Café des droits de l’Homme : La leçon magistrale du Ministre Mamoudou Kassogue sur l’impact de la corruption sur les droits de l’homme

0

Mardi 10 Décembre, le Mali a célébré l’anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 Décembre 1948 à travers la 28ème édition de l’Espace d’Interpellations Démocratiques (EID) qui a permis aux citoyens maliens d’interpeller directement leurs gouvernants pour leur demander des comptes par rapport à leur gestion des affaires publiques et de leur soumettre leurs préoccupations. Il s’agit là d’un véritable espace de promotion de la bonne gouvernance et des Droits humains. Toujours dans la célébration de la Déclaration Universelle des droits de l’Homme, la Direction nationale des Droits de l’Homme (DNDH) avec l’appui technique et financier du projet USAID Sariya Bato ont lancé le <<café des droits de l’Homme >> ce jeudi 12 décembre qui s’inscrit aussi dans cette dynamique de promotion et de protection des Droits de I‘Homme et qui avait pour thème : impact de la corruption sur les droits de l’Homme dont le Ministre de la Justice, Droits de l’homme et Garde des Sceaux, M Mamoudou Kassogue a présenté la leçon inaugurale du thème.

L’espace d’échanges et de dialogue, dénommé Café des droits de l’homme à travers les causeries- débats visent à améliorer la compréhension des droits humains par la population en abordant des thématiques essentielles telles que les droits des femmes, la lutte contre la traite des personnes, les droits des enfants, et bien d’autres car elle favorise l’information, la sensibilisation et la responsabilisation des citoyens. En donnant la parole à des experts et en impliquant les participants dans les discussions, le Café des droits de l’Homme encourage une meilleure appropriation des droits humains et renforce la prévention des violations. Le Café des droits de l’Homme constitue donc une plateforme clé pour engager les citoyens, renforcer les capacités des acteurs locaux, et aligner les pratiques nationales sur les normes internationales en matière de droits humains. Cette initiative est en parfaite cohérence avec les missions de la Direction nationale des Droits de l’Homme (DNDH) selon les explications de son directeur M Abdoul Karim Diarra.

Pour le Directeur de la Mission de l’USAID au Mali, M Oghale ODDO, le Café des droits de l’Homme est soutenu par le projet USAID Sariya Bato, qui se traduira par une cette série de rencontres périodique organisée principalement à Bamako, avec des extensions dans d’autres régions selon les ressources disponibles, permettant ainsi une portée nationale et une accessibilité accrue pour les populations éloignées.

M Mamoudou Kassogue, Ministre de la Justice Droit de l’Homme et Garde des Sceaux dans sa leçon inaugurale du Café des droits de l’Homme : impact de la corruption sur les droits de l’Homme rappellera que l’Histoire de l’humanité est faite de hauts et de bas. Elle est partagée entre l’amélioration continue de l’organisation sociale et de la production et les avancées scientifiques, techniques et technologiques qui visent à assurer le bonheur de l’Homme, son épanouissement d’une part; et les violences et atrocités, d’autre part, qui menacent son existence, notamment à travers les guerres et leurs corollaires de malheurs, les famines, les maladies, l’exploitation et l’avilissement de l’Homme, l’accaparement et la destruction des ressources naturelles, la dégradation de l’environnement, etc.

Face à cette situation et aux nombreuses menaces qui pèsent sur I‘Humanité, le besoin s’est fait sentir de maintenir la paix et la justice dans les sociétés, mais aussi de protéger la personne humaine et d’assurer son épanouissement. C’est dans cette dynamique que se sont constitués les Droits de l’Homme à travers l’adoption de différents documents (Déclarations, Pactes, Chartes, …) qui visent tous à promouvoir la paix et la justice et à protéger la dignité et la liberté de la personne humaine.

