Chaque 20 mars est célébré la Journée mondiale du conte. Une opportunité de célébrer l’art ancestrale de la narration.
Le conte est un récit oral, une histoire pour les enfants, génération en génération plongeant l’enfant dans le monde imaginaire où les animaux parlent. Pour la 5e édition, le thème était « Réimaginez votre monde ».
Dans la société africaine, le conte a une importance capitale. Les soirs, les enfants se rassemblaient autour d’une vieille personne, une maman, une tante qui racontait une histoire et à la fin posait des questions sur l’enseignement qui peut en être tiré. Ces récits captivants ont bercé l’enfance de plus d’un. De nos jours les écrans ont pris le dessus.
Pour Ousmane Diarra, écrivain et conteur, le conte permet d’éduquer un enfant au sens de l’écoute. « Les objectifs du compte sont nombreux. Un enfant qui a l’habitude d’écouter les contes, une fois qu’il atteint l’âge adulte, il a un sens de l’écoute plus développé. Et une personne qui sait écouter les autres a plus de chance d’éviter un affrontement. Le conte éduque également la mémoire, il permettait aux enfants de mémoriser les histoires et de les structurer dans leurs têtes. Le conte occupe une place importante dans la vie sociale d’un enfant, il lui permet de comprendre le fonctionnement de la société et de ne pas abuser sur les plus petits et les plus fragiles d’où de nombreux conte sur les orphelins. Le conte aide les enfants à bien grandir, à se socialiser, le conte a remplacé en quelques sortes la littérature de jeunesse », explique M. Diarra.
Aux dires de notre conteur, les plus petits symbolisent le lièvre connu pour sa malice et ses stratagèmes. Et les plus forts s’identifient à l’hyène qui est brute. Mais dans l’imaginaire des enfants ils s’identifient plus au lièvre qu’à l’hyène.
Cependant Ousmane Diarra déplore la disparition de cette pratique pleine d’enseignement et qui était en général à la base du lien grands-parents-petits enfants.
« Je me suis rendu compte que le conte disparaissait au fil du temps. Les enfants de notre village sont venus en vacances à Bamako chez moi, quand j’ai fini un conte je leur ai posé la question s’ils en connaissaient du village. Leurs réponses étaient négatives et c’est la preuve que les contes sont menacés de disparaître et d’être mis dans les oubliettes, pourtant les épopées existent toujours », déplore Ousmane.
Dans la plupart des cas, les grands parents tant qu’ils étaient en vie s’occupaient de l’éducation et du loisir de leurs petits-enfants selon le conteur. Ils occupaient leurs temps à enseigner les petits enfants par des contes et devinettes.
Si le premier consistait à leur enseigner par le divertissement, le second consistait à forger l’esprit critique chez l’enfant et de lui faire travailler son intelligence.
Oumou Fofana