mali marqué depuis plus d’une décennie par une crise sécuritaire, socio-économique et financière sans précédent, ponctuée ses dernières années de sanctions illégales, illégitimes et inhumaines de la CEDEAO et de la Communauté internationale, et d’une pandémie sanitaire mondiale (COVID-19), la société du Pari mutuel urbain du Mali (PMU-Mali) est un véritable tremplin pour le gouvernement et l’Etat. Elle joue pleinement sa partition dans le renflouement des caisses du trésor public ; un défi relevé grâce au management gagnant de l’actuelle direction de l’entreprise coachée par Fassery Doumbia. En 2022, le PMU-Mali a validé un résultat record de 20,9 milliards de FCFA contre 6,4 milliards en 2021.

Quel est le secret d’une telle performance historique ? Le directeur général du PMU-Mali, Fassery Doumbia révèle la recette et répond à bien d’autres questions dans un entretien exclusif accordé à notre confrère Mali Kunafoni TV.

ali-Kunafoni TV : Bonjour Monsieur le Directeur Général, tout comme l’armée on constate la montée en puissance du PMU-Mali. Qu’est ce qui sous-entend cette prouesse en matière de chiffres ?

Fassery Doumbia : Je pense que les chiffres reflètent globalement d’abord la situation nationale parce qu’il faut dire que le Mali revient de loin en matière de gouvernance et du contrôle interne. Alors, il est connu que la base de la bonne gouvernance, c’est le sommet, c’est là peut-être le sommet de l’Etat, d’une organisation et d’une entreprise. Il se trouve que dans un contexte où l’Etat a mis l’accent sur la recherche de la bonne gouvernance, au PMU-Mali, c’est cette politique que nous avons poursuivie avec l’appui du personnel et des différents directeurs, tout en essayant de consolider la gouvernance sur le plan économique, financier, comptable et logistique.

C’est cela qui explique cette amélioration des résultats. C’est pour dire que si vous avez les mains libres de faire la gestion conformément aux règles et aux normes de la gestion, en principe, sauf autres contraintes, les résultats doivent suivre.

Parlant des chiffres, vous avez réalisé un résultat exponentiel en 2022. Peut-on savoir le secret de cette performance historique du PMU-Mali ?

Il faut dire qu’en 2022, nous avons fait un résultat record avec une somme de 20 milliards 9 00 millions de FCFA. Cette prouesse peut s’expliquer par la question de bonne gouvernance, mais cette bonne gouvernance se traduit dans les faits. Lorsque nous prenons la performance économique, il s’agit d’acquérir des biens et services au meilleur prix.

Dans le secteur de la loterie, chaque fois qu’on parvient à une maitrise des charges, cela se répercute sur la masse à partager. Et la masse à partager va pour l’essentiel dans les poches des parieurs ; et pour qu’un parieur revienne jouer, il faut qu’il ait tous ses comptes. Cela fait que nous sommes dans une dynamique où, de plus en plus, nous parvenons à maitriser nos charges, à donner aux parieurs une bonne masse en termes de gain et les parieurs continuent de jouer pour le bénéfice des travailleurs du PMU-Mali et de l’Etat.

Vous avez beaucoup insisté sur la bonne gouvernance, qu’est-ce qui n’allait pas à votre prise de service ?

Je pense que cette question est très vaste et il faut éviter d’écorcher des personnes. Mais, il est important de comprendre que chaque direction à sa vision et sa politique, mais lorsque j’ai pris fonction, l’une de mes premières tâches a été de faire une certaine restructuration. Je pense qu’à l’époque je n’avais pas deux pôles ; mais nous avons jugé nécessaire, à l’instar de beaucoup de banques, de certains organismes internationaux, notamment l’Unicef et le Pnud, de créer deux directions adjointes, l’une technique qui s’occupe des aspects techniques et l’autre opérationnelle qui s’occupe des finances, de la gestion comptable, des ressources humaines et des affaires juridiques. En termes de gouvernance, ce chemin correspond à une délégation de l’autorité du directeur général et qui dit meilleure délégation du pouvoir dit meilleure gestion parce que le directeur général seul ne peut pas tout voir.

Deuxièmement, il y a une certaine philosophie qu’il faut partager avec son personnel, la question de la redevabilité ; chacun doit se sentir responsable d’un contrat de performance par rapport à sa direction, au PMU-Mali et à l’Etat. Il y a cette question de redevabilité que nous avons essayé de faire ramener. En plus de cela, il y a la question cruciale d’une performance accrue en matière d’acquisition de biens et services. La meilleure manière pour un manager de faire du bénéfice, c’est de maitriser ses achats de biens et services. Je veux beau vendre quel que soit le montant de la vente, si vous ne maitrisez pas vos charges, cela va se répercuter sur votre résultat. Nous avons essayé de consolider, d’améliorer l’esprit de maitriser des charges à travers tout ce que nous faisons comme acquisition de biens et services. Je pense que c’est une politique qui est en train petit à petit d’être suivie.

