Le colonel-major Nouhoum Dabitao a démissionné de son poste au CNT pour faire face à la justice et “défendre son honneur“. “Il est serein et attend la suite de l’instruction“, disent ses proches.
Jusqu’au 7 mars 2024, l’officier supérieur était le 1er questeur du Conseil national de la transition (CNT). A cette date, il a démissionné de lui-même pour perdre son immunité afin de se présenter devant la justice. Peu avant, son nom a été cité dans le dossier des “équipements militaires”. A l’époque des faits, l’intéressé était DFM au ministère de la Défense et des Anciens combattants.
“Mon client n’a absolument rien à se reprocher. C’est un militaire, il est au fait de ce qui se passe dans le pays. S’il voulait, il aurait pu discrètement quitter le pays avant d’être convoqué. Il ne l’a pas fait. C’est donc parce qu’il n’a rien à se reprocher“, explique Me Moussa Diarra.
Les faits portent notamment sur un protocole d’accord signé avec la société Guo-Star pour l’équipement de l’armée malienne. Pour être plus précis, il s’agit d’un contrat passé entre le d’Amadou Baïba Kouma.
Le 5 novembre 2013, le directeur de cabinet d’Ibrahim Boubacar Kéita, chef de l’Etat à l’époque, délivre en bonne et due forme à la société Guo-Star, un document officiel l’autorisant à engager les démarches pour l’acquisition de matériels d’habillement, de couchage, de campement et d’ameublement (HCCA) et de véhicules de transport pour un montant total de plus de soixante-neuf milliards F CFA (69 183 396 474 F CFA), dont plus 34 milliards F CFA (34 066 867 000) au titre du matériel HCCA.
Pour ce faire, il a été opéré un montage financier avec la Banque Atlantique pour que le paiement s’étale sur trois ans avec un an de différé et une garantie donnée par le ministère de l’Economie et des Finances.
Le protocole a été passé sous l’article 8 du décret n°08-485/P-RM du 11 août 2008 portant procédures de passation, d’exécution et de règlement des marchés publics et des délégations de service public.
A y regarder de près, on retient que Guo-Star, en tant qu’entreprise cherchant légitimement à faire du profit, n’a fait que réduire le prix d’achat pratiqué habituellement.
Par ailleurs, Guo-Star avait consulté les fournisseurs traditionnels de la direction du commissariat des armées (DCA) et de la direction du matériel, des hydrocarbures et du transport des armées (DMHTA).
Ce dossier avait déjà été tranché un moment par la justice qui a même condamné l’Etat malien à payer des dommages et intérêts à la société Guo-Star.
Le colonel-major Dabitao est décidé à prouver son innocence et à démontrer que lui et des partenaires du Mali ont livré une excellente pièce. Dans le dossier son rôle principal a été de fournir la liste des besoins de l’armée et d’accuser réception du matériel.
Abdoulaye Coulibaly
‘Dans le dossier son rôle principal a été de fournir la liste des besoins de l’armée et d’accuser réception du matériel.’
Monsieur le journaliste c’est déjà suiffisant pour une poursuite judiciaire dans une transaction qui a foiré et dans laquelle les gens se sont fait plein les poches sur le dos de l’Etat.
On ne réceptionne pas sans vérification.Qualité, prix, fournisseur, origine du produit.
Il faut être vraiment honnête comme un Dr Soumana Sacko pour ne pas bouffer sous IBK.
Cela me rappelle du film du Faso intitulé ‘Affaires publiques.’
Un fournisseur de l’armée ayant eu un marché ‘sous table’ de gilet pare balles.Son concurrent a dénoncé la mauvaise qualité du matériel, mettant en avant la vie en danger des militaires engagés contre les terroristes.
A l’Etat major, le fournisseur chantait que la qualité du matériel est impecable, qu’il s’agit même de type GK.
L’officier en charge du dossier, a ordonné au fournisseur d’enfiler un gilet pare-balles, il a degainé son pistolet prêt à tirer sur la poitrine du fournisseur pour tester la qualité du matérial.
Un simple essai de qualité.
Le fournisseur ne s’attendait pas à cela, les yeux hors de la tete, il a immediatement reconnu la qualité du matériel.
Le fait même de donner ce marche a Guo Star sent la magouille sur tous les plans.
Quand les fournisseurs de bricoles doivent fournir l’armée en matériel de guerre c’est très ridumentaire et condamnable.