Face au refus de certaines entreprises de se conformer à la loi, malgré ses nombreuses lettres de rappel et celles du ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social ainsi que du directeur national du travail, le Syndicat national des banques, assurances, microfinances, établissements financiers, pétrole et commerce du Mali (Synabef) a décidé de déposer un préavis de grève de 72 h à partir du mercredi 17 avril 2024 reconductible à 96 h à partir du lundi 22 avril.
Dans le document de grève, il est mentionné clairement que cette décision fait suite au refus catégorique de certaines entreprises notamment la Société de gestion du dépôt Sanké, Petro Ndiaye, Corridor, Total Energy, Ola Energy, Dépôt Shell Vivo Tabakoto, Bereben et Ubipharm de se conformer à la loi, malgré les lettres de rappel du syndicat, du ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social et du directeur national du travail.
S’y ajoutent les démarches et les tractations entreprises en toute responsabilité par le Synabef en vue de la préservation d’un climat social apaisé et un environnement de travail serein dans nos différentes entreprises et ce, depuis plusieurs mois ainsi que la résolution de l’assemblée générale extraordinaire des travailleurs, tenue le jeudi 28 mars 2024 à la Bourse du travail, où il a été demandé au bureau exécutif du Synabef le dépôt sans délais d’un préavis de grève en vue de la satisfaction des points de revendications regroupés en trois catégories ; à savoir : le respect de la liberté syndicale et le retour sans conditions et sans délai de tous travailleurs licenciés ou renvoyés illégalement ; la régularisation des cas d’injustice ; les respect des engagements.
Respect de la liberté syndicale
S’agissant des revendications entrant dans le cadre du respect de la liberté syndicale et le retour sans conditions et sans délai de tous travailleurs licenciés ou renvoyés illégalement, il faut noter le retour et le rappel des salaires de ses militants camarades licenciés à Bereben depuis 2022, Total Energy, Ola Energy, Petro Ndiaye, Corridor, Star Oil, Dépôt Sanké, Dépôt Shell Tabakoto; le retour sans délais et avec rappel des salaires des 158 travailleurs expulsés injustement pour des raisons de revendications à Ubipharm depuis le 1er décembre 2023 et la satisfaction entière de leurs points de revendications légitimes…
En ce qui concerne la régularisation des cas d’injustice, le syndicat exige, entre autres, la régularisation sans délais des CDD et des intérimaires en CDI dans toutes les entreprises conformément au code du travail; la mise en place de l’assurance décès et invalidité dans nos entreprises ; la mise en place de la retraite complémentaire dans toutes nos entreprises (système de capitalisation ou CRRAE) ; la régularisation de tous les intérimaires dans les secteurs commerces, des SFD et pétrole ; le paiement sans délai des primes de scolarité, de Tabaski, de Noël allouées aux travailleurs permanents à tous les travailleurs régularisés ainsi que le paiement de la gratification à tous les travailleurs permanents, intérimaires et revendeurs conformément à la décision de la commission mise en place à cet effet.
Toujours dans le cadre de la régularisation des cas d’injustice, le Synabef réclame la prise en charge immédiate des coulages des gérants par la facturation à la pompe et le remboursement des coulages supportés abusivement durant toute la période de leurs gérances ; l’augmentation des marges à 40 F CFA par litre et par produit et l’intervention de l’Etat dans la fixation et la stabilisation de ces marges des produits pétroliers ; la mise en œuvre effective des protocoles signés par le GPP et GMPP ; la régularisation sans délai de la situation de Mohamed Diallo, agent caissier à l’agence BCS d’Hamdallaye en classe 5A et avec rappel depuis 2011 date de l’obtention de son diplôme de cours de banque à l’ANPE.
Respect des engagements
Quant à la troisième catégorie relative au respect des engagements, le syndicat revendique le respect du protocole d’accord du 26 Juillet 2023 sur l’application de l’ordonnance de 1969 et son décret n°148 PG-RM du 22 novembre 1971 relatifs aux modalités de gestion du fonds social et le retrait sans délai des directions générales dans la gestion du fonds social ; l’audit du fonds social dans toutes nos entreprises où l’application du décret n°148 PG-RM du 22 novembre 1971 fait défaut ; la mise en place du fonds social conformément à la Convention collective des entreprises pétrolières dans toutes les entreprises pétrolières ; le passage de la classe 4C après cinq (5) ans d’ancienneté à la classe 5A ; la mise en œuvre du point 12 du protocole d’accord du 22 juillet 2023 relatif à la diligence dans la mise en place et la relecture des accords d’établissements ; l’instauration d’un plan de carrière dans l’ensemble de nos entreprises.
A en croire le Synabef, faute d’obtenir satisfaction entière aux doléances ci-dessus, le Syndicat national des banques, assurances, établissements financiers, microfinances et commerces du Mali (Synabef) décide d’observer une grève de 72 h reconductible à 96 h sur toute l’étendue du territoire national.
Et de préciser que cette grève débutera le mercredi 17 avril 2024 à zéro heure et s’achèvera le vendredi 19 avril 2024 à minuit. Elle sera reconduite pour 96 h à partir du lundi 22 avril 2024 à zéro heure au jeudi 25 avril 2024 à minuit.
Boubacar Païtao