Lettre à grand-père : On avance tel Sisyphe !

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Oui grand-père ! Je sais tu connais Sisyphe. Cet empereur de la malice condamné par Zeus à porter un rocher du bas d’une colline vers le sommet. Et une fois atteint le sommet, le rocher s’écroule et retombe au pied de la colline. Sisyphe, redescend, reprend le rocher et remonte la colline. Une fois au sommet, le rocher tombe de nouveau et Sisyphe, reprend.

Oui grand-père ! Telle est la vie de Sisyphe et la vie de tous ceux qui n’ont pas voulu apprendre de leurs erreurs et de l’Histoire. Ceux qui n’ont pas compris ou n’ont pas appris, reprennent toujours, cher grand-père. Telle est la triste réalité de la vie des gens qui ont voulu avancer sans une réelle lampe. Oui grand-père, hier est pour aujourd’hui, ce que sera demain.

Qui ne se rappelle pas du slogan, “Guinée-Mali-Ghana” ! Qui ne se rappelle pas de ces promesses et ces grandes ambitions. Chantées et vantées partout ! Ces doux rêves vendus à des desseins non encore explorés. Mais l’on se rappelle et l’on doit se rappeler de ce trio d’hommes politiques hors normes “Modibo, Nkrumah et Touré” ! Un doux rêve oublié !

Serons-nous des Sisyphe condamnés à revivre et à tout reprendre. Les mêmes slogans des années 60. Les mêmes cris, les mêmes mots. Les mêmes idées. Abas l’Occident ! Vive la Russie ! 64 ans après ! Un demi-siècle encore ! Le problème reste le même et la solution idem. Sous-développement et s’allier à la Russie ! 60 ans après !

Oui grand-père ! 60 ans après, notre problème reste le même que dans les années 60. On doit rompre avec un colon et s’allier à un autre colon. 60 ans après, on continue de croire à un messie, un homme providentiel qui viendra nous sauver. 60 ans après, l’éducation, la santé et l’emploi ne cessent de régresser. Et c’est à la France la faute et la Russie, l’ultime solution.

Tel Sisyphe qui prend et reprend, monte et remonte et qui ne cesse de recommencer, depuis 1960, notre patrie mère vit les mêmes problèmes et les mêmes solutions. Nous ne nous mettons jamais en question. Nous ne faisons jamais de mea-culpa. Nous ne regardons jamais les causes de l’échec en nous mais toujours accuser l’autre et s’y complaire.

Aujourd’hui, nous avons à peu près les mêmes problèmes que dans les années 60. Education, santé, infrastructure, énergie, industrie. Sur le plan politique, quel modèle d’Etat, quel régime ? Les mêmes hostilités politiques internes et internationales sur le choix géopolitique. Au fait, on reprend tout, tel Sisyphe.

A mardi, inch’allah pour ma 255ème lettre. Amine !

Lettre de Koureichy

 

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