Décryptage : Le Mali en panne de démocratie, selon ses acteurs politiques

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Au moment où notre vaillante armée engrange des victoires sur les théâtres des opérations spéciales au Centre, à l’Ouest au Nord et à l’Est du pays, de nombreux politiciens réclament l’organisation d’élections inclusives le plus tôt possible, le retour rapide à l’ordre constitutionnel normal. Ils dénoncent un déficit démocratique, qualifient le régime de la transition de pouvoir militarisé du fait de l’occupation des fauteuils de la Présidence, de la Primature et du Conseil national de la transition par des officiers supérieurs. Ils allèguent que c’est pour renvoyer aux calendes grecques les élections  que le Mali a claqué la porte de la CEDEAO, de concert avec les deux autres pays membres de l’AES.

Et, pourtant, c’est sous le président démocratiquement élu en 2013, IBK, que la reddition de l’armée a été entérinée par les autorités d’alors en juillet 2014, sous la houlette de l’ex-président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Par l’entremise de celui-ci, la clé du gouvernorat de Kidal a été remise au groupe rebelle de la CMA ! C’est sous cette même démocratie, ‘’version copier-coller’’ à l’occidental, que certains de nos préfets et soldats ont été lâchement massacrés, à la faveur de la visite du Premier ministre Moussa Mara le 21 mai 2014, à Kidal. C’est la même année, proclamée celle de la lutte contre la corruption, qu’ont été découverts des détournements de deniers publics à la pelle.

Au lieu des vaines joutes verbales, ne faudrait-il pas plutôt des actions vertueuses productives ? Une chose est certaine, nous avons échoué à cause du viol de la posologie de la démocratie importée, nous avons raté le coche. Ça ne marche pas. Et lorsque quelque chose ne marche pas, on doit avoir le courage de privilégier la chose qui importe pour l’heure : la sécurisation du pays, notre principale préoccupation depuis plus de trois lustres. Elle est venue s’ajouter a une situation socioéconomique laissant à désirer.

Il faut sortir des sentiers battus. Or pour ses chantres, la démocratie est le moins mauvais système de gouvernement, voire une panacée. C’est effarant que nous soyons obligés de nous contenter du moins mauvais système. 33 ans d’exercice de pouvoir sous le couvert de la démocratie par des dirigeants «démocratiquement élus», plutôt préoccupés par leurs tubes digestifs que du bien-être de leurs prochains et mandants ! Pour leurs seuls intérêts, ils ont trahi leur pays en le laissant à la merci des puissances étrangères prédatrices, qui n’ont cure de notre développement.

Nous sommes actuellement confrontés à une crise de leadership, faute de leaders politiques. Ceux qui s’agitent sur la scène ont donné toutes les preuves de leur incompétence. Sur le papier, ils ont la légalité, mais n’ont en réalité aucune légitimité découlant de l’onction populaire. Ce qui explique leur fragilité, les coups d’Etat institutionnels ou militaires. S’ils avaient le peuple derrière eux, nous ne serions pas dans cette impasse.

La réalité du terrain et le pragmatisme exigeaient des décisions alternatives innovantes pour sortir de l’ornière. La montée en puissance de notre armée, la récupération de Kidal, d’Infarak et Tinzawatten, le nouveau code minier, le nouveau code de procédure pénale, la réhabilitation de nos légitimités traditionnelles s’inscrivent dans cette dynamique

A la faveur de l’audit de 15 sociétés minières ordonné par les autorités, a été décelée une évasion fiscale ayant court depuis des lustres. Les sociétés confondues ont remboursé 600 milliards de FCFA sur 700 milliards dûs, avant l’échéance de mars prochain.

Au cours de la croisade contre la corruption, la Justice a recouvré 400 milliards de FCFA.  Tout ça nous invite à adapter notre démocratie à notre réalité culturelle, avec un système de communication plus accrue en langues nationales, visant la population, dans ce méli-mélo de guerre médiatique sans merci.

Les principes démocratiques prônés par l’Occident leur sont propres. Ceux appliqués en Russie, en Chine en Iran, en Corée du Nord sont le reflet de leur culture. Ces derniers tirent néanmoins leur épingle du jeu. Ils n’en demeurent pas moins des puissances nucléaires, économiques, énergétiques et agricoles qui comptent.

 

Mohamed Koné- Source : la civilisation démocratique de Leslie Lipson, TENDANCES ACTUELLES – 1972

 

Origines athéniennes d’un concept dévoyé

Les fondements de la démocratie furent posés dans la Grèce antique. Non seulement le mot démocratie est grec, mais le système qu’il décrit est apparu pour la première fois chez les Grecs et a mûri entre les VIè et IVè siècles avant Jésus Christ, notamment dans la Cité d’Athènes. Les pionniers d’alors furent les deux grands philosophes Platon et Aristote, les historiens Hérodote et Thucydide. Celui-ci a été un laudateur de l’un des plus grands hommes d’Etat athéniens, Périclès, 431 avant Jésus Christ. Pour lui, la démocratie est le gouvernement du nombre et non de quelques uns.

Extension, limites

L’ensemble des traditions d’un système politique est l’une de ses forces les plus marquantes. Quand on veut comprendre les démocraties, (il en existe beaucoup) il faut étudier les idées et les institutions démocratiques dont l’évolution s’est poursuivie pendant une longue période. Il faut aussi passer en revue certains événements historiques pour se rendre compte des conditions dans lesquelles les pays démocratiques ont progressé ou décliné.

En tout état de cause, les démocraties n’ont pas de caractéristiques uniformes. Leurs différences viennent des particularités des sociétés qui sont leur support, mais elles ont en commun leur attachement au principe général de liberté

 

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1 commentaire

  1. VOICI LE RESUME DE LA DEMOCRATIE MALIENNE DE HAUTE TRAHISON DU MALI QUAND ON Y AJOUTE LES FLAMMES DE LA PAIX D’ALPHA OMAR KONARE ET LE GRAND WARM WELCOME D’ATT AUX TERRORISTES VENUS DE LIBYE—
    Et, pourtant, c’est sous le président démocratiquement élu en 2013, IBK, que la reddition de l’armée a été entérinée par les autorités d’alors en juillet 2014, sous la houlette de l’ex-président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Par l’entremise de celui-ci, la clé du gouvernorat de Kidal a été remise au groupe rebelle de la CMA ! C’est sous cette même démocratie, ‘’version copier-coller’’ à l’occidental, que certains de nos préfets et soldats ont été lâchement massacrés, à la faveur de la visite du Premier ministre Moussa Mara le 21 mai 2014, à Kidal. C’est la même année, proclamée celle de la lutte contre la corruption, qu’ont été découverts des détournements de deniers publics à la pelle.

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