Frontière Mali – Guinée : le passeport de l’ancien magistrat Dramane Diarra confisqué

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C’est un nouveau revers pour l’ancien magistrat Dramane Diarra. Une semaine après le rejet de son recours contre sa révocation de la magistrature, Dramane Diarra fait une nouvelle mésaventure. Ce lundi, à alors qu’il se rendait à des funérailles, l’ancien magistrat a été recalé à la frontière guinéenne : son passeport confisqué.

Maliweb.net – « La vie, c’est beaucoup de matins », dit un adage bambara. Et l’ancien magistrat Dramane Diarra ne dira pas le contraire. « Je partais ce matin [lundi 9 décembre] à Kankan en République de Guinée », raconte-t-il à ses abonnés sur facebook. Le motif du voyage, dit-il, était de présenter des condoléances à la famille de feu Cheick Fantamady Cherif Haïdara dit Kankan Sékouba pour le décès d’un membre de sa famille.

Arrivée à Kourémalé, ville frontalière, la délégation se rend au Commissariat de Police pour les formalités. Les voyageurs doivent « attendre le commissaire chargé de l’immigration, momentanément absent du Commissariat ». « A son arrivée, il nous a fait comprendre que sur instruction de sa hiérarchie mon passeport est saisi ». Pire, « je devrai retourner à Bamako ».

L’ancien magistrat a insisté pour savoir de qui venait une telle instruction d’entrave à la liberté de circuler un citoyen en dehors de toute procédure légale ou judiciaire. Un entretien téléphonique se tient alors entre le Commissaire divisionnaire à la Police des frontières, chef hiérarchique direct du commissaire exécutant. Le Commissaire divisionnaire qui n’était apparemment pas au courant d’un tel ordre finit par avouer que « l’instruction venait d’un niveau supérieur ».

En dépit de la présentation de ma carte biométrique, autre document de voyage qui permet de traverser la frontière guinéenne, Dramane Diarra est contraint de reprendre le chemin de Bamako. Le tout sans « aucun document de saisie de son passeport ».

Ce mardi 10 décembre, l’ancien magistrat rend visite au Directeur général de la Police des frontières pour comprendre les raisons de la saisie de son passeport. L’accueil n’était aussi narguant que celui réservé au disgracieux « Lieutenant de Kouta » dans le bureau du commandant Bertin, mais Dramane Diarra aura tout de même patienté un quart d’heure devant le bureau de ce policier (fusse-t-il directeur). Le comble : le visiteur ne pourra pas rencontrer le directeur qui doit finalement se rendre à un enterrement (celui du gouverneur de Ségou).

Cette situation donne envie de rappeler à Dramane Diarra la comparaison d’Amadou Hampâté Bâ sur le pouvoir et l’alcool. Mais, il est clair qu’en écrivant cette maxime, le sage de Bandiagara n’avait pas en face de lui un Général d’armée droit dans ses rangers. Il est alors préférable pour tous de demander à l’ancien tout-puissant Procureur du Tribunal de la Commune IV du district de Bamako de se consoler avec cette réflexion de Paul Valéry qui avait compris que « le pouvoir sans abus perd son charme ».

Mamadou TOGOLA / maliweb.net

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3 COMMENTAIRES

  1. VIVE LE GRAND MALIKURA–VIVE LA CONFEDERATION DE L’AES–VIVE LA JUSTICE MALIENNE–VIVE LA RUPTURE–BRAVO ASSIMI-IB-TIANI POUR AVOIR REDONNE AUX PEUPLES DU SAHEL LEUR LIBERTE-LEUR HONNEUR ET LEUR DIGNITE

  2. C’est grave mais ce sont des pratiques courantes dans un pays dirigé par un régime illégal.
    Dans une dictature, toutes les libertés sont entravées. Qu’il s’agisse de la liberté de va et viens, la liberté d’opinion la liberté de s’informer de manifester de critiquer ou d’entreprendre. Les Maliens ont laissé faire les militaires. Les conséquences seront terribles et frapperons tous et toutes.
    Nous n’avions Rien avant. Nous n’avons toujours Rien aujourd’hui et nous avons en plus perdu la liberté. Cette liberté inestimable arrachée au prix du sang des martyrs du regime de Moussa. Les foules ont chanté et dansé pour les militaires des deux coup d’Etat. Elles ignoraient qu’elles célébraient notre malheur. Nous sommes désormais étouffés sous les applaudissements du public du MALI Kura.
    Le magistrat Diarra subit les injustices des complices de ce régime. Qu’il sache garder sa dignité en face des exécutant indignes des basses oeuvres des putschistes. Un jour viendra, les maliens lui rendrons justice.

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