Quand la justice malienne se déshumanise

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Mme Bouaré Fily Sissoko

La magistrature malienne a encore fait parler d’elle en contrepoint des efforts d’arrimage de la politique pénale avec la tendance universelle. Pour la énième fois, en effet, les acquis du système judiciaire sont foulés aux pieds et se travestissent au gré de pratiques en déphasage avec les principes et règles modernes. L’ancienne ministre de l’économie et de finances en a fait les frais, la semaine dernière, en étant déboutée d’une énième requête de liberté provisoire. Après ses nombreuses tentatives infructueuses, sur fond de déclinaison d’une libération sous caution pécuniaire, la requérante s’estimait sans doute cette fois en droit d’en être éligible au bénéficie de son état de santé défectueux. Mais c’était sans compter avec l’inflexibilité des magistrats de la plus haute institution judiciaire. La Cour suprême a une fois de plus eu la main lourde, en optant notamment pour le maintien de la septuagénaire à Bolé où les conditions de détention infra-humaines ont probablement contribué à dégrader son état de santé. La promiscuité, l’insalubrité et la surpopulation carcérale seraient passées par-là, selon plusieurs témoins oculaires.

Pas assez pour émouvoir les adeptes d’un système répressif destructeur de toutes les avancées qui ont jadis fait la gloire de la justice malienne. En effet, l’infortune de dame Fily Sissoko n’est que la face visible d’une mouvance rétrograde et iconoclaste, qui s’installe progressivement comme à demeure dans une logique de bouleversement et de transgression des pratiques et traditions. La détention est soudainement redevenue la règle, la liberté l’exception et il n’aura pas suffi d’un drame carcéral comme celui de Soumeylou B. Maïga pour arrêter cette de dérive de déshumanisation sans vergogne

Rssemble par la Rédaction

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