Jeudi 18 juillet 2024 à l’hôtel « Les Colibris » de Bamako s’est tenu, l’atelier de lancement du « Activons-nous !» en présence de plusieurs personnalités évoluant dans le domaine de la protection et défense des droits de l’Homme au Mali et au Sahel.
L’objectif de cet atelier était de procéder au lancement du projet mais également d’informer les autorités sur le contenu et les acteurs de la mise en œuvre du projet en présentant le projet et les principales activités qui seront mises en œuvre par le Consortium ; impliquer les acteurs concernés par les activités du projet à travers le partage de la stratégie d’intervention et la connaissance de leur rôle dans le cadre du processus et enfin de donner une visibilité́ aux objectifs du projet.
Les crises politiques, sociales et sécuritaires auxquelles le Mali est confronté́ depuis 2012 affectent le respect des droits humains, l’élargissement de l’espace civique et la promotion de la cohésion sociale et du vivre-ensemble. Cette situation a mis à nu la fragilité́ de l’État malien et l’accumulation de problèmes non résolus par le mode et les pratiques de gouvernance qui prévalent depuis plusieurs décennies et qui ont accru les inégalités entre les sexes. Cette situation est entretenue par des facteurs structurels notamment la non-application des textes législatifs du pays relatifs à la protection des femmes et des jeunes contre toute forme de discrimination fondée sur le sexe et de mesures permettant le respect de leurs droits économiques et sociaux, de protection, civils et politiques. Ce faisant, les problèmes et besoins à résoudre par le projet sont des questions de justice sociale, de redevabilité́, d’équité genre, de respect des libertés fondamentales, bref de protection. Elle est fondée sur les résultats des enquêtes réalisées par l’ONG ASG dans la zone d’intervention (régions de Sikasso, Koulikoro et le District de Bamako) du projet. La région de Sikasso est confrontée depuis 2018 de plus en plus à une crise de protection sur fond de violations et d’abus en matière de droits humains dans un contexte d’insécurité́ où il y a des risques de tensions communautaires à l’image d’autres localités du pays. Quant au District de Bamako, il est marqué ces derniers temps par une arrivée massive de PDI venant des zones touchées par le conflit particulièrement la région de Mopti, devenue l’épicentre du conflit depuis 2017. Aussi, la zone d’intervention du projet se caractérise par des litiges relatifs à l’exploitation des ressources naturelles et les droits limités d’accès aux opportunités de résilience pour les PDI. Alors la présence de ces PDI dans les communautés d’accueil sous-tend des risques de conflits liés à des interventions dans le secteur agricole qui occupe plus de 72,9% de la population malienne avec la persistance des effets négatifs des changements climatiques.
C’est pourquoi M François d’Assise Coulibaly, Coordinateur du projet « Activons-nous !» expliquera que c’est dans ce contexte que, l’ONG Progettomondo en partenariat avec l’Association Subaahi Gumo (ASG), l’Association des Juristes Maliens (AJM) et l’Association malienne Acte Sept (AS), a mis en œuvre le projet dénommé́ « Activons-nous !» – Projet de promotion et de protection des droits des personnes et groupes vulnérables et de prévention de la violence basée sur le genre, financé par l’Union européenne, pour une durée de 30 mois. Il vise à contribuer à la promotion et à la protection des droits humains, au soutien des personnes vulnérables, des survivantes de VBG et victimes des violences au Mali. Il répond particulièrement aux priorités visant : la promotion et la protection des droits des personnes et des groupes traditionnellement discriminés, vulnérables ou victimes de violences du fait de leur appartenance ethnique ou sociale, de leur genre, handicap (entre autres) dont les femmes et les enfants, les populations déplacées internes (PDI) et la prévention et la prise en charge des violences basées sur le genre (VBG).
En croire Mme Marianna Mormille , Responsable Sahel , Représentante Pays Burkina Faso et au Niger le projet permettra d’améliorer la situation des droits humains dans les régions de Sikasso, Koulikoro et le District de Bamako à des activités de prévention de conflits et de cohésion sociale. Cette initiative prend une importance particulière dans un contexte où le Mali fait face à des défis sociaux et sécuritaires majeurs depuis 2012. Car les crises que nous traversons ont exacerbé les inégalités, en particulier celles fondées sur le genre. Les violations des droits humains et les abus se sont multipliés, affectant gravement les femmes, les enfants et les personnes déplacées internes (PDI), particulièrement vulnérables dans ce contexte de tensions communautaires et de crises de protection. Pour elle , il est temps pour nous de nous mobiliser et de travailler ensemble pour répondre aux besoins des plus vulnérables, renforcer les mécanismes de protection et garantir le respect des droits humains pour tous. C’est avec détermination et espoir qu’ils lancent ce projet, comptant sur l’engagement de chacun d’entre eux pour en faire un succès.
Bokoum Abdoul Momini/maliweb.net