Pour faux, usage de faux, chantage et complicité : Imhamed Mansour Aldebea et Abdoul Wahab Ansari prennent 10 ans de réclusion

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Mohamed Gaoussou Coulibaly était à la barre des assises le vendredi 2 août 2024 pour répondre des faits de faux, usage de faux, chantage et complicité. Reconnu non coupable, il a été acquitté. Ses coauteurs, à savoir Imhamed Mansour Aldebea, et Abdoul Wahab Ansari ont été jugés par contumace pour leur absence et ont écopé de 10 ans de réclusion chacun.

A la barre, Mohamed Gaoussou Coulibaly a assuré en tant que juriste connaître la portée d’une telle infraction. Il a indiqué qu’il ne connait aucun de ses deux coauteurs Imhamed Mansour Aldebea et Abdoul Wahab Ansari. “On s’est retrouvé en Commune II, à la gendarmerie et à l’instruction et ils ont précisé ne pas me connaître. En tant que maire signataire, nous n’avons pas de contact direct avec les usagers. A longueur de journée, il y a de faux actes de naissance comportant le cachet et la signature d’un officier d’état civil qui se retrouvent devant les tribunaux”, a-t-il expliqué. Quelle disposition avez-vous prise pour remédier cela, s’est enquit le président. “On a alerté le 1er arrondissement par rapport à cet état de fait, parce que pratiquement, toutes les semaines, au moins, un officier d’état civil se retrouve dans de telle situation”, a-t-il signalé.C’est le nom de votre centre qui est mentionné sur l’acte, qu’en dites-vous, demandera le parquet. “L’acte incriminé ne peut même pas être établi dans un centre d’état civil, car il ne comporte ni les noms du père et de la mère et d’autres mentions importantes manquent”. Le parquet, dans son réquisitoire, a indiqué être mal à l’aise dans le dossier parce que les coaccusés de Mohamed Gaoussou Coulibaly, à savoir Imhamed Mansour Aldebea, Abdoul Wahab Ansari, des Libyens ne se sont pas présentés à la barre et la partie civile également. Il aurait souhaité que ces coaccusés soient présents à la barre pour le contradictoire afin de savoir qui dit vrai et qui dit faux. Pour terminer, il a demandé à la Cour de les retenir tous dans les liens de l’accusation.L’avocat de Mohamed Gaoussou Coulibaly a rappelé que tout s’est passé en Libye entre Libyens, mais le seul problème est la signature de son client. Il a rappelé que les sciences sont tellement avancées qu’on pouvait faire appel à un spécialiste pour prouver l’authenticité dudit acte de naissance. “Aucun d’entre vous ne peut dire que mon client est l’auteur de cette signature. Les faux actes de mariage et les faux permis courent les rues. On peut scanner ou imiter sa signature sur ce faux acte dans la rue. C’est parce que le juge d’instruction n’a pas eu de preuve pour la culpabilité de mon client qu’il a bénéficié d’un non-lieu. Mon client est professeur de droit privé, il connaît l’ampleur de tel acte”, a-t-il plaidé.

La Cour a délibéré sur l’acquittement de Mohamed Gaoussou Coulibaly et a condamné Imhamed Mansour Aldebea et Abdoul Wahab Ansari à10 ans de réclusion chacun.Rappelons les faits. Le 27 juillet 2020, le Cabinet d’avocats Gano, conseil de Ibrahim El Mokhtar Zletni, ex-directeur général de l’hôtel Laïco-Mali, a saisi le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de la Commune II du district de Bamako d’une plainte contre Imhamed Aldebea, son remplaçant, pour faux et usage de faux, atteinte à l’intimité de la vie privée, révélation de secret, chantage et dénonciation calomnieuse.Il ressort de cette plainte que le nommé Imhamed Aldebea, directeur général de l’hôtel Laico-Mali, a subtilisé une copie du passeport du plaignant Ibrahim El Mokhtar Zletni que ce dernier avait déposée entre les mains du fondé des pouvoirs de l’hôtel Laico-Mali au moment où il était en fonction, pour la remettre à Abdoul Wahab Ansari à l’effet de fabriquer un faux acte de naissance par Mohamed Gaoussou Coulibaly, le maire délégué du centre d’état civil secondaire de Bamako-Coura, en Commune III du district de Bamako.

Puis, son stratagème a consisté au montage d’un faux dossier secret de recherche contre Ibrahim EI Mokhtar Zletni, depuis la Libye, en le liant à des activités terroristes, de blanchiment d’argent, de financement du groupe rebelle de l’Azawad, dans le dessein formel de saper sa réputation, avec l’aide et l’assistance de son cousin Ahmed Saleh Ali Ansari, résidant à Misrata, en Libye. A l’issue du procès-verbal qui a été dressé, le parquet du Tribunal de grande instance de la Commune III a ouvert une information judiciaire contre les nommés Imhamed Aldebea, Mohamed Gaoussou Coulibaly et Abdoul Wahab Ansari pour faux et usage de faux et complicité. Tout au long de la procédure, ils ont catégoriquement nié les faits qui leur sont reprochés et pour assurer sa défense, Imhamed Aldebea a déclaré qu’il n’a jamais mis à contribution Abdoul Wahab Ansari pour planifier un projet de déstabilisation contre Ibrahim EI Mokhtar Zletni, mais que lorsqu’il avait projeté une mission d’audit sur la gestion de l’hôtel Laïco-Mali, il a appris qu’une société dénommée “Bremium Commerce International” (BCI) appartenant Ibrahim El Mokhtar faisait des prestations de services avec l’hôtel.Il a indiqué qu’il a aussitôt cherché des renseignements sur ladite société avec l’aide et l’assistance d’Abdoul Wahab et que sur la demande de ce dernier, il devrait se procurer de la copie du passeport dont il s’agit dans les archives de la société.

    Marie Dembélé

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