Démarrée le 20 avril dernière, la phase régionale du dialogue inter-maliens a pris fin le 22 avril 2024. De Kayes à Koulikoro, de Sikasso à Ségou, de Bougouni à Dioila, en passant par Nioro, Koutiala, Kita, Nara, Bandiagara, San jusqu’à Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudénit et Ménaka, etc., c’était pratiquement la même atmosphère que lors des phases communes : absence de certains acteurs clés des mouvements armés et des têtes pensantes du djihad, boycott des travaux par les nombreux états-majors de partis, principalement les signataires de la coalition du 31 mars 2024. À l’instar de la participation, les recommandations étaient tout aussi presqu’identiques avec le glissement de quelques doléances présentées comme des préoccupations régionales sans être des facteurs de retour de paix. En effet, les participants de Kidal ont insisté sur la prolongation de la durée de la Transition et la candidature du chef de l’État Assimi Goïta à la présidentielle prochaine, tandis qu’ailleurs les préoccupations portent essentiellement sur la démobilisation des groupes d’auto-défense et de tous les groupes armés. À Bandiagara, les échanges ont été plutôt dominés par la sécurisation de la route nationale N°15, l’installation d’un camp de l’armée entre Parou et Songhobia et le retour des déplacés. Les communautés ont également exprimé le besoin de création d’emplois pour les jeunes pour lutter contre l’exode rural.
À Koutiala, les participants ont mis l’accent sur la dissolution des associations à caractère ethnique, la limitation du nombre de partis politiques à trois (3) et la réouverture de l’huilerie cotonnière du Mali Huicoma. A Kayes l’accélération du projet de navigabilité du fleuve Sénégal était au cœur de l’expression des besoins alors que Tombouctou plaide pour la revalorisation des mécanismes traditionnels de résolution des conflits et Gao pour la sécurité, l’énergie, les routes et la connexion internet.
À l’instar des 19 régions et des ambassades et consulats, les participants à la phase régionale du District de Bamako ont également joué leur partition dans la symphonie de la prolongation de la Transition de 12 mois à 36 mois. Ils ont en outre insisté sur la dissolution des associations à caractères ethniques ainsi que des milices d’autodéfense et leur intégration dans les rangs des forces régulières ou leur réinsertion à d’autres fonctions civiles. La capitale suggère par ailleurs de renouer le dialogue avec les partis politiques et d’élever les 5 colonels au rang de général.
Ainsi après les phases communales et régionales, les plus avisés sont désormais fixés sur les conclusions de la phase nationale prévue du 6 au 9 avril, qui par principe est la synthèse des recommandations formulées par les 21 régions administratives et le district de Bamako.
Amidou Keita
Le folklore est à la fois honteux et ubuesque. Quel est le sens de prolonger une
dont les acteurs eux-mêmes estiment qu’elle est loin d’être terminée ? Si l’indécence avait un visage humain, on y verrait sans doute celui des animateurs de ce pseudo dialogue… Tôt ou tard, le peuple se rendra compte de l’arnaque politique et les mensonges subséquents dont il a fait l’objet. A bon entendeur, salut !—
Pensées rebelles.