La session spéciale de la Cour d’assises de Bamako consacrée aux affaires économiques et financières à pris fin, mardi dernier à la Cour d’appel de la capitale, sous la présidence du procureur général près la même cour, Hamadoun dit Balobo Guindo. C’était en présence du premier président de la Cour d’appel de Bamako, Faradji Baba, du représentant du Barreau, Me Alassane Diop et de plusieurs acteurs de la chaîne judiciaire.
Ainsi du 1er juillet au 15 octobre derniers, la centaine d’accusés qui comparaissaient pour des infractions d’atteinte aux biens publics, de faux et usage de faux, d’abus de confiance et de blanchiment d’argent, ont été fixés sur leur trier. L’examen de la cinqquantaine de dossiers a débouché sur 11 condamnations à des réclusions à temps, 6 cas d’emprisonnement ferme et 29 condamnations avec sursis. La Cour a également prononcé plus d’une soixantaine d’acquittements, deux renvois à la prochaine session et une trentaine de condamnations par contumace.
S’y ajoute un cas de renvoi pour complément d’information, c’est-à-dire l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires. Les amendes prononcées s’élèvent à plus de 50 milliards de Fcfa, les remboursements ordonnés sont évalués à plus de 111 milliards de Fcfa et les dommages intérêts attribués aux victimes à plus de 498 millions de Fcfa.
Après avoir dressé le bilan de la session, le procureur général a jugé satisfaisant le travail accompli. Cette première séance spéciale, selon lui, s’est bien tenue avec plus de 94% des objectifs atteints. «Ce résultat qui est le fruit des efforts conjugués de l’ensemble des acteurs de la chaîne pénale est tout simplement satisfaisant», a souligné Hamadoun dit Balobo Guindo.
Me Alassane Diop a, lui, apprécié le travail accompli lors de cette séance. «Le bilan dressé par le procureur général en est la parfaite illustration», at-il dit, avant de recommander la communication et la mise à disposition des pièces du dossier aux avocats et aux parties lors des sessions suivantes. Et de dire : « C’est une obligation de transparence et d’équité. C’est un droit à un procès équitable».
Quant au premier président de la Cour d’appel de Bamako, il a rendu hommage au magistrat Amadou Abdoulaye Sangho, décédé lundi dernier. Faradji Baba a fait savoir que les peines prononcées traduisent la réponse de la société à des comportements déviants dont certains de ses membres ont fait montre au mépris de nos lois et de nos valeurs morales et sociétales.
Tamba CAMARA