Ces différents documents lui reconnaissent un certain nombre de droits dits fondamentaux, car inhérents à la personne et sans lesquels il ne peut survivre et s’épanouir. Il s’agit de droits qui se caractérisent par le fait qu’ils sont universels, inaliénables, indivisibles et interdépendants.

Il s’agit des : Droits civils et politiques : Droit à la vie, à l’intégrité physique, à la libre circulation, droit à un procès équitable et à la présomption d’innocence, droit de vote, libertés de pensée, de conscience, d’opinion, d’expression, de presse, d’association, etc. ; Droits économiques, sociaux et culturels: Droit au travail, à la santé, à l’éducation, à l’alimentation, à l’eau potable, à un niveau de vie suffisant et décent, droit de participer à la vie culturelle de son pays; Droits de la solidarité: Droit à un environnement sain, droit au développement, droit à la paix, droit des peuples à disposer d’eux- mêmes, droit au respect du Patrimoine commun de l’humanité. Les individus, les groupes sociaux et les Etats sont les responsables de la réalisation de ces droits ; les États et l’ONU en sont les garants.

Pour la réalisation de tous ces droits qui sont indispensables pour le bonheur de l’Homme et la stabilité du monde, il faut des ressources qui sont à la fois financières, matérielles et humaines, mais aussi la paix et la sécurité. A l’échelle des États, chaque Etat organise son système politique, économique et social en fonction de ses réalités et de ses orientations. Dans un contexte normal, les richesses et ressources produites directement ou à travers les partenariats devraient suffire pour couvrir les besoins essentiels de l’Homme à court, moyen ou long terme en exécution des budgets votés chaque année et qui couvrent tous les secteurs d’activités et tous les domaines de la vie.

Fulmine qu’il se trouve malheureusement que dans de nombreux pays, ces ressources et richesses ne sont pas équitablement reparties et font l’objet de détournements qui se réalisent à travers l’atteinte aux biens publics par vol, abus de confiance, escroquerie, faux, usage de fausses et autres malversations, la corruption, la concussion, le favoritisme, l’abus de biens sociaux, le blanchiment de capitaux et la prise illégale d’intérêt, entre autres. Cela dit, la question fondamentale qui se pose est de savoir quel est l’impact réel de ces détournements, donc de la corruption, sur les Droits de l’Homme ? L’autre question concerne les actions à entreprendre pour promouvoir et protéger les Droits de l’Homme ?

Parlant de l’impact de la corruption sur les Droits de l’Homme, M Mamoudou Kassogue, Ministre de la Justice Droit de l’homme et Garde des Sceaux explique qu’il est de notoriété publique que la corruption détruit tout ce qu’elle touche. Les détournements de deniers publics ont des conséquences néfastes sur l’Homme, la société et l’Etat. Ainsi, à cause de la corruption, l’Etat voit sa crédibilité et sa légitimité affectées, la société voit ses repères et ses valeurs bafoués et l’individu et les groupes d’individus voient la réalisation de leurs droits hypothéquée. L’impact de la corruption sur la paix et la sécurité ; L’impact de la corruption sur la qualité de ressources humaines (recrutements) ; L’impact de la corruption sur les projets de développement (routes, agriculture) ; L’impact de la corruption sur l’accès à l’eau, à l’énergie, à l’alimentation ; L’impact de la corruption dans le secteur minier ; L’impact de la corruption sur la santé ; L’impact de la corruption sur l’éducation ; L’impact de la corruption sur l’environnement (déforestation, dégradation du sol, empoisonnement des cours d’eau, pollution de l’air, …) ; L’impact de la corruption dans le domaine du foncier : accès à la terre, au logement, inondations ; L’impact de la corruption sur la croissance économique ; L’impact de la corruption sur l’exacerbation des inégalités ; L’impact de la corruption sur la confiance des citoyens ; L’impact de la corruption sur l’efficacité des institutions ; L’impact de la corruption sur le processus électoral.

Bokoum Abdoul Momini/maliweb.net

Commentaires via Facebook :

REPONDRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Leave the field below empty!