En reconnaissance à leurs apports dans la promotion des droits de l’Homme au Mali, le ministre de la Justice et des Droits de l’homme, garde des Sceaux, Mamoudou Kassogué a organisé, le mercredi 9 avril dernier, une cérémonie en hommage aux membres sortants de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH). Au cours de laquelle il leur a remis des attestations et d’autres distinctions.
Premier à prendre la parole, le ministre de la Justice dira que cette cérémonie vise à rendre un hommage mérité et appuyé aux membres du bureau sortant de la Commission nationale des droits de l’Homme, qui a été présidé de main de maitre par Aguibou Bouaré avec l’accompagnement et l’appui exemplaire de l’ensemble des autres commissaires. “C’est pourquoi, il est bienséant de vous remercier, très chaleureusement, pour les bons et loyaux services rendus à la justice de notre pays, à la communauté des défenseurs des droits de l’Homme voire au pays tout entier. Quoi de plus normal que d’être remercié et félicité pour le bon accomplissement de sa mission, dans un domaine aussi sensible que complexe et dans un contexte particulièrement difficile lié à la crise multidimensionnelle qu’a connue notre pays, ces dernières années, et dont il se relève progressivement”, a-t-il ajouté.
Et d’ajouter que cette réussite collective de la Commission nationale des droits de l’Homme est à mettre au compte de chacun de ses membres, car ils ont accepté de jouer pleinement leur rôle dans des situations où ils ont dû surmonter les influences externes, les passions liées à certaines questions, les difficiles conditions de travail, pour préserver le nécessaire équilibre dans le traitement des affaires dont l’Institution a été saisie.
Selon lui, rendre hommage est acte conforme à nos valeurs culturelles, mais aussi illustratif de toutes les mesures innovantes du département pour la revalorisation des ressources humaines ainsi que la promotion de la culture du mérite et de reconnaissance dans notre pays. Poursuivant, il dira que cette cérémonie est une première du genre, organisée par le département depuis la création de la Commission nationale des droits de l’Homme. Avant de saisir l’occasion pour exprimer ses mots de reconnaissance et de gratitude à l’égard de l’ensemble de l’équipe sortante pour trois raisons essentielles.
Mandat excellemment réussi
Il a aussi souligné que l’exemplarité des membres du bureau sortant de la CNDH dans la conduite pour l’exercice de son mandat, illustre leurs qualités respectives reposant sur leur riche expérience, leur intégrité, leur sens élevé du devoir et de la responsabilité et leur loyauté envers la nation entière. “Ces qualités exceptionnelles, qui caractérisent chacun d’entre vous, ont sans nul doute, permis le passage réussi de témoin pour la mise en place du nouveau bureau de l’institution”, a-t-il ajouté.
A l’en croire, à un moment où la relève générationnelle devient un souci majeur pour perpétuer certaines valeurs qui caractérisaient la société malienne et relever les défis contemporains et futurs, il est évident que c’est avec amertume que le département de la Justice les vois partir, lui laissant orphelins de leur engagement, de leurs bons conseils et de leur respect dans l’accomplissement de la mission assignée en matière de droits de l’Homme. Avant d’adresser ses sincères remerciements pour tout ce qu’ils ont eu à accomplir pendant leur mandat excellemment réussi, au service de la promotion et de la protection des droits de l’Homme dans notre pays.
A sa suite, le président sortant de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), Aguibou Bouaré s’est dit particulièrement honoré de participer à cette cérémonie pleine de symbole et de solennité, à laquelle il ne m’attendait pas à ce que le garde des Sceaux ait bien voulu organiser en hommage aux commissaires sortants de la CNDH. “Je crois savoir que c’est une grande première pour la CNDH, certainement pas une dernière. C’est donc au nom de l’ensemble des Commissaires sortants et en mon nom propre que je m’exprime du haut de cette tribune”, a martelé M. Bouaré.
Mandat sans entrave majeure
Il a également rappelé qu’il y a un peu plus de 7 ans, le mandat de l’institution nationale des droits de l’Homme du Mali leur a été confié, après prestation de serment auprès de la Cour suprême qui consistait à promouvoir et à protéger les droits de l’Homme ainsi qu’à prévenir la torture et autres peines et traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Le désormais ancien président de la CNDH a remercié les autorités du pays pour avoir créé les conditions et respecté l’exercice impartial et indépendant de ce mandat sans entrave majeure. Avant d’exprimer ses reconnaissances au ministre Kassogué pour son accompagnement constant et courageux à l’égard de la CNDH, malgré le contexte sensible, aussi bien maintenant qu’avant sa fonction actuelle.
Selon lui, c’est sous le magistère de l’actuel garde des Sceaux qu’en mars 2022, la CNDH du Mali a été accréditée, pour la première fois, au statut le plus élevé des INDH du monde, à savoir le statut “A”. Cette distinction, dira-t-il, est la preuve du professionnalisme, de l’indépendance et de l’objectivité de la CNDH.
Il a saisi l’occasion pour remercier les organisations de défense des droits humains nationales et internationales dont l’accompagnement n’a pas manqué, particulièrement les membres de l’ODDH et de l’OSC ainsi que les Officiers de police judiciaire, agents de police judiciaire, surveillants de prison ayant facilité la mise en œuvre du mandat de la CNDH même si la loi les y oblige. Car, certains n’ont pas hésité à mettre des entraves, en violation des textes, aux visites de surveillance de la CNDH.
Pour finir, il a adressé ses sincères remerciements aux femmes et aux hommes de médias, aux amis virtuels et réels des réseaux sociaux pour la vaste campagne de sensibilisation au profit de la cause noble des droits humains. “Bon courage et bonne chance aux nouveaux commissaires pour la consolidation des acquis, surtout pour la préservation du statut A faisant partie du décor du bureau du garde des Sceaux. Le respect, la protection et la réalisation des droits humains constituent des obligations essentielles de l’Etat”, a-t-il conclu.
Boubacar Païtao