Exploitation sexuelle commerciale des mineurs : Une pratique en expansion au Mali

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L’exploitation sexuelle commerciale des mineurs prend de l’ampleur au Mali. La pratique touche généralement les jeunes filles âgées de 14 à 17 ans. Elle les expose à des abus, violences et maladies. Elle les prive également de leur droit à l’éducation et à une enfance protégée. Les témoignages de certaines victimes et personnes – ressources révèlent que cette pratique est organisée par des réseaux d’hommes et de femmes sans scrupules, sans état d’âme,  uniquement motivés par le gain facile. 

Environ près de 160 millions d’enfants à travers le monde sont victimes des pires formes de travail des enfants. Au Mali, malgré les multiples efforts du gouvernement et ses partenaires, la situation demeure alarmante. Le taux de travail des enfants ne cesse d’accroître, notamment dans les régions de Koulikoro (22,6%), Ségou (19,4%), Mopti (17,2%), Sikasso (14,3%) et Kayes (11,4%), selon le rapport de 2020 de l’Institut national de la statistique (INSTAT). Parmi les pires formes de travail des enfants, l’exploitation sexuelle commerciale des mineurs se développe de nos jours à un rythme inquiétant. Cette pratique implique des enfants âgés de 14 à 17 ans exploités à des fins sexuelles à travers la prostitution, la pornographie, le tourisme sexuel contre rémunérations.

Or, la Convention relative aux droits de l’enfant des Nations Unies ainsi que les lois nationales interdisent catégoriquement cette pratique. Ce  type d’exploitation est extrêmement préjudiciable à la santé physique, mentale et émotionnelle de ces enfants mineurs. Il les expose à des violences physiques et psychologiques sévères ainsi que des risques de maladies sexuellement transmissibles. En plus, il les prive de leurs droits à l’éducation et à une enfance protégée.

Phénomène en pleine expansion

Malgré ces interdictions, l’exploitation sexuelle des mineurs est bel et bien un phénomène qui existe au Mali. Il prend même de l’ampleur De la ville à la campagne, des réseaux organisés opèrent dans l’ombre et font chaque jour de nouvelles victimes à Bamako et dans les capitales régionales.

Parfois, certaines filles mineures sont forcées à intégrer ces réseaux. Le témoignage de ‘’Princesse’’, une adolescente nigériane de 17 ans, en dit long sur l’horreur de cette réalité.  « Je suis là depuis une année. Je suis arrivée au Mali en pensant travailler dans un salon de coiffure nigériane. Mais, à mon arrivée, on m’a enfermée dans un bar à Bougouni appelé « Ntétaso » et forcée à me prostituer. J’ai passé deux jours seulement là-bas avant de me retrouver dans un autre bar appelé « Empire » à Kati, près de Bamako. J’ai tenté de fuir sans succès. Dès lors, mon passeport et mon téléphone ont été confisqués. J’ai été également menacée. On m’a dit ensuite que j’ai été achetée. Donc, je dois travailler pour rembourser une somme fictive d’un million de francs de CFA. Sinon, je ne vais pas quitter le Mali. Ma famille ne sait même pas où je suis. Au début, mes compatriotes nigérianes dans ce bar me consolaient et me motivaient. Elles sont habituées. Et elles ne veulent même plus laisser ce travail. C’est le contraire pour moi. Une fois, j’ai encore essayé de fuir. Mais j’ai été arrêtée cette fois-ci par la patrouille de la police. Et le matin, un monsieur est venu me chercher. Il m’a fait savoir aussi que je ne pourrais jamais lui échapper. Car, il prétend avoir des complices au sein de la police. Je ne sais plus quoi faire.»

Cependant, d’autres s’y engagent volontairement pour des raisons économiques. C’est-à-dire la quête du gain facile. Mamoutou Dogoni, vigile dans une station d’essence à Kati, relate une anecdote édifiante.

« Mon ami et moi étions de passage devant un bar, ici à Kati, appelé «Fatôbougou» pour rejoindre notre poste. C’était vers 21h. Nous avons rencontré un groupe de prostituées. Elles étaient toutes mineures. Leur âge variait entre 15 à 17 ans environ. Elles se bagarraient au bord de la route. C’était des Nigérianes et des Maliennes. La cause de leur dispute était totalement désespérante. Il s’agissait du partage des clients. Les Nigérianes demandaient aux Maliennes de quitter leur base où les retrouvaient leur clientèle. Chose que n’entendaient pas faire ces dernières. Le plus triste dans cette histoire, c’est que nous avons identifié une ‘’petite sœur’’ du quartier. Elle avait à peine 16 ans. C’était la fille d’une voisine. La fille en question vivait avec sa maman à côté de nous. Nous l’avons ramenée de force à la maison. Mais, nous avons aussi regretté notre acte. Car,  notre grande surprise sa maman nous a traités de tous les maux. Elle est même arrivée à nous demander ceci :‘’Qui d’entre vous m’a donné une fois le frais de repas ? C’est ma fille qui m’aide dans mes besoins. Donc, laissez la tranquille !’’. Nous sommes restés sans voix durant quelques minutes. C’est en ce moment que nous avons su qu’elle était sa complice. Je la trouve quand même irresponsable », a conclu notre interlocuteur.

Au-delà de ces facteurs, certains estiment que les raisons d’expansion de ce fléau sont la pauvreté, le manque d’application des lois et de protection des enfants. Selon Seydou Traoré, sociologue, l’Etat doit renforcer son action sur ce terrain en collaboration avec les organisations de lutte contre l’exploitation des enfants.

Pour éradiquer le fléau, il exhorte l’Etat à faciliter davantage l’accès à l’éducation pour tous les enfants, encourager les formations professionnelles des enfants vers des métiers lucratifs, mener des campagnes de sensibilisation, accompagner les familles en situation de vulnérabilité, poursuivre les responsables de ces réseaux d’exploitation des enfants en justice, etc.

L’exploitation sexuelle des mineurs est une réalité inquiétante et nécessite une réponse urgente et coordonnée du gouvernement et ses partenaires.

Boubacar Idriss Diarra

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7 COMMENTS

  1. In short government must create agency to address this issue of sexual abuse plus other injurious abused of children. Agency must have power to act against any plus all who abuse children in any way. In short agency must not only be able to file criminal complaints plus prosecute them agency must have ability to enforce laws on moment notice. Thereof those who abuse children are much less likely to escape criminal justice.
    We must give capable people tools needed plus motivation to defeat sexual exploitation of children.
    Africa Fi FM
    People of Books!
    Henry Author Price Jr aka Kankan

  2. Que des crevards ces mecs et femmes de merde, des pays de merde, des gens de merde, des sociétés très sous développées sans aucune moralité
    Une sous espèces très lointaine d’humanoïdes

    • Bravo a la France tres maudite ou le royaume de Sodom et Gomorra ou le president Emmanuel Macron qui est marrie a un homme Brigitte avec son premier ministre Gabriel Atal PD et son Ministre des Affaires Estrangers Stephane Séjourne super PD!

      • Vas donc te faire enculé le négro , tu as l’anus dilaté à force de te faire enculer par tes amis russes , sale pd de merde. Déchet humain
        Mets toi dans ta tête de cafard que j’en ai rien à branler de tes stars françaises

  3. Diarrake ou sont nos chefs de familles? Nos chefs de nos communautés et ou sont nos valeurs traditionnelles et religieuses? On met tout sur la tete du gouvernement et ses partenaires, encore mendier et encore fuir nos responsabilités comme chefs de famille, de meres de familles, de chefs de quartiers, de chefs de village, etc….

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