Faradji Baba, 1er Pdt de la Cour d’Appel de Bamako à l’ouverture des Assises Spéciales : « …la criminalité financière enrichit quelques-uns, appauvrit le plus grand nombre… »

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Les travaux de la session spéciale de la Cour d’Assises de Bamako sur les crimes économiques et financiers ont débuté le lundi 1er juillet dernier dans la salle ‘’Boubacar Sidibé’’ de la Cour d’Appel de Bamako. Au rôle de cette session, 51 affaires impliquant 181 accusés dont 15 femmes.

Cette cérémonie d’ouverture s’est tenue en présence du Secrétaire Général du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Dr Boubacar Sidiki Diarrah. De même que le 1er Président de la Cour d’Appel de Bamako, Faradji Baba, du Procureur Général, Hamadoun dit Bolobo Guindo et la représentante du Bâtonnier de l’Ordre des Avocats, Me Aïssata Sy.

Premier à prendre la parole, le PG Guindo a tenu à mettre l’évènement dans son contexte. Pour lui, l’organisation de cette session spéciale, dédiée légitimement et exclusivement aux questions de délinquances économiques et financières qui sont facteurs du sous-développement, du déséquilibre social et de la souffrance populaire, témoigne de la volonté des plus hautes autorités de lutter efficacement contre ces fléaux conformément aux recommandations formulées par la population et la vision éclairée de la gouvernance en cours. Dans cette dynamique, il a nourri l’espoir de voir la Cour prendre des décisions persuasives et dissuasives qui permettront de maintenir l’ordre public économique et financier. Ce, en sanctionnant convenablement les délinquants et de recouvrer les fonds illégaux détenus par ces malfaiteurs, au profit de l’Etat.

Dans son intervention, Me Aïssata Sy, la représentante du Bâtonnier de l’Ordre des Avocats a donné l’assurance que les avocats maliens constitués pour cette session feront mieux que ce qui est attendu d’eux. Notamment contribuer en professionnels, à élever les débats sur la culpabilité présumée des accusés ou leur innocence. A la suite du PG Guindo, elle a salué la détermination du Gouvernement à faire de la justice, un outil efficace de gestion de l’économie nationale à travers la tenue de cette session spéciale.

Néanmoins, Me Sy a attiré l’attention du Parquet Général sur le non payement des dus de ses confrères commis d’office des dernières Assises de Bamako, de Kayes et de Mopti. « Il est clair que, le rôle classique de l’Avocat est avant tout la défense de la veuve et de l’orphelin. Cependant, par ma voix, je voudrais attirer l’attention du Parquet Général qu’à la suite des dernières assises de Bamako, de Kayes et de Mopti, les confrères commis d’office n’ont pas été rémunérés. Cette situation inconfortable a conduit M. le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats à puiser dans les caisses du Barreau pour venir en aide aux confrères commis d’office » a-t-elle déploré.

Les conséquences de la criminalité financière décortiquées

A son passage au pupitre, le 1er Président de la Cour d’Appel de Bamako, Faradji Baba a signifié que  la lutte contre la délinquance économique et financière est une exigence démocratique majeure. Qu’avec ces fléaux, le bon fonctionnement de l’économie et de l’avenir de la Nation toute entière sont en jeu. Ces infractions mettent en péril les finances de l’Etat, dit-il, en privant des ressources nécessaires à la réussite des politiques publiques. Et de soutenir que ces infractions constituent une véritable violence envers les citoyens en difficultés, une violence contre ceux qui sont privés d’emploi et une violence contre ceux qui vivent en deçà du seuil de pauvreté.

Sans ambages, il estime que : « la criminalité financière enrichit quelques-uns, appauvrit le plus grand nombre, creuse les inégalités, nourrit la frustration, le ressentiment et la crispation ». De plus, qu’elle conforte le sentiment d’exclusion ressenti par certains et l’idée, répandue, de l’impunité des délinquants au « col blanc ». Occasion pour lui de solliciter ses collègues magistrats à examiner les infractions inscrites au rôle, dans le strict respect des principes légaux.

Mariam Sissoko

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