#Mali : Crimes économiques et financiers de la Cour d’assises : Le financier écopé de 10 ans de prison ferme

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Plus de 1,2 milliard de Fcfa. C’est ce montant qui est reproché à un auteur de crime financier. Il s’agit de Sory Ibrahima Diarra, agent comptable d’alors de la Société de distribution de marques (Sodima-sarl). Le financier aurait détourné ce pacte en trois ans par des méthodes frauduleuses, notamment la falsification de chèques de paiement des fournisseurs de son service employeur au profit de sa propre entreprise dénommée Sonetra-sarl.

Ces malversations financières lui ont valu de tomber sous le coup de certains articles du Code pénal, pouvant donner lieu à l’application de peines criminelles et correctionnelles.
Il est utile de préciser que dans cette affaire rocambolesque digne des grands scandales financiers, il y avait trois suspects. Aucune charge n’a été retenue contre les deux autres : Madoucou Coulibaly et Boucari Adjéda Traoré. Par contre, le comptable, lui, a été retenu dans les liens de l’accusation.

En 2015, les trois financiers étaient tous employés chez la Sodima-Sarl. Ils étaient chargés de la gestion des ressources financières de leur établissement et du paiement des fournisseurs. Visiblement, Sory Ibrahima Diarra n’a pu résister à la tentation du gain facile. Il s’en sert sans retenue.
Du dossier d’accusation, il ressort qu’en mai 2018, le directeur général adjoint de la structure, Mamadou Aboubacar Niangado, a instruit sa cheffe comptable, Mme Madoucou Coulibaly, de procéder au moins une fois par an à leur compte bancaire de la Banque nationale de développement. agricole (BNDA) vers celui de la Banque de développement du Mali (BDM).

des chèques frauduleusement émis- C’est au cours de cette opération que des trous financiers, notamment de chèques en suspens, ont été constatés au niveau du compte logé à la BNDA. Les vérifications ont permis de comprendre que les chèques incriminés portaient sur un montant de plus de 19 millions de Fcfa établis à l’ordre d’un certain Lassine Goïta à l’insu des premiers responsables du service. Par la suite, il s’est avéré après vérification auprès de la banque que le chèque suspect en cours de traitement dans le circuit avait été émis au profit de la société de l’inculpé lui-même.

Un malheur ne vient jamais seul, dit-on. C’est ainsi qu’au même moment, les enquêtes ont permis de découvrir plusieurs autres opérations frauduleuses de transfert d’argent importantes du compte de la Sodima-Sarl vers celui de la Sonetra-sarl, alors que les deux entreprises n « N’entretiennent pas la moindre relation d’affaire. Le cumul du montant disparu a été évalué à plus de 1,2 milliard de Fcfa impliquant une centaine de chèques frauduleusement émis.
Pour y voir clair, la DG a porté l’affaire au Pôle économique et financier où une enquête a été ouverte à la suite de laquelle Sory Ibrahima Diarra Madoucou Coulibaly et Boucari Adjeda Traoré furent interpellés, poursuivis et inculpés devant le magistrat instructeur pour les chefs d’ infractions de « faux et usage de faux en écriture, corruption dans le secteur privé et soustraction de biens dans le secteur privé ».

À l’interrogatoire, Sory Ibrahim a entièrement reconnu les faits qui lui sont reprochés. Cependant ses co-inculpés : dame Traoré Madoucou Coulibaly et Boucari Adjeda Traoré ont catégoriquement réfuté les accusations.
Le principal accusé a fait preuve de bonne foi pour aider la Cour dans la recherche de la vérité. C’est ainsi qu’à l’information, il confirmera qu’à chaque paiement de fournisseurs, il subtiliserait plusieurs chèques de différents chèques du compte bancaire de sa structure qu’il reproduisait. Cela avant d’émettre les originaux sur lesquels il imitait la signature du DG au profit de son entreprise personnelle : Sonetra-sarl.

Et par la même occasion, le « criminel au col blanc » pour ne rien laisser paraître, remplissait les copies des mêmes chèques au nom de plusieurs fournisseurs affiliés de la Sodima-Sarl. Histoire de justifier ses retraits frauduleux de fonds.
L’accusé pensait pouvoir attendre le cœur des jurés en affirmant avoir investi les fonds détournés dans des œuvres caritatives à travers sa fondation dénommée : « Cri du peuple innocent », créée en 2017. Malheureusement, cela a laissé les jurés de marbre et les carottes étaient déjà cuits pour lui.

Quant à ses coaccusés, ils n’ont à aucun moment de la procédure, varié dans la dénégation systématique des faits. Ils ont rejeté toutes les formes de culpabilité dans cette histoire de fraude. Au terme de plusieurs heures de débats, la Cour a reconnu coupable Sory Ibrahima Diarra. Il a été écopé de 10 ans de prison ferme et condamné au remboursement de la somme détournée. La peine est assortie du paiement de 100.000 Fcfa au titre de dommages et intérêts pour la structure floue. Les deux coaccusés ont tout simplement été acquittés.

Tiédié DOUMBIA

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