La Transition étouffe les entreprises locales

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C’est avec une grande surprise et stupéfaction que nous avions appris à travers un communiqué du Conseil de ministres la semaine passée, l’adoption d’un projet de décret portant approbation du marché relatif à la fourniture des équipements pour la fabrication des plaques d’immatriculation au Groupe EHA Hoffman International GMBH représenté par la Société DJIGUIYA SIGNATURE.

Pour plus d’informations afin d’avoir des thèses et des arguments solides à notre surprise et étonnement, face au mode d’attribution qui nous a paru peu orthodoxe, nous avions entamé une démarche auprès de qui de droit : en occurrence la Direction Générale des Marchés Publics (DGMP). Et cela en conformité avec un adage de chez nous : « ramasser le fruit sous l’arbre ».

Cela fut la croix et la bannière. Car, après m’avoir tourné en rond comme une balle de Ping-pong entre les bureaux, et comme un fétu de pailles balloté dans un océan entre différents bâtiments, la moisson fut hélas infructueuse.. Une telle attitude face aux hommes de medias donne à ce silence, des résonances presque insupportables.

C’est ainsi qu’après nos investigations auprès de certaines compétences en la matière, nous avons appris que l’attribution ou le retrait d’un marché public obéit à des règles très strictes, aussi bien que certaines pratiques urgentes comme le gré à gré ou l’entente directe.
Par rapport à la fabrication des plaques d’immatriculation, une société de la place est déjà détentrice d’une convention de délégation de service public en cours portant fourniture de plaques minéralogiques pour les véhicules: la Société Yattassaye Fils-Sarl. A cet effet, qu’est-ce que le Département aurait reproché à cette Société détentrice de la convention la (Société Yattassaye Fils-Sarl) comme grief d’exclusion ou de retrait avant terme de cet accord ?
Il a été rétabli que le retrait d’une convention se justifie à partir des cas comme : l’inobservation ou la transgression des clauses ou du cahier des charges constatées après une mise en demeure sans suite, les cas de négligence, de l’incapacité ou de mauvaise foi compromettant l’intérêt général ou la qualité. Alors, sur quelle base se serait fondés les décideurs pour l’élimination et attribuer à un tiers en catimini à travers une entente directe.
En effet, comment un marché sur ce domaine pourrait être attribué à une société étrangère inconnue des Maliens et qui serait représenté par une structure-écran : DJIGUIYA SIGNATURE au détriment de celle qui a plusieurs décennies d’expériences dans le domaine, et employant des centaines de Maliens ? Et pire, il paraîtrait que ce marché d’une valeur de 3 milliards 525 millions 217 mille 215 francs CFA a été attribué à partir d’une entente directe en violation du Décret N°2015-604/P-RM du 25 Septembre en son article 58 2.

Le marché de la carte biométrique aurait été attribué à une entreprise étrangère (Allemande) dans les mêmes conditions alors qu’il existe des entreprises aux compétences avérées dans ce domaine. Des milliards passent sous la barbe des nationaux au profit des étrangers. Avec une telle approche, l’horizon devant les entreprises nationales qui contribuent efficacement au déclin de chômage au Mali s’assombrit.

Je pense que dans le contexte d’un Mali actuellement enfoncé dans une crise sécuritaire, économique et même morale, les périodes de transition doivent être mises à profit pour restaurer un minimum de confiance et de sécurité sur la gestion transparente de bien publics afin d’enclencher des changements institutionnels et politiques ambitieux.
A cet effet, nous invitons les acteurs de la Transition et spécifiquement le Président Assimi Goita à tout mettre en œuvre pour une politique en faveur de la sécurité des investissements nationaux, de défendre les droits de nos entreprises contre toute violation de leur droit, en les rétablissant dans leurs droits spoliés, à mettre fin à l’impunité, à la gouvernance corrompue, dévastatrice, et prédatrice de ressources publiques au profit d’une minorité afin de déclencher un processus de refondation de l’Etat. Il faut que ces conditions soient remplies pour qu’une transition ouvre effectivement la voie à une nouvelle trajectoire économique positive.

Mohamed KIMBIRI President Collectif des Associations Musulmanes du Mali

Commentaires via Facebook :

6 COMMENTAIRES

  1. Donc la corruption continue tranquillement comme sous IBK ?
    Des passations de marché de gré à gré pour des milliards.
    Ce n’est pas un regime illégal qui mettra fin à la corruption, tout simplement parce que ses jours sont compter en attendant un autre coup d’Etat. Leur objectif est de s’enrichir et enrichir les proches le plus vite possible au cas où il faut fuir. C’est le resultat logique des coup d’Etat. On fait semblant de lutter contre la corruption en arrêtant quelques brébis galeuses puis le mouvement continu.
    Assimi ne peut rien contre cela. Tout ne passe pas par le président et une seule personne ne peut pas lutter contre la corruption dans un pays quelque soit sa volonté. Assimi est un militaire. Il ne connaît absolument rien dans les marchés et rien dans l’économie de l’Etat. Il écoute seulement. Il se cherche dans ces magouilles à l’infini. Voilà où mènent les putsch. De parfait inconnu qui débarque au sommet de l’Etat avec zero bagages comme expérience. Et c’est le début du commencement.

  2. Kimbiri qui t’a paye des FCFA pour que tu viennes raconter des âneries ici a travers le Républicain de Tieben Konare-Drame, pas une surprise du tout car les voleurs de denier public se retrouveront toujours!

    • @Kinguinranke
      Il faut arrêter d’être réactionnaire primaire à tout ce qui touche à la transition, car vous êtes loin d’être le seul malien. Si même vous en étiez un bon…, diable ! Le sieur Kimbiri a raison sur toute la ligne. En effet, rien et absolument rien ne justifie la passation par entente directe d’un marché aussi important de fourniture de plaques minéralogiques. Mais le plus grave est que la tendance serait même à croire que cette pratique est bien ancrée en ce qui concerne désormais les marchés juteux… Souvenez-vous de la liste scandaleuse des marchés passés de gré à gré comme ceux :
      – des travaux de construction de l’hôpital militaire de Banankoro pour 26 milliards ;
      – des travaux de construction de l’hôpital de Koulikoro pour 12 milliards ;
      – des travaux de construction du gouvernorat de Bougouni pour 6 milliards ;
      – des travaux de construction des 4.000 logements pour les FDS (montant non communiqué officiellement) ;
      – de fourniture des groupes électrogènes à EDM pour plusieurs milliards…

      Et la liste est loin d’être exhaustive. Le point commun de tous ces marchés est leur mode de passation des pus douteux… Vous êtes couchés dans votre confort égoïste loin de nos problèmes, et vous êtes le premier à faire le dos rond pour parler de patriotisme. Il faut avoir un minimum de décence, et respecter la souffrance des maliens qui payent leur impôts et s’offusquent de les voir dilapider de la pire manière.

      Pensées rebelles.

      • Bonjour Rebel,

        Une chose est sûre à la lecture de cet article, la souveraineté n’est pas prête d’être (re)trouvée car le groupe EHA Hoffman International GMBH est un groupe Allemand.
        Enfin pourquoi ne pas donner une licence à toute entreprise capable de justifier son savoir faire dans la fabrication des plaques d’immatriculation au lieu de continuer à donner le monopole à une seule société.
        N.B : pour être riche au Mali, il suffit d’avoir le monopole d’un marché public.

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