En tant que premier responsable de la société, quelles sont les perspectives qu’envisage le PMU-Mali ?

En termes de perspectives, nous sommes en train de penser à quatre axes qu’il faut développer.

Nous n’allons jamais cesser d’améliorer la gouvernance. Donc, le premier axe, c’est d’améliorer la gouvernance et particulièrement nous aurons besoin d’un système d’information et de pilotage plus performant parce que ça serait bien que, même de passage, les gens puissent voir sur des tableaux les agrégats de la journée. Que le personnel puisse voir étant dans leur bureau les performances de la journée, que cela soit en baisse ou en hausse.

Il y a également la question de la redevabilité, cela va nous amener à être dans cette question de contrat de performance.

Le deuxième axe, il faut aller à un accroissement de la performance économique et sociale en développant nos partenariats. Sur ce point, nous sommes en train de sortir du déclaratif pour venir à un meilleur suivi et instantané des chiffres d’affaires de nos partenaires. Cela va certainement booster le chiffre d’affaires.

Il y a aussi l’axe marketing et communication qu’il faut beaucoup développer parce que les gens ne connaissent pas beaucoup certains de nos produits. Lorsqu’on parle du PMU-Mali, les gens pensent beaucoup aux courses hippiques, mais nous avons le pari sportif, les loteries et les jeux virtuels. Cet axe-là est très important par rapport aux performances économiques du PMU-Mali.

En termes de performance sociale, nous avons déjà soumis au Conseil d’administration les avant-projets des textes sur la création d’une fondation PMU-Mali. Cette fondation sera pour une meilleure structuration des appuis que nous faisons dans le cadre des œuvres sociales. Les textes de cette fondation prévoient déjà un Conseil d’administration et nous estimons qu’à travers cette fondation nous pourrons utilement servir beaucoup dans le cadre de la responsabilité sociétale des entreprises avec une meilleure rationalisation des appuis du PMU-Mali dans le domaine de la santé et de l’éducation. Nous pensons que notre performance économique doit être en phase avec nos performances sociales.

Vous avez évoqué un certain nombre d’innovations. Que peut-on retenir là ?

En termes de technologie, il y a fondamentalement trois dimensions importantes.

La première dimension, c’est la mise en place de la plateforme d’audit et de régulation qui va certainement nous faire sortir du déclaratif parce que si nous avons-nous mêmes la maitrise de nos jeux, c’est très important. Il y a beaucoup de jeux en ligne, les plateformes de ces jeux sont chez nos partenaires à l’extérieur. C’est eux qui suivent les jeux et c’est eux qui nous  déclarent les vainqueurs et les gains. Alors, nous n’avons aucun moyen de contrôler ces déclarations. L’un de notre gros challenge est de faire fonctionner cette plateforme dès le premier semestre de cette année 2024. Vous savez aujourd’hui, nous avons deux partenaires qui ont des plateformes et nous sommes dans un système de partage de revenu avec les deux partenaires. Alors, nous voulons mettre en place notre propre plateforme afin de gagner plus. Le troisième gros chantier en termes d’innovation, c’est que vous ne pouvez pas développer le monde de la loterie et ne pas penser à des innovations technologiques. Nous sommes dans la dynamique de voir comment concilier la résorption du chômage et le développement technologique parce qu’à cause de barrières religieuses certains amoureux de la loterie ne peuvent pas aller dans nos kiosques. Alors, c’est de voir comment nos produits puissent être dans leur main sans avoir effectué le déplacement.

Le PMU-Mali a le monopole des jeux de hasards au Mali, quel usage en fait-il ?

Nous avons le monopole du jeu et nous essayons de faire en sorte que nous puissions contribuer dans la mesure du possible pour améliorer notre contribution au trésor public. Nous faisons en sorte que nous puissions contribuer à cette lutte contre les jeux illégaux parce qu’il y en a beaucoup. Sous l’orientation du ministre de l’Economie et des Finances, nous sommes en train de tout mettre en place pour finaliser le projet de loi sur le secteur de jeu parce qu’avoir le monopole est une responsabilité et pour bien assumer cette responsabilité, il faudrait bien que l’environnement institutionnelle soit très fort et cela peut être une réalité sur la base des textes. Quand cette loi sera disponible, cela sera très important pour nous.

A vous écoutez, nous avons l’impression que le PMU-Mali n’a pas de difficultés. S’il y en a, quelles sont les mesures adoptées pour les surmonter ?

Le PMU-Mali a beaucoup de difficultés, lorsque vous prenez les facteurs de motivation sur le plan international, il y a le cadre de travail. Aujourd’hui, au PMU-Mali, nous ne sommes pas dans un très bon cadre de travail. Je pense que nous sommes assez étroits ici et le bâtiment n’est pas aussi opérationnel que cela.

Il faut avouer que sur le plan de l’informatique et de la technologie, nous avons accusé quelques retards et il faut que nous puissions accélérer les choses sur ce domaine. Concernant le syndicat, je pense qu’avec un dialogue constructif, nous allons nous comprendre.

 

 

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