Suite aux effondrements des mines d’or artisanaux à Kobadani dans le cercle de Kangaba le vendredi 19 janvier avec un bilan effroyable d’une soixantaine de morts et à Bilalkoto, dans la commune de Dabia, le 15 février 2025 dernier ayant causé la mort d’au moins 48 personnes, principalement des femmes, le gouvernement de transition avait déclaré qu’il ne traitera pas ces incidents comme un simple fait divers et agira en conséquence en se référant aux instructions du Président Assimi Goïta.
Il faut savoir que ces drames mettent en lumière les dangers liés à l’exploitation minière artisanale au Mali, un pays riche en ressources aurifères mais où les conditions de travail sont souvent précaires et non réglementées. Des accidents similaires se produisent régulièrement, illustrant les risques encourus par les orpailleurs dans leur quête d’or.
C’est pourquoi le Président de la Convergence Malienne contre les Accaparements des Terres (CMAT) M Soungalo Kone a tenu à réagir aux mesures préconisées par le Conseil des Ministres, suite à ces drames survenus dans ces sites d’orpaillage. Selon lui, la CMAT a appris avec satisfaction les décisions prises par le Conseil des Ministres le 05 mars 2025, relatives aux drames survenus sur certains sites d’orpaillage notamment dans les cercles de Kangaba et Kenieba. Ces décisions courageuses portant entre autres sur l’abrogation des actes de nomination des responsables administratifs impliqués, la suspension des permis d’exploitation minière artisanales à des personnes de nationalité étrangère et le lancement d’un processus de relecture de certains textes juridiques pour mettre fin aux transactions dans le domaine environnemental viennent à point nommé. Car nous assistons à une catastrophe environnementale mettant en mal le vivre ensemble.
Nonobstant, ces mesures salutaires, le Président de la CMAT a suggéré aux autorités de transition par rapport au processus de relecture de certains textes juridiques de procéder à une revue générale impartiale de la situation pour mieux comprendre l’ampleur du phénomène d’exploitation minière dite artisanale sur l’écosystème et la biodiversité ; évaluer la conformité des actions des titulaires de permis d’exploitation minière notamment celle dite « de petite mine » à la loi et identifier les solutions idoines :interdire strictement, conformément aux articles 65 et suivants du code minier, l’exploitation minière artisanale aux étrangers, et sanctionner toute violation de cette interdiction et enfin appliquer strictement les textes relatifs aux dragages sur les cours d’eau en particulier le fleuve Niger (Djoliba) nourricière de plusieurs localités du pays dont le district de Bamako.
Tout en saluant les efforts des plus hautes autorités du Mali et les réaffirmant leur soutien indéfectible aux mesures prises. Mesures qui permettront sans nul doute de réduire les impacts négatifs de l’exploitation des ressources minières sur l’environnement ainsi que sur les moyens de subsistance des communautés rurales, notamment les terres Agricoles, les espaces vitaux et les ressources naturelles et de protéger les droits voir la vie des populations locales.
A cet égard, un sursaut national, pour faire face à ce fléau complexe d’exploitation minière dégradant des terres en particulier agricoles et surtout le tissu social au niveau communautés s’avère plus qu’une nécessité.
N’oubliant pas de prier, le Président Soungalo Kone au nom de la CMAT pour le repos de l’âme des personnes disparues, exprime à leurs familles éprouvées ses sincères compassions et formule ses vœux de prompt rétablissement aux blessés.
Bokoum Abdoul Momini/maliweb.net