Samba Bathily, homme d’affaires malien, a apporté des éclaircissements suite aux accusations de l’Inspection générale des finances (IGF) relayées par le journal Le Wagadu, l’interdisant de quitter le territoire congolais durant l’enquête sur un contrat de recensement et de délivrance de cartes d’identité de près de 700 millions de dollars signé entre son entreprise Afritech RDC et l’État congolais.
« Toutes les clauses du contrat de recensement et de délivrance de cartes d’identité de près de 700 millions de dollars signé entre Afritech RDC et l’État congolais sont transparentes. Il n’y a aucune surfacturation dans ce projet », a déclaré Samba Bathily en réponse à l’article du journal Le Wagadu daté du mercredi 6 juillet. L’homme d’affaires rejette catégoriquement les accusations de l’IGF de la République Démocratique du Congo, les qualifiant de non fondées et orchestrées par ses concurrents frustrés de n’avoir pas obtenu le marché.
Pour prouver sa bonne foi, Samba Bathily a fourni plusieurs documents relatifs à l’exécution du contrat de recensement et de délivrance de cartes d’identité, ainsi qu’à celui de l’éclairage public. Concernant le contrat de recensement et de délivrance des cartes d’identité, le directeur général d’Afritech RDC a réfuté point par point les allégations de l’IGF.
Répondant à l’IGF sur la prétendue surfacturation des infrastructures immobilières du projet, évaluées à 444 millions de dollars, Samba Bathily a précisé : « Les 444 millions de dollars ne concernent pas les infrastructures immobilières. Ils couvrent la création d’une base de données pour 150 millions de personnes, la construction de deux datacenters de niveau Tier 3 pour stocker cette base de données, la création d’un numéro d’identifiant national unique pour chaque personne, ainsi que la production et la délivrance de 70 millions de cartes d’identité, et aussi la construction et l’aménagement des sièges locaux de l’ONIP dans les 24 communes de Kinshasa. » Il a également fourni le détail des coûts de chaque produit concerné.
Samba Bathily a souligné que plusieurs actions démontrent que le projet a bien démarré et pourra reprendre rapidement : – Le logiciel permettant la constitution du fichier général de la population a été développé. – L’identification physique et biométrique des personnalités a commencé et des cartes d’identité ont été remises. – Les premiers équipements pour l’identification de masse à Kinshasa sont déjà en place. Il se dit déterminé à relancer et achever le projet d’identification de Kinshasa dans un délai de six à neuf mois.
Concernant le contrat d’éclairage public, Samba Bathily a affirmé que les autorités congolaises ont procédé à la réception provisoire en juin dernier, attestant de la bonne exécution du marché. Ces informations sont consignées dans des procès-verbaux et des interviews télévisées. Selon lui, son entreprise a fourni des lampes de haute qualité. « Une lampe fournie par Solektra RDC Sarlu, l’entreprise dirigée par M. Bathily, éclaire deux fois plus que deux lampes de ses concurrents réunies », estime une haute autorité de la ville de Kinshasa.
Face à ces éléments de réponse et explications, Samba Bathily s’interroge sur les réelles intentions de l’IGF congolais. Philosophe, il considère que ces incidents font partie des affaires et promet de clarifier cette situation. Concernant le contrat d’éclairage public, il préfère ne pas faire de commentaires supplémentaires. Samba Bathily précise que le projet a été réalisé en deux phases, d’abord en 2011 puis en 2014-2015, avec des batteries devant être remplacées après trois ans.
Avec le changement de régime politique, les nouvelles autorités guinéennes ont entrepris de remplacer les batteries sur deux axes, un à Kankan et l’autre à Conakry et les lampadaires se sont rallumés automatiquement, offrant la même qualité de luminosité. Preuve que c’était juste une question de batteries. Il faut rappeler que la durée d’un panneau solaire est de 25 ans, celle d’une lampe est de 10 ans et celle d’une batterie gel est de trois ans.
Anne Marie Soumouthéra