Les lampions se sont éteints au Centre international de formation en agroécologie paysanne de Selingué qui abritait la première édition du Forum des Femmes du Secteur informel de l’Afrique de l’Ouest qui s’est du 21 au 24 octobre 2024. Ce premier forum a enregistré une centaine de braves femmes du secteur informel venues de 12 pays de l’Afrique de l’Ouest. Le Forum a été initié par la Convergence Globale des Luttes pour la Terre et l’Eau Ouest Africaine ( CGLTEOA) à travers sa section féminine, l’Union des Femmes du Secteur Informel ( UFSI ). Le thème qui a été retenu pour cette première édition est ‘’ Engageons Nous pour l’autonomisation des femmes du secteur informel pour un développement harmonieux’’
Par rapport à l’évolution des femmes ouest africaines d’émancipation et d’autonomisation a été très tôt compris par la Convergence Globale des Luttes pour la Terre, l’Eau et les Semences paysannes ouest africaine (CGLTE-OA), née en 2015 au Mali. Une dynamique était déjà là avec l’Association de Défense des Droits des Aide-ménagères et Domestiques (ADDAD), créée au Mali et soutenue par l’UACDDDD mouvement malien d’associations communautaires en lutte sur les droits des communautés et notamment fonciers, dont le secrétaire général est le porte-parole de la CGLTE-OA. L’ADDAD créée par les aide-ménagères elles-mêmes, est par essence affiliée au Secteur Informel et s’est développée dans 10 pays de l’Afrique de l’ouest via la CGLTE-OA. C’est dans ce sillage qu’un Groupe Genre spécifiquement dédié aux femmes s’est formé au sein de la CGLTE-OA avec dès sa création leur représentation au sein des différentes instances, un homme et une femme sont des points focaux de chaque plateforme pays et une participation pleine aux activités globales en jouant les premiers rôles, tout en ayant également un espace de discussions et de formulations de stratégies qui leur sont propres. De plus, les femmes et filles de la CGLTE-OA se sont constituées en groupement ou coopérative bénéficient chaque année d’appui de la Coordination Régionale de la CGLTE-OA en collaboration avec les partenaires pour les aider à booster la production et maximiser les revenus afin de mieux participer à la gestion de la famille. Toute cette synergie s’est rapidement transformée en une construction collective en créant des Unions des femmes du secteur informel (UFSI), la première est née au Mali et sont maintenant présentes dans les 16 pays membres de la CGLTE-OA
Ce premier forum a été l’occasion de consolider la dynamique d’autonomisation des groupements de femmes du secteur informel au sein de la CGLTE-OA en faisant l’État des lieux des groupements des femmes du secteur informel en élaborant une charte des UFSI et le plan d’action triennal enfin de partager les expériences notamment autour de la transformation et l’approche multidimensionnelle de l’agro écologie paysanne .
Ce que l’on retient à la fin des travaux du forum, les braves femmes de l’Afrique de l’ouest ont élaboré la Charte des Unions des femmes du Secteur informel de l’Afrique de l’Ouest (UFSI-AO) ou leur vision est d’être une synergie forte au sein de la CGLTE-OA qui fédère et porte la voix de toutes les femmes du secteur informel de l’Afrique de l’ouest avec des valeurs tel que (Disponibilité, Dynamisme, Engagement, Équité, Leadership, Redevabilité, Respect, Solidarité, Transparence et Tolérance) . Dans la charte , elles ont comme missions : soutien, défense, protection des femmes dans leurs luttes pour leurs droits, leur autonomisation, leur représentativité ; promotion des femmes au cœur des gouvernances et d’un développement sain pour une prospérité partagée avec l’approche globale de l’agroécologie paysanne aux niveaux économique, environnemental, socioculturel du local, national, régional à l’international ; mobilisation des femmes du secteur informel et élargissement des UFSI dans chaque pays de l’Afrique de l’Ouest en valorisant leurs cultures dans la diversité ; culture de la solidarité entre femmes du Secteur Informel ouest africain et enfin conscientisation des femmes du secteur informel.
Et vivement la deuxième édition dans trois ans selon la charte.
Bokoum Abdoul Momini/maliweb.net