« Arrêtez de vous plaindre pour un problème d’électricité alors qu’on cherche à vous apporter la sécurité ». Je l’ai lu dans un post dont j’ignore l’auteur.
Il faut que nous apprenions à réfléchir au-delà des limites préétablies sinon nous ne serons pas loin des perroquets. Le perroquet est capable de reproduire le langage humain par psittacisme, mais il n’a pas conscience de ce qu’il dit et ne peut malheureusement mesurer la dimension de la bêtise, s’il en était.
La crise d’électricité est l’un des plus grands facteurs d’insécurité pour un pays pauvre comme le nôtre mais ne peut comprendre cela, celui qui n’a pas une vision globale des choses. Prenons quelques exemples par approche intégrée de la crise énergétique.
1- Les jeunes entrepreneurs venus des villages pour apprendre un métier qui ne fonctionne au moyen de l’électricité sont aujourd’hui contraints à deux options. Soit changer de métier par reconversion ou retourner au village pour cultiver la terre. On sait déjà que dans certains villages existent des problèmes fonciers. Les spéculateurs et riches commerçants ont accaparé les terres.
Alors, ces jeunes désœuvrés retournés au village et qui prétendent avoir des droits fonciers pourraient être confrontés à des difficultés d’accès aux terres et faire face aux résistances de ceux qui occupent déjà les terres. Il y’a une source potentielle de conflits communautaires donc d’insécurité.
2- Nos mères et sœurs vendeuses de produits alimentaires qui ne peuvent être conservés que par réfrigération font d’énormes pertes et manque à gagner. Cela réduit leur capacité à contribuer aux charges du ménage surtout celles dont les époux ont perdu leurs activités.
La baisse d’activité ou de rentabilité de l’épouse vient aggraver la situation socioéconomique de la famille. Cela est une cause potentielle de tension dans le foyer avec le risque de violence conjugale donc d’insécurité.
3- Ces jeunes entrepreneurs et ces femmes qui ont contracté des prêts auprès des institutions de micro-finance ou de banques pour développer leurs activités redeviennent des misérables parce qu’incapables de faire face à leurs engagements. Puisque les prêts sont généralement assortis de garantie, alors les créanciers peuvent réaliser leur droit de suite sur les sûretés (hypothécaire, nanties ou gagées)
4- Les élèves issus des familles défavorisées ne peuvent plus apprendre leur leçon ou faire des révisions convenablement par manque d’électricité. Ce qui affecte leur rendement en classe avec le risque d’échec. L’échec étant une cause de perte de motivation et d’engagement. Cet enfant, ayant perdu la motivation, est exposé au risque de délinquance juvénile donc d’insécurité.
Je ne parlerai ici du cas des personnes malades qui perdent la vie dans les centres de santé n’étant pas dotés de moyens alternatifs. Ceux qui pensent que nos ancêtres vivaient bien et mieux sans électricité, n’ont pas besoin de lire ce post puisqu’ils n’ont ni téléphone ni chargeur pour accéder aux réseaux sociaux.
Ils peuvent simplement retourner dans les cases, allumer les pailles ou passer la nuit avec leurs enfants et épouses au clair de la lune. L’Energie est un facteur de Paix et de Sécurité.
Bassirou Ben Doumbia